Mon cinéma / Septembre 2024
Publié le 1 Octobre 2024
Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof
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"Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un grand mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. A la maison, ses deux filles étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement..."
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Iman est résigné et complice mais il croit ce qu'il dit, une promotion empoisonnée qui arrive sur un terrain fertile. Sa femme est gouvernée par la peur. Ses filles osent parler et en ont marre de se taire. Trois femmes dont les vies sont régies par la loi de Dieu et des hommes. Conflit de générations, sororité...
Comme dans son grand précédent film, Le diable n'existe pas, Rasoulof témoigne de la répression et l'empêchement de libertés de son pays, à travers la fiction qui ressemble forcément à la réalité. Ici les vraies images filmées par la population lors du mouvement Femme, Vie, Liberté en 2022 s'insèrent et renforcent l'atrocité du régime iranien.
C'est dans le huis clos familial que tout se joue. Le premier oppresseur est au sein du foyer. C'est au père qu'il faut s'opposer en premier. Aimant oui mais faisant passer sa famille après le régime. Les tentatives de le reconnecter à son rôle de père et de mari seront vaines.
N'est-il pas fou que le seul presque espace de liberté soit à l'intérieur de 4 murs, un endroit enfermé ?
Une mise en scène qui monte en tension avec cette bonne idée de partir de la famille pour raconter tout un contexte national et un système liberticide et dictatorial.
Un film remarquable (néanmoins un peu long) tourné clandestinement et rapidement pour dire l'urgence de témoigner. Réalisateur et casting sont réfugiés en Allemagne depuis pour échapper à la prison et pire...
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Avec Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki
Tatami de Zar Amir et Guy Nattiv
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"La judokate iranienne Leila et son entraîneuse Maryam se rendent aux Championnats du monde de judo avec l'intention de ramener sa première médaille d'or à l'Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne.
Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l'implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve."
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L'esprit sportif, la compétition, la participation, l'envie de gagner et de se prouver qu'on est là meilleure, qu'on mérite... tout ça ne devrait pas être entaché par la politique et pourtant elle vient tout gâcher (presque envie d'ajouter comme d'habitude). Ici en plus ce sont des hommes qui décident à la place des femmes...(presque envie d'ajouter comme d'habitude).
Leila partagée entre le cœur et la raison tout comme Maryam. Les pressions du régime sont terribles. Mais elle ne baisse jamais les bras, surtout pas sur le tatami.
Une mise en scène énergique, une caméra proche des visages, le choix du noir et blanc, on se concentre vraiment sur les émotions et impression d'être en apnée tout du long. Mais aussi un thriller avec du suspense en mode film d'espionnage. Comment échapper à la surveillance, comment contourner le régime, comment ne pas avoir peur ?
Le seul tort d'une grande partie de la population, ne pas être né dans le bon pays...
Un film (inspiré de la réalité) comme un hommage à la jeunesse iranienne qui veut vivre comme elle l'entend. Un hommage à toutes celles et ceux qui ne veulent plus être forcés, obligés, menacés... par des régimes totalitaires, intégristes et vivant dans le passé...
Très belle réalisation, interprétations intenses et beau et fort message de paix et de liberté. J'ai énormément aimé ce film et son message d'espoir malgré le contexte terrible.
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Avec Arienne Mandi et Zar Amir Ebrahimi, Ash Goldeh
Les belles créatures de Guðmundur Arnar Guðmundsson
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"Addi, 14 ans, est élevé par sa mère clairvoyante qui perçoit l’avenir dans les rêves. Il prend sous son aile Balli, un garçon introverti et en marge, victime d’harcèlement scolaire. En l’intégrant à sa bande, ces garçons désœuvrés et livrés à eux-mêmes explorent la brutalité et la violence, comme seuls moyens d’expression et d’exister. Alors que les problèmes du groupe s’aggravent, Addi commence à vivre une série de visions oniriques. Ses nouvelles intuitions lui permettront-elles de les guider et de trouver leur propre chemin ?"
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La violence chez les jeunes islandais, dès le début on est plongé dedans. Harcèlement, attaques gratuites, c'est dur surtout que ce sont des gamins de 14 ans.
Violence quotidienne et ordinaire comme seule réponse à tout.
Parents déficients, absents ou maltraitants, enfances brisées, adolescences branlantes. Pas de cadre et pas de limites, une jeunesse qui expérimente tout, prise dans un engrenage.
Des scènes dures et d'autres plus douces avec la naissance d'une amitié nouvelle ou en tout cas d'une sorte de fraternité, de solidarité. Des moments joyeux pour en supporter d'autres bien pourris.
Puissance des interprétations, belles séquences oniriques et noirceur. Un film qui envoûte.
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Avec Birgir Dagur Bjarkason, Áskell Einar Pálmason, Viktor Benóný Benediktsson, Snorri Rafn Frímannsson
Une vie rêvée de Morgan Simon
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"Nicole a une vie de rêve. À 52 ans, elle vit dans une cité HLM de banlieue avec son fils de 19 ans, Serge, qui ne la supporte plus. Endettée et sans emploi, elle se voit retirer chéquier, carte bleue. Et si, à l’approche de Noël, la vie se décidait enfin à lui sourire ?"
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Relation fusionnelle et conflictuelle, un peu typique des relations maternelles avec un enfant unique... surendetée, Ici, une mère célibataire qui semble bien paumée, incapable de gérer un budget, s’enfonçant chaque fois un peu plus dans la mouise et ne voyant pas comment s’en sortir. Malgré l’amour, je comprends la honte, l’embarras d’un fils. La galère se transmet aussi...
Une femme sur la défensive et qui s’est refermée dans sa solitude, toujours à côté de la plaque, une attachante tête à claques pourtant.
Un film qui nous plonge avec réalisme dans la France pauvre qui rame quotidiennement.
Le film montre bien les relations mère-fils et à quel point elles sont perturbées par la situation financière. La scène de Noël et du cadeau est d’une violence à tous les niveaux. Pourtant l’amour est là, des scènes émouvantes de partage car la galère se vit ensemble malgré tout. Et de l'humour malgré tout.
Un autre sujet très intéressant qui m’a énormément touchée : l’héritage, la transmission des dettes si rien d’autre et la gestion d’un décès qui peut dupliquer la peine avec les soucis et les choses à faire que ça peut engendrer.
Le duo Valeria Bruni-Tedeschi / Félix Lefebvre est remarquable. Elle est Nicole, elle habite son personnage avec une force et une émotion dingue. Elle est immense dans ce rôle et mérite un césar, je ne vois pas qui aurait pu jouer Nicole comme elle. Et lui est si naturel face à cette mère déroutante qu’il aime avec ses failles. Tranquille et rebelle, calme et révolté, un fils tiraillé.
J’ai aimé le film mais je ne suis pas fan de l’évolution vers la fin, je trouve que c’est trop convenu et trop facile même si je comprends la bouffée d’air frais dont a besoin Nicole pour ne pas se noyer.
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Avec Valeria Bruni-Tedeschi, Félix Lefebvre, Lubna Azabal, Dylan Guedj, Gédéon Kay...
Langue étrangère de Claire Burger
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"Fanny a 17 ans et elle se cherche encore. Timide et sensible, elle peine à se faire des amis de son âge.
Lorsqu'elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement.
Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout."
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Mentir pour être aimée, se sentir exister ? On sent tout de suite que Fanny n'est pas nette.
Elle semble avoir besoin de "faire partie du club". Si la seule façon de retenir l'attention de Lena qui l'ignore au début c'est de mentir alors allons-y franchement.
Lena de son côté doit gérer une mère alcoolique et déprimée. Elle a aussi besoin de croire Fanny.
La rencontre de deux sensibilités, de deux jeunes filles pour qui le lycée n'est pas toujours un endroit agréable. Elles se cherchent et ont besoin d'amour et d'attention.
J'aime beaucoup la façon dont Claire Burger filme ses comédiennes (magnifique scène du trio) filles et mères, ainsi que la sensibilité qu'elle met dans ses films (Party Girl et C'est ça l'amour.)
C'est aussi quelque part un film hommage à une jeunesse engagée.
Le film aborde peut-être trop de sujets sans les exploiter à fond car on parle aussi maladie mentale, mais j'ai été touchée et émue. J'ai aimé également la subtile déconstruction des clichés franco-allemands.
Pour moi c'est un oui !
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Avec Lilith Grasmug, Josefa Heinsius, Chiara Mastroianni, Nina Hoss, Jalal Altawil
La nuit se traîne de Michiel Blanchart
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"Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé…"
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Une très belle séquence de nuit dans Bruxelles ouvre le film.
Des courses poursuites bien dingues et dans l'ensemble le film n'a rien à envier à un bon film d'action américain comme on les aime.
Mady est un mec lambda qui va se révéler dans l'urgence et l'adversité. En mode survie, une vie transformée par la violence et les choix à faire. Tuer ou être tué ? Dénoncer et sauver sa peau ou être un héros ?
Le film dénonce aussi les violences policières sur fond de manifestations Black Lives Matter. La couleur de peau de Mady peut déjà le désigner comme une cible selon les situations.
Un premier film noir et sombre à 200 à l'heure avec lequel j'ai passé un bon moment. Un comédien, Jonathan Feltre qui continue de m'épater après son très beau rôle dans Les Rascals, secondé parfaitement par Jonas Bloquet. Quand à Romain Duris, excellent dans son rôle de pourri.
Il y a probablement des situations moins crédibles que d'autres mais j'étais dedans. Ce n'est pas moins crédible que n'importe quel film de ce genre !
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Avec Jonathan Feltre, Natacha Krief, Jonas Bloquet, Romain Duris, Thomas Mustin
Ni chaînes ni maîtres de Simon Moutaïroi
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"1759, sur l'Isle de France, actuelle Île Maurice. Massamba et Mati, esclaves dans la plantation d'Eugène Larcenet, vivent dans la peur et le labeur. Lui rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l'enfer vert de la canne à sucre. Une nuit, elle s'enfuit. Madame La Victoire, célèbre chasseuse d'esclaves, est engagée pour la traquer. Massamba n'a d'autre choix que de s'évader à son tour. Par cet acte, il devient un "marron", un fugitif qui rompt à jamais avec l'ordre colonial."
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Un film français qui parle de l'esclavage francais c'est très rare. Rien que pour ça il faut le voir. Un rappel nécessaire de ce qui se faisait, se disait et se croyait à l'époque dans une société dite civilisée et instruite.
Le paternalisme de Larcenet qui estime traiter justement ses esclaves en s'appuyant sur la loi. "Vous me forcez à agir comme ça". Massamba est un survivant qui accepte un rôle de "traître" aux yeux des siens, rôle qui ne le protège pas pour autant. Il va se réveiller, obligé par le courage de sa fille.
Des phrases très dures à entendre, un manque d'humanité à hurler, à pleurer. Aucune pitié pour des gens qui se disent croyants.
D'un côté la quête d'un père qui espère une vie meilleure pour sa fille et de l'autre la poursuite impitoyable des esclavagistes.
Un seul personnage, Horace le fils, représente la compassion et l'auto-critique mais il est impuissant face au système et il en fait partie malgré lui.
Le film est une sorte de conte, pas de fées, avec son mélange de réalité et de croyances et traditions, sa quête d'un endroit où il ferait bon vivre libre. Mais surtout il parle de résistance car résister c'est exister, c'est ne plus subir, c'est se libérer.
Une belle fin autour de la transmission et de la prise en main de son destin choisi même s'il est sans issue.
Un film important qui m'a bouleversée mais comment ne pas l'être...
Cela se passe en 1759 et pourtant en 2024, certains humains n'ont toujours pas évolué.
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Avec Ibrahima Mbaye, Camille Cottin, Anna Diakhere Thiandoum, Benoît Magimel, Félix Lefebvre, Vassili Schneider...
Look back de Kiyotaka Oshiyama
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"Fujino, adolescente surdouée, a une confiance absolue en son talent de mangaka en herbe. Kyômoto, elle, se terre dans sa chambre et pratique sans relâche le même art. Deux jeunes filles d'une même ville de province, qu'une passion fervente pour le dessin va rapprocher et unir par un lien indéfectible..."
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Adaptation du manga éponyme de Tatsuki Fujimoto.
Une sortie sur 2 jours uniquement, séances complètes mais bientôt une sortie vod et streaming.
Une rencontre entre deux jeunes filles animées par la passion du dessin et l'écriture de manga.
Une histoire d'amitié inédite et forte entre Fujino sûre d'elle et en même temps fragile et Kyomoto timide et phobique des relations sociales. On s'attache à elles.
Elles vont se faire grandir et avancer mais il y aura des coups durs... on va les suivre du collège à la fac.
Un film qui parle de création et du pouvoir qu'elle peut avoir sur la vie des gens.
Une très très belle animation, minutieuse et colorée, vraiment magnifique.
Un joli et émouvant animé, mon seul bémol est sa durée de 57mn, j'aurais aimé un peu plus.
Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel
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"Emma aime Sammy qui aime Cyril qui l’aime aussi. Ce qui aurait pu être un marivaudage amoureux à la fin du siècle dernier va être dynamité par l’arrivée du sida. Alors qu’ils s’attendaient au pire, la destinée de chaque personnage va prendre un virage inattendu."
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J'aime beaucoup la façon dont les liens se tissent entre Cyril et Sammy. Ainsi que le trouble qui monte en Cyril entre amitié et sentiment amoureux.
Un séisme au sein d'un couple et d'une famille. Les années sida entre résignation, traitements et vie sur le fil.
Duo, trio, duo, trio à travers les joies et les épreuves.
Aimer l'autre avec sa maladie, l'accompagner malgré les trahisons, la déception malgré, la colère et la peur. L'amour qui résiste à des événements durs.
Un film sur les actes d'amour.
Il y a des contextes compliqués, pas acceptables pour tout le monde mais il y a surtout des actes d'amour.
Vivre en sursis, ne plus vivre, subir.
Se projeter de nouveau, comment vivre et revivre quand on était sur le point de mourir ?
Le sida tue, qui va passer au travers ?
Un côté très mélo accentué par la musique originale que j'ai adoré mais un film qui m'a beaucoup touchée et émue. Avec un trio d'interprètes magnifiques.
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Avec Victor Belmondo, Théo Christine, Lou Lampros, Elli Medeiros
Les barbares de Julie Delpy
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"Paimpont, petit village breton, va accueillir une famille de réfugiés ukrainiens. Mais ce sont des syriens qui arrivent. Ce qui ne va pas plaire à tout le monde..."
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Comédie caustique qui montre les bassesses et les lâchetés d'êtres humains confrontés à la différence et aux préjugés. Une menace qui pourtant n'existe pas. Mais qui montre aussi l'entraide, l'humanité et l'ouverture.
Bien que ce soit une comédie, j'ai trouvé que Julie Delpy avait réussi à émouvoir et à montrer le séisme que représente un déracinement et une installation dans un pays dans lequel on n'est pas bienvenu.
Pour moi c'est un bon dosage entre le comique et le drame des réfugiés.
D'ailleurs les préjugés peuvent être dans les deux sens.
Tout le monde est bien mais j'ai trouvé Laurent Lafitte dément dans son rôle de mec petit, pathétique raciste, macho. On voit son personnage "rétrécir", comme s'il perdait de l'épaisseur, de l'étoffe. Une sacrée composition. Toute la famille syrienne est géniale entre combativité et résignation.
Même si c'est trop angélique vers la fin, le film m'a plu et délivre de beaux messages d'entraide et de solidarité. Je sais que j'ai quelque chose en moi de Joëlle mais je n'ai pas encore trouvé ni son courage ni son engagement...
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Avec Julie Delpy, Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Jean-Charles Clichet, India Hair, Mathieu Demy, Ziad Bakri...
Le procès du chien de Laetitia Dosch
"Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien.Les films de procès ont le vent en poupe et pour changer l'accusé est un chien. Ce qui donne des scènes drôles et décalées.
Comment ne pas craquer devant la bouille de Cosmos qui fait le mignon tel un Chat Potté Pas toujours fan du jeu de L. Dosch et surtout pas dans Le roman de Jim mais là j'ai trouvé qu'elle savait bien se mettre en scène. Attachante et drôle, empathique et curieuse des autres, c'est un très beau rôle. J'ai bien aimé aussi le perso du petit voisin mais il n'est pas assez développé par rapport aux révélations qu'on nous fait. Une comédie loufoque qui fait s'interroger sur la place des chiens et par extension des animaux dans la société. Débats philosophiques et éthiques sont lancés d'une facon originale. Film sympa.
Avec Laetitia Dosch, Anne Dorval, Jean-Pascal Zadi, François Damiens, Mathieu Demy, Pierre Deladonchamps...
Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton
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"Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia doit faire des choix de vie tandis qu'elle est en conflit avec sa fille Astrid, adolescente rebelle et qu'elle doit composer avec sa survoltée de mère..."
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Un vrai retour dans le passé, le passage entre les deux films est réussi, on retrouve l'univers fantasmagorique et dément de Tim Burton et du premier Beetlejuice. Avec un petit mélange des genres film, animation, noir et blanc que jai apprécié. Avec le côté labyrinthe de Tim Burton dans le monde d'en bas (en référence à son expo de 2022) comme une visite dans le cerveau du réalisateur.
Conflits de générations et gestion du deuil, 3 femmes qui baignent dans un environnement "mortel" duquel il faudrait peut-être songer à s'extraire.
Beetlejuice est là pour faire sauter les conventions !
Michael Keaton retrouve le costume avec la même énergie. Winona Ryder que j'adore joue un peu trop son rôle comme celui qu'elle interprète dans Stranger Things. Catherine O'Hara est géniale (après sa masterclass de Shit's Creek), on ne voit pas beaucoup Monica Bellucci mais je kiffe son perso.
Willem Dafoe et Justin Theroux sont savoureux.
Je m'attendais à ce que Jenna Ortega soit plus mordante.
L'ensemble est fort sympathique et régressif. J'ai passé un bon moment avec ce casting délicieux et ces décors délirants. Sans non plus sauter au plafond.
Je retiens les scènes du bébé qui m'ont fait beaucoup rire.
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Avec Winona Ryder, Michael Keaton, Catherine O'Hara, Jenna Ortega, Monica Bellucci, Willem Dafoe, Justin Theroux, Arthur Conti...
Kill de Nikhil Nagesh Bhat
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"Dans un train pour New Delhi, une bande de voleurs prend en otage les passagers, sans savoir qu'un homme bien plus redoutable qu'eux est à bord. Quand ils s'en prennent à la femme qu'il aime, Amrit, membre des forces spéciales, répond par une vengeance sans merci."
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Un revenge movie plein de violence et sanglant avec un héros qui s'en prend plus qu'un humain normal pourrait supporter mais qui retombe toujours sur ses pieds, physiquement en tout cas.
Le décor du train, un classique du cinéma d'action, un lieu duquel il est difficile de s'échapper.
Un peu long tout de même et les scènes de pleurs des bandits qui se lamentent sur leurs pertes sont un peu too much, envie de rire.
Après on sait ce qu'on est venu voir et on est servi ! Il ne faut pas chercher à en avoir plus...
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Avec Lakshya, Raghav Juyal, Tanya Maniktala, Abhishek Chauhan...
Speak no evil de James Watkins
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"Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d'une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique commence à déraper..."
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Un couple coincé qu'on a envie de secouer surtout leur façon d'être avec leur fille de 11 ans.
Un couple fun mais pas si cool quand il s'agit de leur fils handicapé.
Une rencontre déséquilibrée. Les uns semblent amoureux, tactiles, bien dans leur peau et profitant de la vie tandis que les autres sont déracinés, fragiles et en crise.
Commence un jeu, une entreprise de déstabilisation bien menée. Paddy (James McAvoy en grande forme de psychopathe) souffle sans arrêt le chaud et le froid. Un week-end où les moments extras succèdent aux moments gênants.
Qui sont vraiment Paddy et Ciara ? Que veulent-ils ?
Quand on commence à comprendre quelques trucs, ça fait bien froid dans le dos.
Un thriller que j'ai trouvé plutôt pas mal, ça passe bien. C'est le remake d'un film danois de 2022 que je n'ai pas vu mais la fin est totalement différente.
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Avec James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Scoot McNairy
Le fil de Daniel Auteuil
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"Depuis qu’il a fait innocenter un meurtrier récidiviste, Maître Jean Monier ne prend plus de dossiers criminels. La rencontre avec Nicolas Milik, père de famille accusé du meurtre de sa femme, le touche et fait vaciller ses certitudes. Convaincu de l’innocence de son client, il est prêt à tout pour lui faire gagner son procès aux assises, retrouvant ainsi le sens de sa vocation."
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Le film baigne dans une atmosphère sombre, même les scènes de jour sont dans le noir... et la salle du procès se déroule dans une pièce qui ressemble à parking... j'espère que la justice est mieux lotie en vrai.
Je n'ai pas été embarquée par les interprétations (hormis Daniel Auteuil) et j'ai l'impression que le manque de naturel ressenti est dû au fait que les dialogues collent vraiment à ceux de l'affaire réelle (dont j'ai lu le témoignage de Jean-Yves Moyart après ma séance). Le film est très fidèle à cette histoire glauque, même la fin qu'on pourrait trouver too much... mais comme on le sait, la réalité dépasse bien souvent la fiction.
Par contre ce que j'ai aimé dans le film c'est le fond, la crédibilité d'un présumé coupable et celle de son avocat qui compte peut-être plus. Un avocat qui cherche à se racheter, qui en a besoin.
On se met dans la peau de l'avocat qui croit à l'innocence de son accusé. Et cette fameuse notion d'intime conviction qui ne repose pas toujours sur la réalité. Ne connaissant rien de l'histoire j'ai trouvé pas mal que la narration nous laisse dans le flou jusqu'à la fin et qu'on découvre au fur et à mesure du procès ce qui s'est passé.
Malgré des défauts, je ne me suis pas ennuyée avec cette affaire complexe et ce procès.
Pour moi ce qui pêche vraiment ce sont les interprétations, Grégory Gadebois en tête, moins inspiré que d'habitude.
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Avec Daniel Auteuil, Grégory Gadebois, Alice Belaïdi, Gaëtan Roussel...
Megalopolis de Francis Ford Coppola
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"Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d'arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l'avenir de l'humanité."
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Ça commence bien avec de beaux plans sur New York et la Crystal Tower. Ça commence comme un péplum contemporain avec les codes de ce cinéma d'époque, musique, voix off, soirées décadentes, jeux, clans qui s'affrontent pour le pouvoir et l'argent...
Je me dis que c'est un parti pris intéressant de faire un péplum à notre époque, un parallèle Rome/New-York. Il y a même un côté Gotham City et des allures de Batman.
Puis les scènes s'enchaînent sans qu'il y ait de sens ou de liant. Durant tout le film je me demande ce qu'on veut me raconter. Alors oui un rêve, une utopie pour offrir un futur meilleur aux gens dans un monde perverti et décadent mais ça ne fonctionne pas.
Un génie incompris qu'on veut empêcher ok mais pourquoi ces dialogues sortis d'un mauvais livre, cette voix off trop systématique qui introduit des actes façon théâtre tragédie vains ?
Une vraie cacophonie de scènes qui ne font pas avancer l'intrigue (si tant est qu'on en suive une...) ?
Un beau casting gâché. Certains sont inexistants, d'autres carrément mauvais comme Shia La Beouf.
Je ne retiens que la beauté des couleurs et de la photographie qui ressemble à une pub Armani comme dirait @amour_2_cine mais c'est beau !
Un film WTF mais fascinant dans son genre ! Où es tu passé Coppola ?
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Avec Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Shia LaBeouf, Dustin Hoffman, John Voigt, Laurence Fishburne, Talia Shire...