Mon cinéma de Juillet 2024
Publié le 31 Juillet 2024
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Les fantômes de Jonathan Millet
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"Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau dont il n’a jamais vu le visage. Inspiré de faits réels."
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Un film qui nous emmène sur les traces de réfugiés syriens, dans les camps et les foyers installés à l’étranger. Ce qui frappe direct c’est la méfiance permanente. Tout le monde craint d’être poursuivi même aussi loin par des sbires du régime Al-Assad, la peur de la puissance de son réseau. Hamid (fabuleux Adam Bessa) se lance dans une recherche qui le concerne de près, victime du bourreau, il est obsédé par ses fantômes, ceux qu’il a perdu dans cette répression et ceux qui lui donnent des cauchemars par les horreurs qu’il a subi.
Une enquête sensorielle, avec un beau travail sur le son, qui met en scène toutes les réactions du corps, un voyage interne, je sentais la montée de stress à chaque fois qu’Hamid se trouve proche du bourreau supposé. Une quête qui rouvre ses traumatismes et ses troubles. Submergé par les émotions, il a du mal à maitriser sa propre vie. Ses larmes déchirent le cœur.
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Un désir de justice qui lie tous ces membres qui s’apparente aussi à un devoir de mémoire. Un premier film réussi qui parvient à nous faire saisir tous les enjeux des personnages embarqués dans ces enquêtes clandestines. Un combat qui rejoint celui des chasseurs de nazis et de tous les criminels de guerre. Un bel hommage que leur rend ce film.
Des scènes marquantes comme celle de la confrontation dans laquelle le bourreau se met sur un pied d’égalité avec sa victime.
Une nouvelle vie construite sur les ruines fumantes des traumas est-elle possible ?
Un véritable voyage dans tous les sens du terme, au bout de soi, de son passé, de son présent et de son futur. Un cheminement vers autre chose...
Dire enfin adieu à ses fantômes et les faire taire ?
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Avec Adam Bessa, Tawfeek Barhom, Julia Franz Richter, Hala Rajab
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El profesor de Benjamin Naishtat et Maria Alché
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"Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé à lui-aussi briguer le poste."
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Le début pourrait se passer en France comme un miroir des situations sociales...
Marcelo est maladroit, empoté, ne s'intéresse pas vraiment aux relations sociales. Un prof dans sa bulle !
Il va devoir se violenter pour en sortir. Très vite un combat de coq s'installe avec son rival et ancien ami d'études.
J'ai aimé les débats philosophiques sur la vie et la société et l'importance de la philosophie dans la vie des gens qu'on voit dans le film, qu'ils soient enseignants ou étudiants ou ayant envie de réfléchir.
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Marcelo a envie de se sentir exister et compter en tant qu'enseignant.
En toile de fond la situation économique désastreuse du pays. Marcelo doit travailler à côté en donnant des cours particuliers.
Être dans la lignée, respecter son maître tout en trouvant sa propre voie et se démarquer. Il faut qu'il se sente menacé pour se bouger et arrêter de se reposer sur ses lauriers. Le disciple doit trouver son chemin pour mieux rendre hommage à son maître.
Un pays où on est malheureusement rattrapé par la situation économique et la fin est terriblement prémonitoire puisque les universités publiques souffrent depuis la dernière élection présidentielle et sont au bord de l'effondrement...
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Un joli film à la fois doux et cynique qui remet la philosophie au milieu du débat sociétal.
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Avec Marcelo Subiotto, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zylberberg
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Kinds of Kindness de Yorgos Lánthimos
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"Kinds of Kindness est une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux."
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Un film en trois parties ou 3 films ? The death of RMF, RMF eats a sandwich et RMF is flying. RMF est un témoin des agissements de nos personnages, il subit leurs délires.
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Un film qui parle de soumission, d'emprise (être malheureux avec mais aussi sans...), d'un monde qui débloque dans lequel des personnages essaient de vivre selon des principes qu'on pourrait penser altruistes mais qui sont égoïstes.
Il aborde aussi l'effet des traumas et la façon d'y répondre, les bizarreries de l'être humain.
Tout ce qu'on peut faire par amour que ce soit celui d'un patron, d'un mari, d'un gourou.
Comment plaire à des ravagés qui pensent être "normaux" ?
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J'ai aimé ce film totalement barré mais pas uniquement. Je me suis laissée porter par ces histoires (avec un moins bien pour la 2 mais j'ai adoré 1 et 3).
Un côté fascinant, spécial et artificiel mais j'ai été sous emprise finalement !
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J'ai aimé voir le casting dans des rôles différents à chaque fois.
Un film qui se digère lentement et dans lequel je me suis replongée pour essayer de rédiger un ressenti signifiant.
Clairement pas un film tout public, le cheminement psy à faire peut dérouter ! Les scènes un peu gore aussi mais elles ne sont pas si nombreuses.
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Avec Jesse Plemons, Emma Stone, Willem Dafoe, Margaret Qualley, Hong Chau, Joe Alwyn, Mamadou Athie, Hunter Schafer
Maxxxine de Ti West
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"Dans les années 1980 à Hollywood, une star du porno voit ses débuts au cinéma menacés par un tueur en série qui cible les jeunes actrices."
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J'ai vu X et Pearl chez moi, j'ai bien aimé mais j'ai préféré ce dernier opus de la trilogie et le fait de l'avoir vu au cinéma en salle à joué.
Mia Goth est encore plus charismatique en Maxine ici. Son passé la poursuit, elle est prête à tout pour réaliser son rêve de célébrité. Hollywood l'usine à rêves, l'industrie du show bizz des paillettes, l'industrie du X en marge, le cinéma et les artistes comparés au diable. L'Amérique puritaine comme on la déteste. Des réactions qui font penser à celles d'après la cérémonie des JO...
Un bel hommage aux films des années 80, c'est rafraîchissant. J'ai pensé à John Carpenter et Brian de Palma. Le film se joue des codes des films d'épouvante avec succès.
Une bande son et des références à mes 18 ans. J'adore !
Un personnage féminin extra, qui trace sa route en éliminant tous les gêneurs, focalisée sur son objectif.
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Avec Mia Goth, Elizabeth Debicki, Moses Sumney, Kevin Bacon, Sophie Thatcher, Lily Collins, Michelle Monaghan, Giancarlo Esposito, Bobby Cannavale...
Santosh de Sandhya Suri
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"Inde, 2018. Santosh a 28 ans lorsque son mari policier meurt tragiquement. Elle hérite de son poste et devient à son tour agent de police…Lorsqu’elle est appelée sur le lieu du meurtre d’une jeune fille de caste inférieure, Santosh se retrouve plongée dans une enquête tortueuse aux côtés de la charismatique inspectrice Sharma, qui la prend sous son aile."
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Santosh passe de soumise et invisible à l'inverse. Policière, elle peut enfin se sentir exister et importante dans une société misogyne. Elle observe les agissements limites de la police et le manque de moyens. Préjugés, mépris des castes inférieures et des minorités, comportements horribles exacerbés par le pouvoir.
Elle va nous surprendre plus d'une fois durant son enquête, ne sachant pas toujours de quel côté se placer et faisant parfois les mêmes mauvais choix que ses collègues. Un système pourri de l'intérieur et régi par des codes sociaux injustes et traditionnels.
Des façons bien étranges de faire la justice...
Santosh est prise dans un engrenage voire une emprise.
Une scène éprouvante d'une violence rare (je n'ai pas regardé durant qques minutes) symbolisant toute la haine et le racisme envers la minorité musulmane. Santosh se retrouve galvanisée par le pouvoir qu'elle a après avoir été souvent reléguée. Avec en fond peut être une vengeance pour la mort de son mari.
Il y a toujours quelqu'un en dessous de soi que l'on peut maltraiter dans un environnement qui approuve ou ferme les yeux. Faire des compromis pour s'en sortir.
C'est une leçon cruelle et difficile qui sera donnée à Santosh. Le goût amer de l'émancipation... à tout prix ?
Il faut avoir perdu toute son humanité pour la retrouver petit à petit et se poser des questions sur le sens de son métier et la façon de l'exercer.
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Un premier film aussi intense que dur qui laisse sans voix avec de très bons interprètes.
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Avec Shahana Goswami, Sunita Rajwar
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Pompo The Cinephile de Takayuki Hirao
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"Bienvenue à Nyallywood, la Mecque du cinéma où Pompo est la reine des films commerciaux à succès. Le jour où elle décide de produire un film d’auteur plus personnel, elle en confie la réalisation à son assistant Gene. Lui qui en rêvait secrètement sera-t-il à la hauteur ?"
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Trop mimi le personnage de Pompo, sorte de génie du cinéma et d’ange, qui mange tout le temps des choses sucrées !
Beaucoup de belles et intéressantes questions abordées dans ce film et notamment celle de comment réussir à faire passer l’émotion. Pompo se donne comme un défi de réussir à émouvoir avec des séries B.
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Comment faire du cinéma ? Comment monter (choisir c’est renoncer), comment financer, comment choisir le casting, la durée du film (débat très intéressant sur le sujet)... A travers le personnage de Gene, cinéphile passionné qui rêve de passer derrière la caméra, on va décortiquer la fabrication d’un film et tous les enjeux qui en découlent. On va suivre son cheminement et l’écouter défendre son rêve, sa vision de réalisateur pour le film qu’il veut donner au public. Un cinéaste en herbe qui nous montre aussi l’importance de la transmission et de l’héritage des ainés.
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J’ai aimé les scènes de montage filmées comme des épisodes de Demonslayer. Le mélange est réussi entre les scènes de tournage de film et le film lui-même.
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Un magnifique hommage au cinéma dans lequel tous les cinéphiles du monde se retrouveront mais pas uniquement ! Un voyage dans le pays des rêves et de la folie, cette fameuse usine à rêves dont j’aurais du mal à me passer dans ma vie. Le pouvoir du cinéma et les émotions qu’il procure dans lesquelles je me retrouve. Je retiens cette phrase qui m’a touchée, prononcée par Pompo, sur la création : « Les gens satisfaits manquent d’imagination ». Une phrase qui ne s’applique pas que pour la fabrication des films...
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Un film qui parle de cinéma de manière universelle et de la création artistique en général. J’ai versé ma petite larme...
Only the river flows de Wei Shujun
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"En Chine, dans les années 1990, trois meurtres sont commis dans la petite ville de Banpo. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé d'élucider l'affaire. Un sac à main abandonné au bord de la rivière et des témoignages de passants désignent plusieurs suspects. Alors que l’affaire piétine, l’inspecteur Ma est confronté à la noirceur de l’âme humaine et s'enfonce dans le doute."
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Une brigade de police s'installe dans un cinéma désaffecté. Ce qui entraîne des questions sur le cinéma en Chine "plus personne ne va voir les films au ciné". Pourtant un média puissant dont s'inspirent aussi les policiers.
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Frappant de voir à quel point le personnel ne manque pas ! Et il en faut pour résoudre des meurtres avec peu de moyens matériels.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance, la photo de ce film tourné en pellicule et toute la description de la société chinoise. On est dans les années 90 mais parfois l'impression que le temps s'est arrêté dans les années 60.
La culture du résultat, la pression des chefs, la difficulté d'avoir des envies de vie privée différente de l'attendu, le choix de garder un bébé malformé, le traitement de la maladie mentale... divers sujets sont abordés dans ce polar social.
On part du parcours professionnel du héros policier pour finir par se concentrer sur sa vie privée et les choix inhérents à celle-ci.
Un flic en proie à des délires hallucinatoires et paranoïaques ? Il développe une obsession pour le meurtrier présumé.
J'ai eu du mal à capter la fin alambiquée. L'impression d'avoir dormi 5mn alors que non ! Il faudra que je le revoie en me concentrant encore plus.
Malgré la fin qui m'a laissée sur ma faim j'ai vraiment aimé ce film, son acteur principal et les sujets traités tout comme la forme et le traitement de l'image.
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Avec Yilong Zhu, Chloe Mayaan, Tianlai Hou, Linkai Tong
Typhoon Club de Shinji Sōmai
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"Une petite ville près de Tokyo… Un vent puissant s’élève alors que des lycéens sont en chemin pour l’école. On annonce un typhon et la pluie commence à tomber. Ignorant l’ordre d’évacuer le lycée, quelques élèves décident de rester."
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Une bonne partie du film s’est déjà écoulée quand arrive le typhon. On apprend à connaître les élèves du lycée mais aussi leur professeur principal, la figure adulte. Lycéens qui ressemblent à tous les lycéens : drague, indolence, harcèlement, jeux dangereux, transgression, sensualité...
Une mise en scène naturaliste et plans séquences qui s’attardent sur les comportements et certains adolescents lors du la soirée au lycée. On les sent prêts à exploser, à avoir envie d’expériences. Pendant le typhon, on suivra la folle soirée d’une autre élève, Rie qui a décidé de sécher pour aller à Tokyo, la grande ville et ses mirages. On est dans un lycée de campagne et les distractions ne sont pas les mêmes pour nos lycéens. L’échappée de Rie pourrait d’ailleurs à elle seule faire le sujet d’un film.
Désespoir, violence, discussions, pétage de plombs et abandon total dans une scène hallucinante (qui relève du fantasme pour beaucoup !), une soirée qui marquera à jamais les participants.
Un teen movie sorti la même année que The Breakfast Club (1985) mais qui va plus loin dans l’exploration de la révolte et des sentiments adolescents, de leur cruauté et de leur complexité. La société japonaise comme on ne l’imagine pas (même si depuis on a vu d’autres films qui la démystifient...).
J’ai parfois trouvé qu’il y avait quelques longueurs mais ça reste un film marquant et intéressant.
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Avec Yuki Kudo, Yuichi Mikami, Tomokazu Miura
Eat the night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel
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"Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vu grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale…"
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Une belle fratrie très liée, Pablo et Apolline sont seuls dans leur pavillon, on croisera vaguement un père souvent absent. Ils représentent la classe moyenne pavillonnaire dans une petite ville ou les distractions sont rares. Darknoon est leur paradis artificiel, l’endroit de tous les possibles, des affirmations de soi même si ça passe par la violence. Les incursions dans le jeu sont réussies. Un jeu vivant. C’est la sidération à l’annonce de sa fin, un monde qui s’écroule. Dans le jeu et dehors aussi.
Tandis qu’Appo se réfugie encore plus dans les derniers instants du jeu, Pablo rencontre Night. Une rencontre bouleversante, romantique, puissante. Un duo qui devient un trio porté par l’amour, la création d’une nouvelle famille.
Des êtres rattrapés par la violence et son escalade façon tragédie grecque. Des scènes déchirantes et dures quand le film prend une tournure de polar urbain. Portrait générationnel de jeunes gens perdus dans des environnements sombres et sans espoirs.
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Un film original, hybride et terriblement envoutant. Le genre de film qui te retourne et dont tu penses en sortant « il se passe quelque chose de fort que je ne peux pas forcément expliquer... »
La fin du film est ❤️🔥
J’avais déjà bien aimé le premier film du duo, Jessica Forever. Un cinéma qui prend des chemins de traverse que j’apprécie.
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Avec Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, Lila Gueneau
Sons de Gustav Möller
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"Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu'un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l'unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison."
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Eva semble douce et gentille. On sent aussi une tristesse, une fragilité. Elle va se révéler féroce et impitoyable envers Mikkel, un homme froid, violent et retors. Qu'a t'il fait ? On le saura à mi parcours même si on s'en doute avant.
On se demande comment c'est possible tout ce que se permet Eva dans ce quartier haute sécurité. Niveau crédibilité c'est fragile, elle prend de plus en plus de risques sans jamais se faire gauler. C'est ici le point faible du film.
Mais la confrontation glaçante en huis clos carcéral entre les deux personnages est intéressante avec un rapport de force qui s'inverse et rebat les cartes. Rapports de dominant-dominé. Qui est un monstre ?
Eva mène une sorte de combat perdu d'avance. Un combat dans lequel elle ne peut pas gagner sauf à se perdre elle-même en chemin. Quand on n'a que la haine...
Vengeance, culpabilité, rédemption, pardon sont les thèmes abordés dans Sons. Malgré l'histoire de crédibilité le film m'a plu pour cette relation ambivalente qui réserve des surprises.
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Sidse Babett Knudsen et Sebastian Bull sont excellents.
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Avec Sidse Babett Knudsen, Sebastian Bull, Dar Salim, Marina Bouras, Olaf Johannessen
Highway 65 de Maya Dreifuss
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"Quelques mois après sa mutation forcée de Tel Aviv à la petite ville d’Afula, Daphna, brillante détective, découvre le téléphone abandonné d’Orly Elimelech. Connue pour ses liens avec la puissante famille Golan, cette ancienne reine de beauté est introuvable. Alors que personne ne semble s’inquiéter de cette disparition et malgré la défiance de la ville qui lui reproche avant tout d’être une femme célibataire et sans enfant, Daphna se lance à corps perdu à la recherche d’Orly…"
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Un polar qui prend des chemins inattendus et déroutants. Mais une fois qu'on saisit cette héroine à contre-courant, on entre dans ce singulier film.
Daphna, nature, solitaire, qui semble dilettante, qui se fiche du regard des autres. Il faut la prendre comme elle est.
Mais elle agit à l'instinct et retrouver Orly devient une obsession, peu importe les risques et les dommages collatéraux.
La pression sociale et de pouvoir autour d'une disparition qui met en lumière les veuves de guerre et la façon dont elles doivent ou peuvent vivre ensuite...
Daphna s'accroche et son enquête s'accroche aussi à ce portrait d'une femme seule contre tous ou presque. Une femme à qui on fait payer son obstination et son non respect des critères sociaux, son envie de faire valser la loi du silence...
Un film un peu space avec des situations étranges et des personnages assez tordus.
Pas un polar classique ni révolutionnaire mais qui vaut le détour pour son personnage principal et ses agissements qui questionnent.
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Elyas de Florent-Emilio Siri
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"Elyas, ancien soldat des Forces Spéciales, solitaire et paranoïaque, devient garde du corps pour Nour, 13 ans et sa mère Amina, venues du Moyen-Orient. Tandis que l’ex-guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cibles. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver."
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J'avais envie d'un bon thriller d'action, j'ai été servie !
Roshdy Zem est fabuleux dans ce rôle, un mix de James Bond et d'Ethan Hunt (franchement il pourrait jouer ces rôles !). Une interprétation sensible et musclée. Un antihéros avec ses failles et ses traumas. J'ai aimé qu'on doute tout le temps de lui, qu'on se demande si sa paranoïa est la réalité ou l'inverse.
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Un homme sur le fil en permanence, au bord du craquage et parfois c'est sévère. La scène de l'aire d'autoroute OMG... là encore la mise en scène du doute est dingue.
Des scènes d'action et de cascades qui n'ont rien à envier au cinéma américain et asiatique de genre.
J'ai aimé aussi l'histoire entre Elyas et Nour, même si on s'attend à ce que l'homme brisé et l'adolescente rebelle se rapprochent, c'est plus profond que ça. Le réalisateur a également évité l'écueil de montrer les flashbacks des scènes dures qui ont provoqué l'état mental d'Elyas.
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Un bon moment de cinéma avec un de mes acteurs français préféré !
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Avec Roshdy Zem, Jeanne Michel, Dimitri Storoge, Laëtitia Eïdo, Murât Subasi
Pendant ce temps sur terre de Jérémy Caplin
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"Elsa, 23 ans, a toujours été très proche de son frère aîné Franck, spationaute disparu mystérieusement 3 ans plus tôt au cours d’une mission spatiale. Un jour, elle est contactée depuis l’espace par une forme de vie inconnue qui prétend pouvoir ramener son frère sur terre. Mais il y a un prix à payer…"
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Un deuil impossible, une vie au ralenti sans projets, sans espoir d'aller mieux. Elsa se laisse vivre avec sa nostalgie et sa douleur, elle entre le monde des vivants et celui des morts.
Deuil compliqué car disparaître dans l'espace laisse une grande place à l'imagination... sans corps un deuil est encore plus dur à faire.
Elsa sera confrontée à un choix qui la fera s'interroger sur le sens et la valeur de la vie.
Le film mélange scènes réelles et animation. J'ai adoré ces intermèdes animés au sublime graphisme en noir et blanc.
Un film qui tente plusieurs genres et propose beaucoup de choses parfois inabouties.
Mais une étrangeté et un univers qui m'ont emportée sur la durée. Je retiens du film plus la forme que le fond.
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Avec Megan Lortham, Catherine Salée, Nicolas Avinée, Sam Louwyck, Arcadi Radeff
Here de Bas Devos
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"Stefan est un ouvrier du bâtiment vivant à Bruxelles et qui s'apprête à partir pour son pays natal, la Roumanie. Au cours de ses promenades et de ses visites d'adieu à ses amis et à sa famille, il rencontre Shuxiu, une jeune femme belgo-chinoise qui prépare un doctorat sur les mousses végétales. Son regard et son intérêt pour ce qui est à peine visible, intriguent Stefan et attirent encore plus son attention sur les trésors qui nous entourent en permanence, qu'ils soient partagés avec nos voisins ou qu'ils poussent simplement sous nos pieds."
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Un film mélancolique qui s’intéresse à l’invisible qu’il soit dans la nature ou dans les relations entre les êtres.
J’ai aimé le fond du film, la mise en valeur de personnages qui ne feraient pas des héros de cinéma, l’errance de Stefan, ses questionnements existentiels et l’approche du rapport au pays d’origine. Le partage de quelque chose avant de quitter un pays, lieu du travail, pour retourner aux sources.
Un peu moins emballée par la forme car même si les images sont belles, comme celles de la nature, j’ai trouvé les dialogues assez pauvres et l’étirement des scènes sur les moments du quotidien un peu redondant. J'ai surtout été déroutée longtemps me demandant quel était le propos du film.
Mitigée certes mais ressenti positif pour cette proposition différente qui prend le temps et l’envie de rassembler les êtres. On peut parler du pouvoir de la soupe !
Un mot sur la fin que j’ai trouvée assez forte. Ouverte aussi... Deux personnes qui ne savent rien l’une de l’autre, sauf peut-être l’essentiel, leur essence, pourront-elles se connecter ? Une fin qui raconte aussi l’impermanence des rencontres du hasard...
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Avec Stefan Gota, Liyo Gong, Cedric Luvuezo, Teodor Corban, Saadia Bentaïeb, Alina Constantin, ShuHuang Wang
Pourquoi tu souris de Christine PAILLARD et Chad CHENOUGA
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"Wisi est en galère. Il débarque à Bordeaux dans l’espoir de trouver un boulot et croise la route de Marina, une humanitaire au grand cœur. Pour se faire héberger chez elle, il prétend être un sans-papier.
Un soir, il rencontre Jérôme, lui-même à la rue après le décès de sa mère. Malgré ses propos racistes et son étrange phobie de l’effort, Wisi accepte de le cacher pour une nuit chez Marina. Mais flairant le bon plan, Jérôme est bien décidé à s’incruster. Surtout depuis qu’il a découvert la combine de Wisi pour amadouer Marina…"
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Marina a le cœur sur la main, elle veut aider tout le monde en s'oubliant en chemin. Ce qui la révolte c'est qu'on hiérarchise la misère en fonction de critères raciaux ou sociaux.
Elle tombe sur un duo qui risque bien de faire vaciller son engagement.
Il faut les voir ces deux hommes jamais en manque d'idées pour survivre surtout Jérôme, un vrai théoricien sans cesse en train de cogiter. C'est sûr qu'avoir la phobie du travail c'est compliqué ! Cela donne quelques scènes plutôt drôles ou l'un surveille le travail de l'autre sans bouger un doigt.
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Un film sympathique mais qui aurait pu être plus mordant.
Un message sur l'altruisme, l'entraide et le désintéressement qui pose aussi une vraie question : Comment vivre dans un monde qui trouve la gentillesse suspecte ?
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Je retiens que c'est dans les associations bancales qu'on peut trouver de quoi redresser la barre... et ceci me fait penser à la situation politique de notre pays. Peut-être un modèle à suivre...
Avec Jean-Pascal ZADI, Emmanuelle DEVOS et Raphaël QUENARD, Judith Magre, Camille Rutherford
La récréation de juillet de Pablo Cotten et Joseph Rozé
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"Suite à la mort de sa soeur jumelle, Gaspard, jeune professeur de musique, réunit ses cinq anciens meilleurs amis dans le collège désert de leur enfance, en plein mois de juillet. Dans cet endroit rempli de souvenirs qu’ils investissent comme un nouveau lieu de vie, les amis retombent progressivement en enfance. Soudain, une lourde vérité éclate et met à mal cette parenthèse de naïveté."
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L’idée de départ est géniale, habiter dans son ancien collège pour fêter un anniversaire avec sa bande de potes de l’époque.
Nostalgie des années 2000, j’ai bien aimé les moments musicaux qui donnent de très belles scènes.
Beaucoup d’émotions au début, on sent le manque de cette relation frère/sœur très forte.
Un film avec de belles intentions mais je n’ai pas été totalement séduite sur la durée. C’est une succession de bien et de facilité. J'ai beaucoup aimé la première partie du film et moins à partir du basculement. Je retiens l’énergie de cette jeune bande de comédiens.
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Avec Andranic Manet, Alassane Diong, Nina Zem, Alba Gaia Bellugi, Arcadi Radeff, Carla Audebaud, Noée Abita
Dos madres de Víctor Iriarte
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"Il y a 20 ans, on a séparé Vera de son fils à la naissance. Depuis, elle le recherche sans relâche, mais son dossier a mystérieusement disparu des archives espagnoles.
Il y a 20 ans, Cora adoptait un fils, Egoz.
Aujourd'hui, le destin les réunit tous les trois. Ensemble, ils vont rattraper le temps perdu et prendre leur revanche sur ceux qui leur ont volé."
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Histoire inspirée de la réalité : le scandale des 300 000 bébés retirés à leurs mères par le régime franquiste.
Maternité, identité, recherche de vérité. Un premier film ambitieux qui s'attaque à un morceau d'histoire de l'Espagne. Un film sur la réparation.
Il y a de beaux moments entre les deux mères, entre les mères et le fils, vraiment.
Pourtant malgré l'histoire et les magnifiques rapports entre Vera et Cora je n'ai pas du tout été réceptive à la mise en scène et à la construction du récit qui enlève de l'émotion.
C'est trop répétitif, quasi militaire parfois.
Construction très déroutante, le temps m'a paru long. Je suis passée à côté de ce film dont le sujet me plaisait beaucoup.
Avec Lola Dueñas, Ana Torrent, Manuel Egozkue
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Diner à l'anglaise de Matt Win
'Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s'invite et se joint à eux.
Que dire ?!
Au bout de 15mn je me suis dit aïe, on part vraiment sur ces décisions ? Ça sent mauvais pour la suite... Malheureusement ça part vite en sucette. Ni drôle ni crédible, on s'attend à tout ou presque.
Un dîner entre amis qui tourne mal, as usual, on s'aime puis on se crache à la gueule puis on se reaime... fatigue du déjà vu même si Jessica ( je dis rien pour pas spoil).Réagir comme des débiles et blablater des heures avant de passer à l'action...Le plus drôle ce sont les intertites. Et limite la scène avec l'acheteur.
J'ai trouvé ça assez nul dans l'ensemble. Next...
Avec Rufus Sewell, Shirley Henderson, Olivia Williams, Alan Tudyk, Indira Varma