Jeune et jolie, Les Flingueuses, Alabama Monroe, Tip Top / Revue de films
Publié le 15 Septembre 2013
Jeune et Jolie de François Ozon
"Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons." Interdit aux moins de 12 ans
Isabelle a tout juste 17 ans, elle vient de perdre sa virginité en vacances avec un garçon qu'elle ne reverra sans doute jamais, habite avec sa mère, son frère et son beau-père et va au lycée. Tout semble se passer comme on l'imagine dans la vie d'une adolescente qui se cherche et qui grandit, qui défie et qui provoque. Mais on sent chez Isabelle un vide, une sorte de nostalgie, la mélancolie de l'adolescence que l'on devine encore plus forte chez elle.
Un jour elle décide de se prostituer et rencontre alors des hommes toujours beaucoup plus âgés qu'elle dans des hôtels.
On la voit parfois prendre du plaisir, parfois se faire humilier mais jamais on ne saura quelles sont ses motivations. Pas l'argent clairement. Est ce une façon de démystifier le sexe, une façon de se faire peur, une façon de se sentir adulte et désirable aux yeux des hommes ? François Ozon n'explique rien et d'ailleurs Isabelle non plus. Elle même ne semble pas trop savoir pourquoi elle fait ça ni ne prend conscience du danger que cela représente. Car certaines scènes sont sans équivoque sur la prostitution qu'elle soit de luxe ou pas. Le mépris et la violence de certains hommes dès qu'ils mettent la main au porte-monnaie sont écoeurants.
Les adultes sont désemparés autour d'elle surtout sa mère forcément. Le film parle aussi très bien des relations parents-enfants qu'il peut y avoir à l'adolescence, le moment où son enfant est un total étranger, où l'on se demande ce qu'on a bien pu faire de mal, ce qu'on a bien pu rater.
Un très beau film troublant et touchant magnifiquement interprété par la jeune sublime Marine Vacth qui dégage quelque chose de fascinant dans ce portrait très juste d'une adolescente qui entre dans le monde adulte d'une manière pas conventionnelle.
Les Flingueuses de Paul Feig
"D'un côté il y a l’agent spécial du FBI, Sarah Ashburn, une enquêtrice rigoureuse et méthodique dont la réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance démesurée. De l'autre l’agent de police de Boston, Shannon Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri. L’une comme l’autre, n’ont jamais eu de partenaire dans le travail… ni vraiment d’amis.
Ainsi, lorsque ces deux représentantes de la loi radicalement opposées sont obligées de faire équipe pour arrêter un baron de la drogue sans pitié, elles se retrouvent à devoir lutter non seulement contre un puissant syndicat du crime, mais aussi et surtout contre l’envie de s’entretuer."
Ce fut ma comédie de l'été sans conteste. Une poilade matinée d'un soupçon de tendresse, de la musique 70's comme j'aime, un vrai cocktail revigorant.
Quand une agent du FBI surdouée et qui se la pète rencontre une flic complètement barge et déjantée ça fait des étincelles pour le meilleur et pour le pire aussi. C'est un peu la rencontre de deux cas sociaux, la coincée qui se jette à corps perdu dans le travail et la grande gueule qui ne peut travailler avec personne tellement elle injurie les autres.
Et quand deux cas sociaux se bousculent ça fait beaucoup rire et ça émeut aussi parfois. Le pas politiquement correct est au rendez-vous et le bagout de Melissa McCarthy est inimitable et à se pisser dessus.
On parle beaucoup séduction dans le film et d'une façon moins conventionnelle et plus intéressante que d'habitude, ça fait du bien. Sans compter que ces fliquettes valent aussi bien voire mieux que leurs homologues masculins. Paul Feig prouve que le film de genre n'est pas réservé aux mâles !
Les Flingueuses nous offre un vrai duo féminin qui tient la route et que j'espère bien revoir pour une deuxième aventure.
Alabama Monroe de Felix Van Groeningen
"Didier et Élise vivent une histoire d'amour passionnée et rythmée par la musique. Lui, joue du banjo dans un groupe de Bluegrass Country et vénère l'Amérique. Elle, tient un salon de tatouage et chante dans le groupe de Didier. De leur union fusionnelle naît une fille, Maybelle..."
Alabama Monroe est une histoire d'amour, l'histoire d'un couple uni pour le meilleur et pour le pire. Une rencontre magique, une transmission de passion, l'arrivée d'un enfant qui remet tant de choses en questions...
Quand le pire arrive, le couple se transforme comme cela arrive à beaucoup de couples. L'histoire est triste, j'ai pas mal pleuré, une histoire triste de celle que la vie réserve sans prévenir, de celle dont on ne se remet pas mais qui est bien réelle. Une copine m'a dit "c'est un peu trop larmoyant". Certes mais dans la réalité on pleure tellement plus.
Alabama Monroe raconte l'essence d'une vie, simplement tout en finesse et en musique.
Alabama Monroe est l'histoire d'une passion autour de la musique Bluegrass Country, une branche de la Country. J'ai adoré la ponctuation musicale entre chaque grande scène, des extraits de musique comme des respirations dans le film, comme le ryhtme de la vie. Une chaleur s'en dégage grâce à un joli montage.
On sort du film en ayant découvert un genre musical et avec l'envie d'aller dans une soirée Bluegrass alors qu'à la base, la country et moi ça fait deux.
Et puis il y a Veerle Baetens. Cette fille est une révélation comme j'en vois peu au cinéma. La caméra l'aime tellement c'en est troublant. Elle est incandescente, incroyable et mes yeux n'arrivaient pas à se détacher d'elle à chaque fois qu'elle apparaissait sur l'écran. Un charme magnétique. Hâte de la revoir.
J'ai énormément aimé ce film malgré la dureté du sujet. Une histoire d'amour qui résonnera longtemps en moi.
Tip Top de Serge Bozon
"Deux inspectrices de la police des polices débarquent dans un commissariat de province pour enquêter sur la mort d’un indic d’origine algérienne. L’une tape, l’autre mate, tip top."
La bande annonce m'avait fait super envie, un film a l'air absurde comme j'aime.
J'ai moyen aimé et suis sortie de la salle avec un goût de trop peu, de pas abouti. Le film est trop chaotique et surtout trop fouilli. L'histoire part dans tous les sens, s'intéresse à trop de personnages plus ou moins intéressants et souvent on aimerait en savoir plus sur les motivations des uns et des autres.
Un coup ça pulse, un coup on s'ennuie, le film est très mal rythmé et c 'est dommage car on sent un vrai travail de casting sur tous les personnages secondaires. Un festival de bras cassés, de cinglés en tous genres mais comme pour le reste, trop c'est trop, on perd l'essence des personnages avec ce défilé incessant.
Mais heureusement le duo féminin donne ses meilleurs moments au film. Isabelle Huppert toujours étonnante et Sandrine Kiberlain fofolle craquante. Elles fonctionnent très bien toutes les deux, j'ai regretté que le film ne se focalise pas plus finalement sur leur duo, il se suffisait à lui-même.
Un film en demi-teinte qui avait beaucoup de potentiel mais qui est retombé comme un soufflé.