La peur et les enfants
Publié le 3 Octobre 2011
La peur, pas facile d'appréhender cette notion chez l'enfant. Nous sommes adultes, nous avons oublié pourquoi ou comment nous avions peur du loup, du grand-père, de la maîtresse, du noir, des monstres. C'est en commentant un article chez La Cambroussienne que je me suis dit que je pourrais en écrire une tartine sur le sujet.
Nina a peur des manèges qui vont vite, qui montent ou qui font des sensations et ce depuis toute petite. Oui nous faisons partie de ceux qui vont à Disneyland ou à la Mer de Sable sans faire les manèges. On y travaille sur cette peur, parfois elle tente un nouveau manège tout doux ou plus hard mais quand elle hurle en se serrant contre moi qu'y puis-je ? Rien ne sert de lui expliquer que ça peut être agréable si pour elle c'est une torture. Et puis je la comprends, je déteste aussi les manèges qui vont vite et qui tournent dans tous les sens, l'impression de mourir. Entre les deux il y a de la marge qu'elle atteindra un jour peut être ou pas.
A côté de ça elle n'a pas peur des méchants dans Harry Potter, ni de ceux de Pirates des Caraïbes ni trop au cinéma en général. Bien entendu je ne parle pas des vrais films d'horreur hein ! (dont j'ai peur moi d'ailleurs) Elle aime se faire peur sur l'écran, tous les enfants aiment se faire peur, ça fait partie de leur développement. Elle a peur de décevoir la maîtresse ou peur des gros chiens mais pas peur de se faire mal si elle tombe. Hormis les manèges ou les trucs à sensations, ses peurs sont plutôt liées à la peur de décevoir ou de mal faire.
C'est irrationnel la peur, on ne peut pas toujours la maîtriser. On peut expliquer la notion de danger et réguler la peur mais ça ne suffit pas à surmonter toutes les peurs. Il n'y a aucun danger dans la chambre le soir, ce n'est pas pour ça que l'enfant voudra éteindre la veilleuse. Plus tard en grandissant, il aura su surmonter sa peur et cela s'appelle sûrement grandir !
Par contre je vois bien les progrès fait à la piscine, au début Nina avait peur de mettre la tête sous l'eau et elle a réussi à apprivoiser cette partie de l'apprentissage. Pas encore de sauter toute seule mais ça viendra...
Parfois ça peut faire mal au parent qui se rend compte que son enfant est peureux pour ci ou ça mais moi si on me mettait sur un manège de fou à grande vitesse avec des loopings dans tous les sens, je hurlerais de peur et aucune raison au monde ne me ferait pas avoir la peur de ma vie, la peur de mourir. Je sais qu'un parent doit aider l'enfant à surmonter sa peur mais pas non plus le forcer.
Nous avons fait une sortie Accrobranches dont je reparlerai, je savais qu'elle aurait peur et moi aussi. Il n'a pas été facile de surmonter ma propre peur pour entrainer ma fille, ce n'est pas toujours évident de se mettre dans le rôle du parent qui rassure quand on n'est pas du tout rassuré soi-même. Je suis consciente que sans le vouloir, je transmets certaines peurs à ma fille mais comme je l'ai dit, c'est irrationnel et je ne peux contrôler mes émotions en permanence. Je n'ai tellement pas envie de lui communiquer ma peur, de la rendre peureuse alors qu'elle ne le serait pas sans moi, un vrai défi. Et à l'inverse quand je n'ai pas du tout peur, j'ai parfois du mal à comprendre sa peur et ça me fait mal parce que j'ai peur qu'elle en souffre en société plus tard.
C'est toujours surprenant de voir ce qui fait peur ou pas d'un enfant à l'autre. Et c'est intéressant d’ailleurs de se rendre compte à quel point on connait ou pas son enfant, comment on anticipe bien ou pas sa peur…
Une notion compliquée que la peur... à ne pas prendre à la légère mais à ne pas dramatiser non plus. Et quelle galère quand on ne peut montrer l'exemple à son enfant parce qu'on est mort de trouille ! Et quand les deux parents sont morts de trouille, je ne vous dis pas !