Mon cinéma / Janvier 2025
Publié le 3 Février 2025
Better man de Michael Gracey
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"L'ascension du célèbre chanteur/compositeur britannique Robbie Williams. Devenu une star avec le Boy Band, Take That, dans les années 1990, ce dernier a peu à peu plongé dans les paradis artificiels avant de retrouver le succès en solo en 1997 avec la chanson "Angels"."
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J'étais dubitative sur le singe mais je l'ai oublié dès la première scène. Personnaliser la différence par ce biais why not. C'est Robbie Williams lui même qui se sent comme un singe.
Un artiste qui revient sur son parcours et ses démons avec lesquels il a enfin fait la paix. J'aime bien les chansons de RW et c'était émouvant de les entendre recontextualisées. Impossible de ne pas chanter ! Ce qui ne risque pas d'arriver avec Bob Dylan...
L'histoire d'un gamin attiré par la fame et cherchant surtout l'amour et la reconnaissance de son père lui même artiste. Une ascension qui commence à 15 ans par l'épisode Take That, là je connais moins et c'était chouette de se replonger dans l'époque des 90's, puis l'histoire avec Nicole Appleton. Et de l'humour aussi dans ses relations avec Liam Gallagher.
La célébrité, le personnage public et les démons intérieurs qui le rongent, le manque de confiance en lui, les addictions, le film passe tout en revue. Malgré le succès, l'auto dénigrement ne cesse pas et il plonge toujours plus dans un puits sans fond de ses angoisses permanentes et de son état dépressif.
Mais pour devenir un better man il faudra qu'il fasse la paix avec lui-même.
Un final émouvant qui m'a arraché des larmes. Je ne pensais pas autant aimer le film.
Du cinéma qui m'a enchantée et fait chanter !
J'ai néanmoins un bémol. Je ne sais pas si c'est dû au numérique, probablement que oui, mais le film est terne, la photo est sombre.
Mémoires d'un escargot de Adam Elliot
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"À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie."
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Un beau lien fraternel de soutien et solidarité brisé net. Deux destins, une fratrie séparée qui va devoir apprendre à vivre en solitaire et supporter. Puiser dans les bons moments de l'enfance la force de tenir en grandissant dans un monde plus difficile.
Des personnages enfants vraiment intéressants et différents. Une famille qui lit et quelles références !
Un monde d'adultes pas toujours bienveillants surtout pas chez les fanatiques religieux.
Le personnage de Pinky vient contrebalancer les autres adultes et j'ai beaucoup aimé l'idée développée sur l'importance du contact physique.
Un mélange de tristesse et de mélancolie mais aussi de joie et d'amour. Des touches d’humour dans la noirceur et beaucoup de poésie. Des scènes atroces, des sujets hard, pas du tout un film pour les enfants.
Un très bon choix que ces métaphores autour de l'escargot, animal qui ne retourne jamais sur ses traces ainsi que toute la symbolique autour de la coquille. Sortir de sa coquille, s'y réfugier pour supporter les malheurs. Un si beau message sur les cages dans lesquelles on s'enferme soi-même.
Comprendre la vie en regardant le passé mais la vivre en allant de l'avant.
Un film très riche avec une animation remarquable. Une réussite.
Une fin émouvante avec ouverture des vannes lacrymales me concernant.
Un film qui parle merveilleusement de l'enfance, de ses failles et des conséquences sur la vie d'adulte. Mais de l'espoir car rien n'est jamais figé si on se donne la peine de se servir de son passé pour aller vers un futur meilleur.
"L'enfance c'est comme un état d'ivresse, tout le monde se souvient de ce que tu as fait sauf toi !"
"L'enfance peut être magique, elle ne dure pas mais tout le monde en mérite une."
Sing Sing de Greg Kwedar
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"Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye se présente aux auditions…"
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Je n'étais pas chaude pour y aller car je pensais que c'était un film typique de Hollywood sortez les mouchoirs. En fait c'est plutôt un film indépendant sans stars inspiré du programme de réinsertion par les arts.
Ici ce sont des ex détenus ayant participé au programme qui jouent leur rôle mis en fiction.
Excepté le rôle principal de Divine G (incarcéré pour un meurtre qu'il n'a pas commis) interprété par Colman Domingo, excellent.
Un fiction documentaire qui montre à quel point le théâtre est une soupape pour les détenus. Liberté et évasion, libération et gestion des émotions, fierté, autant de choses qu'ils ne trouvent que dans ces séances de préparations et répétitions.
Une respiration dans la vie des détenus dont on ne saura pas grand chose de la raison de leur présence et tant mieux, ça évite les jugements intempestifs. On se doute que la majorité n'est pas là sans raison même si parfois...
C'est aussi la naissance d'une belle amitié entre Divine G et Divine Eye, le gros dur qui va s'ouvrir peu à peu et changer sa propre façon de se voir.
"Le théâtre pour redevenir humains".
Des obstacles et des coups durs sur la route mais un projet commun qui aide.
Une mise en scène pas toujours fluide, j'ai eu quelques moments d'ennui, néanmoins l'émotion a été là surtout dans la deuxième partie.
Ce nest pas un conte de fées, mais la fin est magnifique.
Un film qu'il faut soutenir surtout en ces temps ou la culture et les arts sont menacés par des coupes budgétaires ou des pensées rétrogrades.
Le jardin zen de Naoko Ogigami
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"Luxe, calme et volupté. Tout va pour le mieux dans la vie parfaitement réglée de Yoriko et de tous ceux qui, comme elle, ont rejoint la secte de l’eau. Jusqu’au jour où son mari revient à la maison après de nombreuses années d'absence, entraînant avec lui une myriade de problèmes. Rien, pas même ses plus ferventes prières, ne semble restaurer la précieuse quiétude de Yoriko… Avec tout cela, comment faire pour rester zen ?"
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Un film qui oscille sans cesse entre humour noir et cynisme. A moins que ce ne soit de la fatalité car Yoriko essaie de garder un cap dans sa vie sans cesse bouleversée par des éléments extérieurs. Quand son mari quitte le foyer au moment de Fukushima, elle se crée une nouvelle routine avec sa secte. Nouvelle femme, nouveau jardin, nouvelle tête, nouvelle déco... Un semblant d’équilibre et de zénitude avec cette nouvelle philosophie de vie à base d’eau.
Quand son mari revient, on se dit mais l’aplomb du mec ! Elle ne dit trop rien et s’installe une sorte de relation sado-maso. Mais Yoriko ne veut pas renoncer aussi facilement a ce qu’elle a acquis. On assiste à une seconde émancipation, rébellion, comportement inattendu et parfois violent (comme l’épisode avec la belle fille) mais aussi des actes d’humanité qui vont lui faire du bien.
Des sujets assez originaux pour le cinéma japonais : les sectes, la ménopause, les SDF, le handicap, la place des personnes âgées et leur solitude. Et bien sûr toujours la place des femmes.
J’ai aimé l’ironie doucereuse tout au long du film. Quelque part j’ai eu l’impression de voir un condensé d’une société japonaise à la dérive et cette scène de chaos dans un appartement pourrait en être une représentation.
Il y a aussi les conséquences des catastrophes comme les séismes ou Fukushima sur la vie des japonais.
Un film un peu space qui m'a plu.
Mariko Tsutsui que j’avais beaucoup aimé dans L’infirmière est géniale.
Bird de Andrea Arnold
"À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent.
Bug n’a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l’attention et de l’aventure ailleurs."
Grandir dans un environnement précaire auprès de personnes instables comme l’est Bug mais aussi la mère de Bailey qui habite avec ses 3 autres enfants en compagnie d’un cinglé toxique et violent. Bailey aimerait pouvoir s’envoler comme les oiseaux qu’elle film avec son portable. Sa seule source d’évasion, filmer la nature et ses faire des projections sur le mur de sa chambre.Une préado en colère et on peut la comprendre. Bailey et son regard désabusé sur les adultes qui l’entourent et qui sont censés être des exemples. Elle observe les autres, sa famille et on sent qu’elle cherche une porte de sortie, elle-même est à la porte de l’enfance et de l’adolescence.
C’est peut-être avec la rencontre de Bird, être fantasque qui s’émerveille de tout, qu’elle va avoir sa bouffée d’air frais et quelqu'un qui lui accorde de l'attention. Une amitié étrange, une forme de solidarité nait entre eux car chacun voit l’enfer de l’autre et compatit. Bird apaise et rassure Bailey, il l’enveloppe de ses ailes protectrices. Un ange gardien dans son monde chaotique. De beaux moments de poésie qui viennent illuminer la grisaille du quotidien.
Une description terrible de cette Angleterre populaire. Des enfants qui font des enfants et qui les élèvent dans des conditions dramatiques, la violence banale du quotidien. Des enfants obligés de devenir des adultes avant l’heure. Comment grandir et avoir des rêves, croire au bonheur ?
J’ai aimé l’idée que des ados aient envie de punir des hommes violents et abuseurs. Tout n’est pas perdu ! J’ai aimé aussi qu’il n’y ait pas de jugement posé sur tous ces personnages paumés (même si moi je n’ai fait que ça, juger ces parents irresponsables...).
De belles scènes de tendresse comme avec Bug, ce père immature et surexcité qui avoue à ses enfants qu’il les aime ou Bailey qui emmène ses petits frères et sœurs à la mer. Et surtout une scène finale magnifique qui m’a retournée. Un conte social empreint de poésie et de fantastique, une ode à la liberté sensible interprétée magistralement par Nykiya Adams, Barry Keoghan et Franz Rogowski.
La chambre d’à côté de Pedro Almodovar
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"Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsqu’Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes…"
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Au début je n’étais pas accrochée plus que ça, puis à la faveur d’une étreinte j’ai été embrassée par le film, ventousée même.
Planifier sa mort, l’organiser comme si c’était le dernier gros événement de sa vie.
Avec le grand débat sur le droit de mourir dignement et les questions de légalité.
Est-on capable de profiter du reste quand on sait que la fin est proche ? "Profiter" ou attendre tranquillement?
Un formidable geste d’amitié de la part d'Ingrid, être là tout simplement. Parfois on ne demande pas plus à nos proches et pourtant...
Un duo d'actrices épatantes. Sobriété, délicatesse et grande classe dans des décors lumineux et colorés d'une sublime maison d'architecte.
Les touches culturelles ici et là, les références comme dans tous les films d’Almodovar qui raconte aussi à travers ses histoires l’importance de la culture dans la vie. Mais quelle bonne idée de nous rappeler le cinéma de John Huston.
Je me suis tellement reconnue dans la conversation entre Ingrid et Damian sur l’état de la planète et les comportements humains. J'ai aimé la petite attaque de fin contre le fanatisme religieux, toujours bon à prendre.
On retrouve le côté mélodramatique du réalisateur dans les flashbacks et j'ai trouvé aussi qu'il y avait de vraies ambiances hitchcockiennes.
Un étrange et fascinant voyage au bout de nous-mêmes.
Pedro Almodovar est un dentellier. L’émotion arrive à point, ni trop tôt ni trop tard.
Un film sur la mort qui parle tellement fort de la vie.
Je suis toujours là de Walter Salles
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"Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité..."
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Une première partie lumineuse, joyeuse, pleine de vie dans la maison du bonheur de cette famille très unie. J’ai adoré ce début bouillonnant, le réveil est d’autant brutal.
De beaux moments avec l’influence de la culture française des années 70 qui arrive jusqu’au Brésil.
Une famille aisée, privilégiée certes, le malheur ne frappe pas que les défavorisés. La difficulté de vivre "sans" et de faire reconnaître un "enlèvement" ou une disparition d’Etat est la même.
Evocation de la torture psychologique et physique mais ce n'est pas le sujet premier du film, on fait face à une conséquence de cette dictature militaire qui est montrée par petits morceaux.
La dure prise de conscience d'Eunice qui va devoir gérer seule sans l’aide de son mari, ni des institutions...
Une famille qui subit la loi du silence.
Une disparition qui met en lumière ceux qui restent, ceux qui sont toujours là. Avec un parcours de femme qui en devient une autre, une résistante, une combattante. Elle passe d’une femme passive sans que ce mot soit péjoratif à une femme qui prend en main la suite de sa vie. La vie change et prend d’autres directionsUn histoire prenante pour ce très bon film de facture classique mais bien fait.
Du cinéma témoin, filmer pour que ça existe ou que ça ait existé...
Un très beau rôle pour l'excellente Fernanda Torres.
Quiet life de Alexandros Avranas
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"Suède, 2018. Un syndrome mystérieux affecte les enfants réfugiés.
Dans l’espoir d’une vie meilleure, Sergei, Natalia et leurs deux filles ont été contraints de fuir leur pays natal. Malgré tous leurs efforts pour s’intégrer et incarner la famille modèle, leur demande d’asile est rejetée. Soudainement, Katja, leur plus jeune fille, s’effondre et tombe dans le coma.
Ils vont alors se battre, jusqu’à l’impensable, pour que leur fille puisse se réveiller…
Inspiré de faits réels."
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Une mise en scène clinique, on se croirait dans une dystopie, décors, costumes, lieux... aucun indice que nous sommes en 2018.
On nous plonge volontairement dans un environnement étrange ou tout est déshumanisé, des relations autorités et réfugiés à celle de la famille... Un état totalitaire bien flippant. Impression de voir la RDA.
Quiet life, quiet movie, quiet colors...
Puis le couperet tombe et petit à petit un peu de chaleur revient, un peu d'aide et de solidarité et un peu d'espoir.
A travers cette histoire de coma, le film met l'accent sur les enfants victimes collatérales de tous les conflits. Trop de poids repose sur les frèles épaules, ils sont témoins de trop d'horreur.
Je suis dubitative sur la dernière partie, notamment sur la partie médicale de la prise en charge des enfants.
Un film intéressant qui met l'accent sur un phénomène que je ne connaissais pas du tout. Tout est étrange et j'ai l'impression que le film essaie parfois de nous emmener vers le fantastique. Bien aimé le film mais je reste dubitative sur le rendu réalité/fiction.
Le quatrième mur de David Oehloffen
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"Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami, Georges se rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux. Perdu dans une ville et un conflit qu’il ne connaît pas, Georges est guidé par un druze, Marwan."
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Le rêve d’un vieux metteur en scène, rassembler les peuples autour du théâtre, faire un geste de paix symbolique mais un projet qui peut faire débat sur l’intention un peu facile et de bonne conscience. Georges se donne à fond et se rend compte de la complexité du Liban : tellement de partis différents dans cette guerre que personne ne comprend, les milices, les religions, les secteurs...
Une guerre stupide comme toutes les guerres, l’absurdité des massacres qui répondent aux massacres. Le danger est partout, tout le temps, les bombardements surgissent brutalement.
Toujours garder son calme, se laisser humilier pour atteindre son objectif. Ne jamais se sentir bienvenu et pourtant continuer même quand les susceptibilités religieuses se révèlent durant les répétitions.
Le film a bien réussi à rendre concret cet état de guerre permanent et l’état d’un pays détruit mais qui continue à vivre... et se battre.
Une grande histoire forte et bouleversante, jusqu’au boutiste. Des destins brisés par la guerre, une histoire de conflit qui dépasse Georges mais à laquelle il ne peut échapper. Des situations en guerre ou tu agis et tu dépasses tes convictions.
Laurent Lafitte offre une belle palette d’émotions. Je l'ai trouvé excellent comme tout le casting d'ailleurs.
A noter cette belle réflexion qui dépasse le cadre du théâtre sur la différence entre mélodrame et tragédie. Dès le début on sait dans quel registre on est...
Je n'ai pas lu le roman de Sorj Chalandon, avis vierge d'attente !
Un ours dans le Jura de Franck Dubosc
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"Michel et Cathy, un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. 2 morts et 2 millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de se taire."
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C'est drôle de voir toutes les réactions selon les gens dans ce genre de cas : sidération, déni, excitation, idées farfelues et comme d'habitude faire n'importe quoi.
Une réaction en chaîne parfois hilarante, parfois flippante suite à l'apparition d'un ours. Il a bien foutu sa merde l'ours du Jura qui n'est pas censé être dans le Jura !
On assiste à une belle leçon de solidarité, d'entraide de gens de la montagne. J'ai aimé cet aspect du film et comme c'est totalement illégal, le petit côté fruit défendu est encore plus apprécié. Approuvé par l'église !
Un mélange réussi de comédie et de film noir, j'ai passé un très bon moment.
Tout le monde est bien mais Benoît Poelvoorde en chef gendarme, papa divorcé est excellent. Un bon flic intelligent doué d'empathie. Ah ses mimiques au tel avec avec son ex !
Un très bon divertissement made in France qui sort du lot des comédies auxquelles on a droit habituellement.
Brûle le sang de Akaki Popkhadze
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"Dans les quartiers populaires de Nice, un pilier de la communauté géorgienne locale se fait assassiner. Son fils Tristan, qui aspire à devenir prêtre orthodoxe, se retrouve seul avec sa mère en deuil. C’est alors que réapparaît Gabriel, le grand frère au passé sulfureux, qui revient d’un long exil dans le but de se racheter en lavant l’honneur de sa famille."
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Un drame familial autour de la vengeance dans la communauté géorgienne de Nice.
Une tragédie annoncée renforcée par la mise en scène en 4 actes et la musique.
Confrontation entre deux frères, le fils banni et le fils prodigue. Ils auront du mal à se parler mais se retrouvent lorsqu'il s'agit de l'honneur familial.
On sait que ça va mal finir.
Je n'ai pas forcément aimé la caméra flottante qui transforme bizarrement les perspectives.
Ni des personnages trop caricaturaux comme Marco.
Mais un Forent Hill en Tristan qui pour moi porte le film. Quand il "s'engage" et sort de sa réserve et de son calme apparent il prend une ampleur dingue. Il est la performance et la révélation du film. Bien aimé aussi Sandor Funtek.
Des scènes intenses comme l'incursion dans l'appartement de la famille nombreuse. La fin avec les chants géorgiens est bouleversante.
Un premier long métrage prometteur pour la suite.
Jouer avec le feu de Delphine et Muriel Coulin
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"Pierre élève seul ses fils. Louis, le cadet, réussit ses études et avance facilement dans la vie. Fus, l’aîné, part à la dérive, il se rapproche de groupes d’extrême-droite, à l’opposé des valeurs de son père qui assiste impuissant à l’emprise de ces fréquentations sur son fils."
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D’emblée je tiens à dire que Vincent Lindon est bon, je ne l’ai pas trouvé mieux que d’habitude, mais pour moi c’est Benjamin Voisin qui aurait dû recevoir un prix d’interprétation. Il est incroyable dans ce rôle de Fus, oscillant entre sourire ravageur, insolence et visage fermé.
La fratrie qu’il compose avec Stefan Crepon est magique. On dirait qu’ils sont frères (j’ai entendu qu’ils sont amis proches), il y a un naturel confondant dans leur jeu. Le casting est une des réussites du film.
Dès le début on voit un trio aimant, une famille unie pleine d’amour. Un peu frustrée qu’il n’y ait aucune explication sur le virage pris par Fus. La perte de la mère ne me semble pas une raison ou alors c’est ce qui a fait qu’il n’ait pas de diplôme et donc un complexe d’infériorité ? Mais là encore on n’aura aucune bribe de la vie des trois avant ni d’un cheminement personnel de Fus. D’où vient sa violence ? Elle est enfermée puis se déchaine.
Réaction parentale classique, on s’énerve, on est déçu, perturbé, on se remet en question, on interdit puis on laisse faire à l’enfant sa propre expérience, on est un peu dans le déni jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose de grave.
D’un côté le film nous montre l’éclatement d’une famille, un fils qui part lentement et ne s'émancipe pas de la meilleure façon et de l’autre les dérives de l'ultra droite. Les idées sont bien sûr combattues mais en ce qui concerne la violence ça aurait pu être l’ultra gauche aussi, on le voit plus tard.
C’est là que j’ai des réserves -j’ai aimé le film dans son ensemble- car beaucoup d’ellipses malgré une montée en puissance mais il manque des clefs. Plusieurs directions dans le film et trop de démagogie à la fin.
On comprend que le manque de dialogue est primordial ici.
Jouer avec le feu, se brûler soi et les autres...
Un parfait inconnu de James Mangold
"New York, début des années 1960. Au cœur de l'effervescente scène musicale et culturelle de l'époque, un énigmatique jeune homme de 19 ans arrive dans le West Village depuis son Minnesota natal, avec sa guitare et un talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine."
Une réalisation impeccable, des interprétations extras à commencer par Thimothée Chalamet qui continue à montrer toute l'étendue de son talent d'acteur.
Une belle reconstitution des années 60 et de chouettes scènes à New York.
C'est l'ascension d'un musicien dans son époque et le contexte historique : guerres, ségrégation raciale. Mais aussi ses relations avec les stars de l'époque. Le poids de la célébrité, le non conformisme, l'envie de casser les codes et d'écrire une nouvelle histoire de la musique.
J'ai appris tout ça de Bob Dylan auquel je me suis jamais vraiment intéressée vue que je n'aime ni sa musique ni sa voix.
Par contre les paroles de ses chansons, j'avoue c'est fort. Je pense que j'aurais aimé si ça avait été chanté par quelqu'un d'autre et déjà même si niveau musique c'est toujours pas ma came, c'était pas si mal avec la voix de Thimothée Chalamet.
J'ai apprécié le film mais je n'avais pas forcément l'impression de voir Bob Dylan et je suis incapable de dire que TC l'incarne bien, je peux juste dire qu'il joue bien !
Mais il y a trop de chansons ce qui fait que j'ai trouvé le film un peu long. La partie musicale m'a plutôt ennuyée dans l'ensemble.
Un avis pas complètement positif mais c'est mon ressenti de non fan de Dylan.
Je reconnais plein de qualités au film qui ne m'a pourtant pas donné beaucoup d'émotions sauf dans certaines scènes de la vie hors musique.
Quand je vois les retours des fans je sais que ce film n'est pas exactement pour moi et qu'on ne ressent pas la même chose quand on aime les chansons. La preuve avec Better Man ou Bohemian Rapsody.
Babygirl de Halina Reijn
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"Romy, PDG d’une grande entreprise, a tout pour être heureuse : un mari aimant, deux filles épanouies et une carrière réussie. Mais un jour, elle rencontre un stagiaire avec qui elle entame une liaison torride, quitte à tout risquer pour réaliser ses fantasmes les plus enfouis."
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Un thriller érotique qui met en avant la représentation d’un désir féminin sans tabous.
"C'est un film sur le désir, le plaisir, les failles intérieures, le secret, le mariage, la vérité, la puissance et le consentement" comme l’a résumé Nicole Kidman à Venise, festival duquel elle est repartie avec le prix d’interprétation féminine. Il faut dire qu’elle se donne à fond dans le rôle, se mettant à nu et jouant avec son image d’actrice botoxée depuis longtemps.
Romy se retrouve face à un jeune homme, Samuel qui sent des choses. Il se permet des comportements qu’aucun stagiaire au monde ne se permettrait ! Leur relation oscille sans cesse entre le chaud et le froid. Elle trouve la jouissance sexuelle qu'elle n'a pas avec son mari. Elle se sent différente et honteuse à la fois d’avoir toutes ces pensées mais c’est plus fort qu’elle. Romy est aussi une femme de pouvoir dans un monde plutôt masculin et le discours sur la place des femmes dans l’entreprise prend une dimension intéressante de la confrontation avec une assistante.
Harris Dickinson qui continue son parcours sans faute, est d’une sexitude dingue. Il a ce qu’il faut de beauté et d’insolence pour incarner un Samuel à la fois fascinant et flippant.
On a l’impression que Romy est réduite à un simple objet de plaisir mais c’est plus complexe que ça. Une relation de pouvoir qui s’inverse.
Des scènes ultra sensuelles ou chacun assume ses désirs. Il y a parfois une belle alchimie entre les deux comédiens, surtout quand ils se livrent, moins lors des scènes sado maso. J’ai adoré la scène en boite de nuit, puissante et visuellement réussie.
Je n’ai pas tout aimé dans le film, comme la fin dans la maison, un peu grotesque. Il m'a manqué quelque chose pour totalement aimer mais j'ai encore du mal à verbaliser quoi.
Le dossier Maldoror de Fabrice du Welz
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"Belgique, 1995. La disparition inquiétante de deux jeunes filles bouleverse la population et déclenche une frénésie médiatique sans précédent. Paul Chartier, jeune gendarme idéaliste, rejoint l'opération secrète Maldoror dédiée à la surveillance d'un suspect récidiviste."
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Un film librement inspiré de l’affaire Dutroux. Un traumatisme toujours présent en Belgique.
Le réalisateur a voulu montrer la complexité du dossier, les preuves jamais divulguées, la rivalité entre les différents services de police qui a entravé l’enquête.
Paul Chartier est inspiré de plusieurs personnages réels dont un gendarme qui avait entendu les chuchotements de deux jeunes filles enlevées.
Anthony Bajon incarne un héros tragique pris par la folie de son enquête et la perversité de ses suspects coupables. Le film montre comment une affaire criminelle peut faire éclater la vie d'un enquêteur jusqu'à le priver de tout. Une obsession tel un tsunami sur son passage.
Les quelques moments de bonheur de la première partie volent en éclat. On sent qu'il y avait l'envie d'insister sur toute la vie de famille qui donne un cadre à Paul mais aussi sur ses failles qui apparaissent dès le début. Il est un flic qui n'arrive pas à gérer ses émotions devant la crasse des gens.
Une belle relation amoureuse entre Paul et Gina, des scènes glaçantes qui surgissent pour rappeler à quel genre de merde humaine on a affaire, une reconstitution de l'ambiance glauque et épouvantable de l'époque et une enquête prenante dans laquelle tous les dysfonctionnements sautent aux yeux. Un immense gâchis qui aura été le même dans la réalité. On a envie de hurler avec Paul.
Dommage que la mise en scène soit parfois trop insistante dans des scènes qui se mélangent et qui brouillent les situations.
Un bon polar et le premier à parler de cette affaire tristement célèbre...
Spectateurs de Arnaud Desplechin
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"Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans ? Je voulais célébrer les salles de cinéma, leurs magies. Aussi, j’ai suivi le chemin du jeune Paul Dédalus, comme le roman d’apprentissage d’un spectateur. Nous avons mêlé souvenirs, fiction, enquêtes… Un torrent d’images qui nous emporte."
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Un film hybride qui rassemble images d'archives, témoignages, reconstitutions, extraits de films.
Le film est pour moi plus un essai ou une leçon de cinéma à travers une expérience personnelle. L'histoire de Desplechin avec le cinéma s'entremêle avec l'Histoire du cinéma.
Le cinéma est partout, dans les films évidemment mais aussi dans la peinture, la photo, les livres...
On découvre les goûts éclectiques du réalisateur dans lesquels je me retrouve : on peut aimer Bergman et Die hard, Howard Hawks et Terminator.
Et une chose que j'aime avec le cinéma c'est que chaque œuvre en rappelle une autre à l'infini (comme le montre brillamment l'émission Blow Up d'Arte).
Une question qui sous tend le film : qu'arrive t'il à la réalité quand elle est projetée sur un écran ?
A chacun.e sa réponse de spectateur notamment avec le passage sur Shoah de Claude Lanzmann ou la représentation des native americans au cinéma.
J'ai passé un très bon moment en compagnie des souvenirs de Paul Dedalus alias Arnaud D. Et fait un beau voyage dans mes propres souvenirs de spectatrice.
Et comme le cinéma appelle le cinéma j'ai noté une liste de films à voir où revoir.
Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani
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"Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et tomber amoureuse."
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Agathe s'interdit tout gouvernée par la peur. Un trauma passé qu'elle n'arrive pas à dépasser.
Agathe est drôle sans s'en rendre compte. Un charme bourru et cash que j'ai beaucoup aimé.
Lorsqu'elle rencontre l'anglais Oliver, c'est comme la rencontre entre deux tasses ébréchées.
Des liens se nouent crescendo avec beaucoup d'humour. Mais évidemment Agathe s'invente une autre histoire...
Une comédie romantique française au charme british. C'est aussi une déclaration d'amour à Jane Austen.
Un bon moment, amour et humour sont au rendez-vous.
Quelques longueurs néanmoins.
La pie voleuse de Robert Guédiguian
"Maria, la soixantaine, aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens dont elle s’occupe avec une dévotion extrême, et qui pour cela l’adorent. Mais une plainte pour abus de faiblesse va venir tout bouleverser…"
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Maria est conscienceuse et appliquée, on sent qu'elle aime son travail. Le réalisateur pose un regard bienveillant sur elle mais n'excuse pas son comportement. Grâce à la magie du cinéma, il arrange la réalité. C'est la vie et en même temps c'est du cinéma. On peut la comprendre Maria, en fait elle est tout simplement pour la redistribution des richesses qui ne sont pas utilisées !
Elle représente tous ceux qui vivent sous la "torture" des tentations qu'ils ne peuvent s'offrir. Sauf qu'elle dépasse les bornes...
Robert Guédiguian est fidèle à son cinéma social empreint de douceur. Il filme ici son quartier natif de l'Estaque avec sa famille de cinéma que l'on retrouve au fil du temps.
Il raconte souvent la même histoire tout en se renouvelant et elle est peut-être plus complexe ici avec une question morale : peut-on faire le bien en faisant le mal ? Des actes irréflechis en mode instinct de vie et probablement de survie. Et des thèmes comme l'argent dans le couple, la solitude de la vieillesse et les relations familiales dans lesquelles on n'arrive pas à communiquer.
Toujours sous le charme de ses films même quand il en fait un peu trop en ajoutant des petites histoires un peu "trop" dans l'histoire principale. J'aime gentiment.
Tout ira bien de Ray Yeung
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"Angie et Pat vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis. Au brusque décès de Pat, la place de Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question..."
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Que se passe-t-il pour celle qui reste ? Comment une famille unie se délie dès qu’il y a de l’argent en jeu...
Celle qui reste, l’amie, la femme jamais unie par des liens légaux. Acceptée quand tout va bien puis tout simplement niée. Plus que de l’homophobie ordinaire (négation dans sa propre famille), c’est aussi la place de "l’autre" dans une famille qui est questionnée. L’autre qui n’a aucun statut et qui ne peut rien revendiquer. Même pas pour respecter les vœux de son amour défunte.
Que reste t’il de 30 ans de vie commune ? Le film avec son rythme lent et simple est d’une terrible violence.
Mais un côté de moi en veut aussi aux morts qui de leur vivant ne se préoccupent pas du sort de ceux qui restent. Les preuves d’amour c’est bien aussi avant que ce ne soit trop tard...
Un film qui interroge la notion de famille avec beaucoup de pudeur et montre une belle communauté qui s’entraide et qui ressemble à la vraie famille, celle qu’on se choisit en connaissance de cause.
Un film sensible et délicat, un sujet intéressant mais dont la mise en scène ne m'a pas marquée.
Eephus de Carson Lund
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"Années 90. Alors qu’un projet de construction menace leur terrain de baseball adoré, deux équipes amatrices d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre s’affrontent pour la dernière fois. Face à cet avenir incertain les tensions et les rires s’exacerbent, annonçant la fin d’une ère de camaraderie."
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Un premier film vraiment indépendant (Omnes Films) qui traite d’un sujet universel à travers un dernier match de baseball entre des gens qui ont appris à se connaître au fil du temps et des rencontres.
Tous les âges, tous les physiques, des gars du coin, des gars ordinaires qui se retrouvent pour cette passion du baseball qui leur permet aussi d’avoir une vie sociale amicale.
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Sur le terrain et autour, le lien social qui se tisse, qui s’est tissé et qui sent la fin. Tout le monde se connait, il y a toute une vie autour du stade, mais elle est cantonnée à cet endroit.
Un match qui semble interminable, de celui qu’on n’a pas envie de finir, de celui pour lequel on voudrait arrêter le temps parce qu’il sonne le glas. La fin d’une époque, la fin d’un monde et la fin d’une amitié fragile qui ne semble pas avoir d’autre lieu d’épanouissement que ce terrain en fin de vie. Le temps qui passe, la jeunesse aussi, le changement auquel on est confronté en permanence et comment on s’accroche à ce qu’on connait.
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Un film empreint de mélancolie, parfois qui s’étire un peu trop notamment dans la partie nuit mais qui montre bien à quel point les gars ne veulent pas que tout ça se termine. Il y a beaucoup d’humour notamment avec les vannes que tout le monde s’envoie. On trouve dommage que tout ce groupe ne réussisse pas à aller plus loin que le baseball même si certaines pistes sont entrevues notamment par le biais du travail. On ressort de la salle avec un vrai sentiment de nostalgie alors qu’on n’a rien en commun avec Amérique profonde masculine.
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Le titre du film fait référence à un lancer particulier mais au bout d’1h30 je n’ai toujours rien compris aux règles du baseball !
Hiver à Sokcho de Koya Kamura
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"A Sokcho, petite ville balnéaire de Corée du Sud, Soo-Ha, 23 ans, mène une vie routinière, entre ses visites à sa mère, marchande de poissons, et sa relation avec son petit ami, Jun-oh. L’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, dans la petite pension dans laquelle Soo-Ha travaille, réveille en elle des questions sur sa propre identité et sur son père français dont elle ne sait presque rien. Tandis que l’hiver engourdit la ville, Soo-Ha et Yan Kerrand vont s’observer, se jauger, tenter de communiquer avec leurs propres moyens et tisser un lien fragile."
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Soo-Ha n’est pas très accueillante, elle projette sur ce français beaucoup trop de fantasmes et de questionnements personnels et existentiels et devient obsédée par lui.
L'avantage c'est que ça va la "réveiller" et notamment sa sensualité à travers l'observation des dessins et de celui qui fait voyager l'encre.
Peu à peu ces deux vont s'apprivoiser et tisser un lien fragile.
La visite de Yan est l’élément extérieur qui provoque la redécouverte d’elle-même de Soo-ha, de ses relations avec sa mère et son boyfriend, ce qui va réussir à lui apporter une sorte de paix intérieure.
En filigrane, il y a l’Histoire commune de la France et de la Corée, la guerre, les relations avec le voisin du Nord. Mais aussi des obsessions nationales comme le recours à la chirurgie et la dictature des apparences.
Des éléments de poésie partout, dans les dessins ou la cuisine par exemple.
J'ai bien aimé dans l'ensemble mais j'ai eu l'impression de ne pas toujours savoir où m'emmenait le film. Le personnage de Yan semble anecdotique même s'il joue le rôle d'un révélateur.
Une belle prestation de Bella Kim sur qui repose tout le film.
Companion de Drew Hancock
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"Josh et Iris semblent incarner le couple parfait. Mais lors d’un week-end entre amis qui vire au drame, un secret bien gardé fait tout basculer…"
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Je n'avais ni vu la BA ni rien lu sur le film hormis le résumé et donc ma surprise à été totale, ce serait dommage si c'était le contraire pour vous. Mais comme j'ai vu des avis qui disent beaucoup...
Jusqu'où peut on aller pour ne pas vivre seul ? (Dalida sort de ce corps !) Pour se sentir aimé et désiré ? Mais aussi pour assouvir ses fantasmes et ses déviances ?
Je ne peux même pas vraiment aborder tous les thèmes du film juste dire que le titre à référence culinaire est bien trouvé ! Et que le film dans ses questionnements métaphysiques me fait penser à une de mes séries préférées...
Un film qui aborde aussi l'émancipation féminine, la violence conjugale, et met à mal le mythe de l'épouse docile et parfaite et là encore le titre qui peut avoir un double sens est parfait !
Un huis clos avec peu de personnages, un déroulé de l'histoire assez classique pour le genre mais c'est fun et bien joué.
J'ai passé un bon moment avec un casting connu pour la sérievore que je suis. Sophie Thatcher (Yellowjackets) une vraie révélation, parfaite dans ce rôle. Jack Quaid beaucoup moins sympathique que dans The Boyz ! Lukas Gage (The White Lotus, You, Love Victor... etc) et Megan Suri (Mes premières fois).
Et un vrai rôle de composition pour Rupert Friend connu au cinéma mais aussi pour Homeland.
Quand au 6ème larron, Harvey Guillen il joue dans beaucoup de séries que je ne regarde pas !
Mika ex machina de Déborah Saïag et Mika Tard
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"Depuis plusieurs mois, Mika trouve chaque jour des choses étranges sur sa moto : rubans rouges, pièces de monnaie, antivols... Jusqu’à ce qu’un mini-cadenas caché dans la chaîne de son moteur manque de lui causer un grave accident. Déterminée à trouver le coupable, elle filme sa moto à distance avec l'aide de ses ami.e.s. Très vite, les fantasmes et projections de chacun.e brouillent les pistes. Harcèlement, drague ou vengeance ? La situation est-elle romantique, romanesque ou menaçante ? Mika et sa bande mènent l’enquête."
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Un objet de cinéma insolite entre la réalité et la fiction, comme un documentaire mais pas tout à fait. Les réalisatrices vont documenter un fait réel en se filmant ainsi que leurs proches durant plusieurs mois.
On part dans un grand délire, ça part dans tous les sens comme la réalité finalement. On se prend au jeu, mais c’est qui purée ???
Mais pourquoi ??? Tout le monde projette des désirs, des fantasmes, des peurs sur le sujet. Une vraie enquête de société.
Il y a un côté touchant à voir évoluer cette bande de potes. Tout le monde s’inquiète et s’implique. Avec les forces et les faiblesses qu’on peut trouver dans un groupe. Un film atypique qui fait partie du paysage cinématographique français, vive la diversité !
Le film aurait pu être plus court surtout dans la deuxième partie mais je suis contente de l’avoir vu parce que ça ne ressemble à rien d’autre et on a l’impression de rentrer dans l’intimité des gens, on peut s’identifier ou se projeter. J'aurais été à fond sur l'espionnage ! Et c'est très drôle !
On the go de Julia de Castro et María Gisèle Royo
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"Être ou ne pas être mère, telle est la question pour Milagros, 37 ans. Sur un coup de tête, elle vole la Chevrolet de son père pour un périple à travers l’Andalousie. Accompagnée de son ami Jonathan, en quête de réconfort sur Grindr, elle croise la route d’une mystérieuse jeune femme qui prétend être une sirène. Lorsqu’ils décident de l’emmener vers la mer, leur voyage prend alors une tournure inattendue."
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Désirs d'émancipation, de maternité, de fuite en avant. Milagros et Jonathan sont en quête.
Dans leur road trip mouvementé ils vont croiser différents personnages allumés ce qui donne parfois des scènes cocasses.
Malheureusement le scénario s'est fait la malle en route. On dirait presque un film expérimental tellement il y a des effets de réalisation.
On sent le message inclusion, tolérance tout le temps mais on dirait un film de potes qui ont trop fumé. La musique y tient un grand rôle entre les textes et comme un panel de la tradition musicale espagnole.
Le cast y met du sien, on retrouve Omar Ayuso (Elite) à l'aise dans cet univers et Julia de Castro qui réalise aussi, est en forme. Leur relation est chouette.
Un film ovni qui ne m'a pas convaincue plus que ça.
Les feux sauvages de Jia Zhang-Ke
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"Chine début des années 2000. Qiaoqiao et Bin vivent une histoire d’amour passionnée mais fragile. Quand Bin disparait pour tenter sa chance dans une autre province, Qiaoqiao décide de partir à sa recherche."
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Des années 2000 aux années 2020 en passant par le covid, le réalisateur nous entraine dans l’histoire d’un pays qui change, d’une société qui évolue.
Il utilise des rushes tournés durant ses anciens films ou des images tournées pendant 20 ans avec des formats différents et la première partie du film m’a "épuisée" dans le sens où ces changements d’images niveau grain, format, qualité ça part dans tous les sens. Et pour moi il n’y a aucune narration et surtout pas une histoire d’amour, ni réelle ni fragile. Rien durant 1h30 qui laisse à penser que les deux personnages principaux s’aiment ou vivent un semblant d’amour. Le muet accentue l’idée qu’il n’y a rien entre les deux sauf lors de la dernière rencontre à la fin. Là enfin il se passe quelque chose mais c’est la fin. En une scène il y a plus qu’en 1h45.
Un film très contemplatif, une suite de plans plutôt qu’une histoire écrite, une narration quasi inexistante, un film que ne m’a pas procuré grand-chose hormis de l’ennui et de l’indifférence. Sauf sur les 15 dernières minutes.
Je suis passée à côté de ce phénomène encensé par la presse, je n’ai pas été réceptive à ce moment.
Après oui, les images sont belles et on va dans des endroits que l’on connait moins de la Chine. Contraste des images à partir de 2022, dans la Chine contemporaine. Une partie plus unifiée sur le plan du format à l’écran. Mais je trouve que ça reste un assemblage bancal, beau mais bancal.
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Je connais mal le cinéma de Jia Zhang-Ke, peut être faut-il avoir vu tous ses précédents films pour apprécier.
L'amour au présent de John Crowley
"Almut et Tobias voient leur vie à jamais bouleversée lorsqu'une rencontre accidentelle les réunit. Une romance profondément émouvante sur les instants qui nous changent, et ceux qui nous construisent."
Je n'avais pas vu la BA juste lu le résumé du film, aucune idée du contenu. Je ne peux pas juger vraiment ce film car ce n'est qu'une fois le film commencé que je me suis rendue compte avec horreur (chacun son level) que c'était en VF 😱🤦♀️😭 et je n'avais pas d'autre possibilité de séance.
Donc en VF ça donne des voix inadaptées, mais c'est quoi cette voix de charretière donnée à Almut ? Quand à Tobias il est mou, fade et semble toujours ailleurs.
Mais le pire c'est sont les dialogues. Nuls, insipides, écrits avec les pieds. D'un niveau affligeant, c'est de la destruction d'œuvre pour moi. J'ai du mal à croire que ce soit une traduction littérale, on dirait une adaptation pour décérébrés. Ça donne donc un couple bof avec des échanges bof et zéro émotion.
J'ai aimé quelques jolis plans et idées de mise en scène flashbacks de construction, la scène de la station service qui devait mille fois être plus marrante en VO. La scène de la rencontre j'ai buggé : qui fait ça ? Chercher un bic alors que c'est un hôtel et marcher sur une route rapide au trafic dense ?
Désolé pour cet avis qui n'est finalement qu'un ressenti de la VF du film. Scoop : elle est ratée !
La voyageuse de Hong Sangsoo
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"Iris a récemment débarqué à Séoul. Pour faire face à ses difficultés financières, cette femme, qui semble venir de nulle part, enseigne le français à deux sud-coréennes avec une méthode bien à elle."
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Pourquoi je ne m'écoute pas ? Je continue à aller voir des films d'un metteur en scène dont je n'adhère pas au cinéma.
Donc voilà 1h30 d'ennui, de pas grand chose, même Isabelle Huppert est éteinte sauf lors d'une scène où elle est un peu saoule et toute la presse est en extase.
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Bref, pas de scénario, des dialogues plats et répétitifs. Iris répète sans arrêt ce que lui disent les autres et repose dix fois les questions. Tout le monde en devient stupide et moi avec.
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En tout cas ça me repose de n'avoir pas grand chose à écrire sur un film !
Vol à haut risque de Mel Gibson
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"L'US Marshals Madelyn Harris est chargée d'escorter Winston, criminel et informateur, qui va témoigner contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage en avion, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l'homme qu'il prétend..."
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J'avais envie d'un film d'action et j'aime bien Mark Whalberg... mais on parle du raccord maquillage sur la tonsure ? Je ne voyais que ça !
Là encore je vais faire court. Plutôt déçue par l'intrigue et le film en général. Je m'attendais à plus percutant et punchy. Un moment divertissant sans plus.
J'ai bien aimé le rôle joué par Topher Grace, le personnage le plus intéressant des trois.
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