Cloud Atlas, The Place Beyond the Pines, 40 ans mode d'emploi / Revue de films
Publié le 21 Mars 2013
Cloud Atlas réalisé par Lana Wachoswki, Andy Wachowski et Tom Tykwer
Résumé. "À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié."
Il faut quelques minutes pour comprendre ce qui nous attend pendant les 2h40 du film mais dès que l'on a saisi les différents époques, leurs histoires et leurs personnages c'est parti ! Parti pour un grand film romanesque qui ne m'a pas lâchée jusqu'à la fin.
Cloud Atlas c'est tout le cinéma que j'aime notamment ce mélange des genres entre philosophie, science-fiction et histoires d'amour. Mais aussi la diversité des scénarios, chaque histoire pourrait faire un film en soi, le suspense, la dimension universelle. On peut entrer ou non dans le débat philosophique "tout est lié", "tout arrive pour une raison" mais comme j'ai toujours pensé que le hasard n'existait pas, Cloud Atlas me parle encore plus.
J'ai adoré, j'ai envie de le revoir et je suis sortie de la salle planant dans les nuages, c'est le cas de le dire. Le film met dans un état second entre ciel et terre. J'ai aimé tellement de choses que je ne sais pas par où commencer. La révélation et le combat de Sonmi pour la sauvegarde de l'humanité et le défi à l'ordre supposé naturel établi par ceux qui veulent garder le pouvoir. L'histoire d'amour magnifique de Robert Frobisher pour Rufus Sixsmith et dont les lettres m'ont fait chavirer, l'enquête de Luisa Rey style 70's, l'apport comique de l'histoire de l'éditeur Timothy Cavendish, le nouveau langage parlé dans le futur, les décors, les costumes, la musique, les sentiments, les destins liés... tout en fait.
Le casting est formidable et moi qui ne suis pas forcément une grande fan de Tom Hanks j'ai été scotchée par ses interprétations, il est exceptionnel du début à la fin. J'ai encore plus succombé au charme naturel et à la finesse de Ben Whishaw (le nouveau Q dans James Bond et le héros de la série The Hour), ce jeune homme est à suivre de près. Mais tout le monde est génial, de Halle Berry à Hugh Grant, de Hugo Weaver à Jim Broadbent, de Jim Sturgess à Donna Bae... je ne peux citer tout le monde mais même les petits rôles de 2 minutes sont au top.
Un tout petit bémol, certains maquillages sont trop visibles mais le jeu est de reconnaître qui est qui parmi les différents acteurs qui interprètent plusieurs rôles. La surprise est parfois de taille.
Je termine sur cette phrase extraite du film, tirée de l'histoire qui m'a le plus bouleversée, celle de Robert Frobisher et Sixsmith : " I believe there is a another world waiting for us, Sixsmith. A better world. And I'll be waiting for you there." Merci Wikiquote qui permet de se replonger dans les dialogues du film. D'ailleurs Cloud Atlas c'est typiquement le genre de film pour lequel j'ai envie de passer du temps sur le net à lire, à chercher les détails, à échanger avec d'autres, à apaiser ma soif par d'autres biais que celui de l'écran.
Là tout de suite j'ai envie de me replonger dans le film, vivement la sortie en DVD...
The Place Beyond the Pines réalisé par Derek Cianfrance
Résumé. "Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du "globe de la mort". Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption…"
Un homme (envoutant Ryan Gosling) qui n'a rien demandé apprend un jour qu'il est père. La mère a pourtant refait sa vie et plus ou moins tiré un trait sur cette histoire mais lui se découvre un instinct paternel fort dans un rôle qu'il n'aurait pas imaginé. Un autre (Bradley Cooper tout en finesse) n'arrive plus à assumer son rôle de père et cela va le poursuivre longtemps. Des fils qui se posent beaucoup de questions sur leurs pères, des fils qui ont un compte à régler avec leurs pères...
The Place Beyond the Pines tourne autour de la paternité, de la filiation, des racines et de ce fameux "la faute du père rejaillira sur le fils". Il y a plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs destins. Sans spoiler le film et même si on se doute de certaines choses dans la dernière partie, on est pris par les introspections qui agitent les personnages. Comment un père devient de plus en plus violent au fur et à mesure que grandit son amour pour son fils, comment un autre fait semblant, comment une mère tente de faire le bon choix (incroyable Eva Mendes), comment un fils se construit sans figure paternelle...
Quelques longueurs notamment sur l'histoire de corruption qui est survolée et qui du coup est moins forte que le reste du fim mais j'ai beaucoup aimé. Entre drame psychologique et tragédie, Derek Cianfrance a fait un film magnétisant, dont le casting parfait ajoute au plaisir que j'ai pris à le voir.
Merci à AlloCiné pour ce film que j'ai vu dans le cadre d'une avant première du Club 300.
40 ans mode d'emploi réalisé par Judd Apatow
Résumé. "Marié depuis des années, Pete est le seul homme de la maison : il vit entouré de sa femme Debbie et de leurs filles Charlotte et Sadie, âgées de 8 et 13 ans. Alors que sa maison de disques indépendante bat de l'aile, avec Debbie, ils doivent trouver les moyens de lâcher prise et de profiter du reste de leur vie… avant de s'entretuer."
La fameuse crise de la quarantaine, ce moment charnière où il arrive que l'on se remette en question, que l'on ne sache plus quelles sont les priorités ni comment avancer. Forcément le film parlera aux quarantenaires et plus, à ceux qui sont en couple depuis longtemps, ceux qui ont des enfants ou des rapports compliqués avec leurs parents... Finalement il parlera à pas mal de gens et pas uniquement à ceux qui ont 40 ans.
On suit Debbie et Pete dans leurs relations amoureuses, au travail, avec leurs enfants et il y a souvent un air de déjà vu. Je ne vous dirais pas dans quelles scènes je me suis grave reconnue, mon homme aussi, mais le fait est que oui c'est troublant parfois.
Au moins deux scènes cultes pour moi, deux scènes qui se suivent dans le film. Deux confrontations, l'une entre parents devant la directrice d'école et l'autre entre une employée soupçonnée de vol et sa patronne. Enorme ! Melissa Mc Cathy d'un côté et Charlyne Yi de l"autre réussissent un tour de force en deux minutes. Deux scènes que j'ai envie d'apprendre par coeur surtout la deuxième que je rejoue déjà à la maison pour faire marrer mon chéri !
Un film drôle et sincère, un vrai bon moment malgré quelques petites longueurs...