Laurence Anyways, La vie sans principe, Paris Manhattan / Revue de films
Publié le 22 Juillet 2012
Laurence Anyways de Xavier Dolan
"Dans les années 90, Laurence annonce à Fred, sa petite amie, qu’il veut devenir une femme. Envers et contre tous, et peut-être bien eux-mêmes, ils affrontent les préjugés de leur entourage, résistent à l’influence de leur famille, et bravent les phobies de la société qu’ils dérangent. Pendant dix ans, ils tentent de survivre à cette transition, et s’embarquent dans une aventure épique dont leur perte semble être la rançon."
J'étais quand même impatiente de voir "mon" film ! En tant que coprod j'avais été invitée à une avant-première mais mes horaires de travail n'ont pas été compatibles. Pas grave, pouvoir choisir sa salle de cinéma c'est mieux parfois.
Par contre j'étais au cinéma le mercredi de la sortie et j'ai eu 2h40 de bonheur ! Pas une fois je n'ai regardé ma montre tellement j'étais dans le film.
Il y a des choses qui ne s'expliquent pas forcément par de longues phrases mais se ressentent et se vivent de l'intérieur, l'impression d'être à la maison, chez soi, de se retrouver. Voilà l'effet que me font les films de Xavier Dolan, ce même effet que je retrouve à chaque fois avec Pedro Almodovar. Après on peut toujours parler de façon de filmer, de technique etc mais le cinéma c'est plus que ça.
Laurence Anyways c'est une histoire d'amour universelle, l'histoire avec un grand A, celui qui peut soulever des montagnes, celui qu'on croit au dessus de tout le reste. Ici c'est le désir de changement de sexe de l'un qui sert de détonateur mais ça pourrait être autre chose. L'amour est-il plus fort que tout ? Aime t'on une personne ou un homme ou une femme ? La société, le regard des autres s'en fout-on vraiment ? Peut on tout accepter par amour ? Au début on y croit mais les choses sont toujours plus compliquées qu'elles n'y paraissent. C'est tout ça que raconte le film mais d'une façon tellement sublime et originale comme sait le faire Xavier Dolan depuis ses débuts au cinéma, une façon unique de raconter et de mettre en scène qui transcende ses histoires.
Le casting est excellent, de Melvil Poupaud, juste et naturel, de Suzanne Clément, exceptionnelle qui crève l'écran à Nathalie Baye, sobre et parfaite dans le rôle de la mère de Laurence.
Xavier Dolan a un autre talent, celui de savoir parfaitement choisir sa bande originale, celui de mixer l'image, la musique et l'époque. Une des séquences plus plus sublimes du film pour moi se passe sur un morceau mythique de Visage, "Fade to Grey". Fred qui danse à corps perdu dans une soirée branchée, un visage de bonheur feint, comme une balade dans la pochette de ce fameux single de Visage, une plongée en abîme et dans tous les excès, ceux-là seuls qui nous font oublier pendant quelques instants le drame que l'on vit...
Un grand film, une grande histoire, le grand amour entre la spectactrice que je suis et ce film...
La vie sans principe de Johnnie To
Le film est excellent dans son portrait de trois milieux de requins qui tirent souvent leurs épingles du jeu quand l'économie va mal (ici c'est la crise économique en Europe, la dette grecque...) : les banques, l'immobilier et les gangsters. Les individus survivent rarement quand ces trois là s'emploient à les plumer, légalement ou pas.
Et quand les individus s'en sortent, même si la morale réprouve, c'est jouissif !
Malheureusement le film est très peu distribué, si ça vous tente, n'attendez pas...
Paris Manhattan de Sophie Lellouche
"Alice est jeune, belle et passionnée par son travail de pharmacienne. Seul problème, elle est toujours célibataire. Préférant se réfugier dans sa passion pour Woody Allen, elle résiste tant bien que mal à la pression de sa famille qui ne cherche qu'à la caser. Pourtant, sa rencontre avec Victor pourrait bien changer la donne."
Cela aurait pu être la comédie romantique de l'été mais non c'est dommage parce qu'il y a de bonnes idées et de bonnes réflexions sur l'amour et le couple. La mise en scène et le ryhtme ne suivent pas, c'est plat et ça manque de sel.
Le couple Michel Aumont et Marie-Christine Adam, les parents d'Alice, fonctionne très bien et heureusement qu'ils sont là, ils se démarquent vraiment de tout le reste du casting.
Sinon, j'ai adoré l'idée que les fims ont la vertu de soigner et d'aider les gens, que les films ça fait du bien au monde, à l'individu et à la société.
La meilleure scène du film est celle avec Woody Allen. Là enfin il se passe quelque chose de différent et on se prend à imaginer quel chouette film ça aurait pu être si tout avait été comme ça...
PS : je ne sais pas si c'est moi au Patrick Bruel qui vieillit mais là non vraiment ça ne marche plus, au cinéma en tout cas !