States of Grace, D'une vie à l'autre / Revue de films

Publié le 22 Mai 2014

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D'une vie à l'autre de Georg Maas

 

"Europe 1990, le mur de Berlin est tombé. Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens, un Lebensborn. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse..."

 

Un film intéressant à plus d'un titre vu qu'il parle de sujets peu abordés au cinéma comme les Lebensborn de l'Allemagne Nazie et les rapports entre la Norvège et les allemands durant la guerre.

Quand la Cour Européenne de justice s'intéresse aux enfants norvégiens ayant subi des dommages durant la seconde guerre mondiale et donc à Katrine, on sent tout de suite qu'il y a un loup. Que son empressement à ne pas témoigner et à se débarasser de cette histoire n'est pas motivé par une belle raison.

Elle est alors obligée de marcher sur les traces de son passé entraînant le spectateur dans un thriller politique et d'espionnage passionnant.

C'est l'histoire d'un terrible destin, l'histoire d'une femme qui croit pouvoir se reconstruire une vie merveilleuse, une vie rêvée. Une femme aux aspirations simples à la recherche d'une vie de famille normale et sans histoires, à la recherche d'un amour maternel idéal.

On se prend d'affection pour Katrine, on a envie qu'elle s'en sorte malgré les mensonges, malgré les trahisons. Mais peut-on vraiment échapper à son passé et pendant combien de temps ?

Une actrice formidable, Juliane Kölher aussi sobre et intense en femme amoureuse qu'en fille et mère aimante. Une force de caractère qui s'exprime avec justesse dans le rôle de Katrine.

 

 

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States of Grace de Destin Cretton

 

"Sensible et déterminée, Grace est à la tête d'un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine."

 

Grace travaille dans un centre pour ados en difficulté en compagnie de son petit ami dont elle est enceinte. Elle qui semble super forte pour aider les autres est complètement paumée quand il s'agit de s'occuper d'elle-même. Son envie d'avorter est elle réelle ou elle ne veut pas garder son bébé parce qu'elle se sent incapable d'élever un enfant qui sera le sien par peur de reproduire un mauvais shéma familial ?

 

Son enfance difficile facilite probablement son empathie et sa compréhension des jeunes à problèmes. Le foyer est ce qui ressemble le plus à une famille pour la majorité des enfants.

On apprend que Grace et son ami sont deux enfants qui s'en sont sortis grâce à une famille d'accueil, ils utilisent leur bonne expérience pour les autres, les enfants qu'ils étaient eux mêmes à une époque. Le film est un formidable message d'espoir à ce niveau là.

Les parents se coltinent parfois des enfants difficiles mais là on voit la situation inverse où ce sont les enfants qui ont des parents difficiles, des parents qui sont un fardeau et une plaie. Pas évident d'aider ces enfants qui doivent gérer des parents absents ou leur présence maléfique, impossible de les aider contre leur volonté...

 

Quand Grace rencontre une jeune fille à laquelle elle s'identifie trop elle craque et pète les plombs mais ce sera libérateur.

 

 

D'ailleurs on peut juste se demander comment une éducatrice qui n'a pas réglé ses problèmes peut exercer ce métier mais en même temps elle est douée pour le faire. Et bravo à Brie Larson pour son interprétation lumineuse et sans pathos.

 

J'ai adoré ce film probablement parce qu'en dehors du traitement du sujet vraiment juste et réaliste, je crois que je me suis beaucoup retrouvée dans les personnages ou plutôt dans les situations vécues par les enfants. On va dire que j'avais l'impression d'être un milieu que je connais bien sauf que là l'espoir et la bienveillance étaient au rendez-vous...

C'est un film qui a dépassé le cadre du cinéma pour ma part, un film bourré d'espoir, un film sur les avenirs meilleurs et sur la fatalité qui peut être vaincue...

 

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

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F
salut nipette,<br /> <br /> tiens c'est marrant : j'ai vu énormément de films sortis entre le 23 avril et le 7 mai mais ces deux là sont les seuls que j'ai raté et que je voulais vraiment voir surtout state of grace dont on a<br /> dit beaucoup de bien et qui laisse visiblement des souvenirs émus à ceux qui les ont vus...j'esserais de les rattraper en DVD prochainement ... et encore très bon anniversaire à toi!!
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C
<br /> <br /> et moi ce sont les seuls que j'ai vu en un mois mais j'y suis retournée depuis !<br /> <br /> <br /> <br />
X
J'ai vu State of Grace hier soir et j'ai adoré. Jamais on ne bascule dans la pathos. C'est réaliste, donc équilibré. On n'est pas là pour rire, ni pour pleurer. La vie n'est pas facile pour tout le<br /> monde mais pas de fatalité comme tu dis. Après, en ce moment on ne parle que de la Fête des Mères... or, avec un tel film, il est clair que toutes les mamans ne méritent pas d'avoir une fête.
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C
<br /> <br /> un film qui remue beaucoup de choses c'est sûr... on a eu le même ressenti ;)<br /> <br /> <br /> <br />