Mon cinéma de Juin 2024

Publié le 29 Juin 2024

Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre de la Patellière et Mathieu Delaporte

Victime d'un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu'il n'a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d'If, il parvient à s'évader. Devenu immensément riche, il revient sous l'identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l'ont trahi.

Grosse attente pour cette adaptation d'un de mes romans préférés. Quelques changements, beaucoup de personnages enlevés (mais impossible d'adapter 1800 pages sans coupes).

Une belle adaptation prenante, une belle reconstitution avec attention aux décors, costumes... Du cinéma français de qualité sur le fond et la forme. Le début est très bien maîtrisé avec une mise en place des éléments à charge contre Dantès, basés sur la jalousie, la rancune et la peur de perdre sa réputation. Bassesse des comportements humains, mépris de classe... on retrouve les thèmes du roman. ⠀

Les scènes d'If sont réalistes et le duo avec Faria donne son lot d'émotions. ⠀ Le plus gros du film est consacré à la croisade jusqu'au boutiste d'un homme à la frontière entre justice et vengeance. Se faire justice mais à quel prix. ⠀ Pierre Niney a réussi à me convaincre, j'étais dubitative à l'annonce de son choix pour le rôle. Il passe de la douceur à la noirceur, il habite son personnage. J'ai adoré toutes les scènes entre Dantès/Monte-Cristo et Mercedès. Elles sont d'une grâce infinie. L'alchimie avec Anaïs Demoustier crève l'écran. Tout le reste du casting est impeccable, mention spéciale à Laurent Lafitte en procureur de Villefort. Un seul bémol, l'accent de Haydée (Anamaria Vartolomei) qui n'est pas tenu et accroche l'oreille. 3h qu'on ne voit pas passer ! Un grand film d'aventures qui renoue avec un cinéma d'époque et épique. ⠀

Avec Pierre Niney, Laurent Lafitte, Bastien Bouillon, Patrick Mille, Anaïs Demoustier, Vassili Schneider, Julien de Saint Jean, Anamaria Vartolomei, Pierfrancesco Favino, Julie de Bona...

Avant-première avec @allocine #club300allocine

Les pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse ⠀

Léa et Christine sont obsédées par l'affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu'elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d'être arrêté dans le Nord de l’Europe… Toute ressemblance avec un assassin présumé n’est pas fortuite... ⠀

Xavier Dupont de Ligonnès et les sœurs Papin, deux faits divers meurtriers et cruels en toile de fond de ce film qui s’intéresse à notre fascination pour ce type de drames criminels et la violence en général. Tout en parlant de nos sociétés en abordant plein de sujets comme le racisme décomplexé, la charge mentale des femmes, les violences policières, l’Ukraine ou la politique, sujet qui résonne terriblement dans la France actuelle. Dans une scène et avec une seule tirade, celle de la concierge, on a droit à un condensé de toutes les idées reçues qui nourrissent certains votes aujourd’hui. Résumé brillant. ⠀

Le film aborde également le sujet de la présomption d’innocence, la justice des réseaux sociaux et les procès populaires qui détruisent des vies. Tout ça avec l’humour décapant et politiquement incorrect que l’on connait au réalisateur. J’ai beaucoup ri, beaucoup. Du gore et du trash aussi. Un film qui fait du bien et encore plus en ce moment. Ma scène préférée, hilarante, est celle avec les deux policiers interprétés par Vincent Dedienne et Aymeric Lompret, dignes représentants de notre nation qui a du mal avec l’anglais ! ⠀ Quant à la référence à XDDL, même si le film est une comédie qui joue sur les comportements des autres, ceux qui enquêtent ou ceux qui se nourrissent des drames..., une scène glaçante vient nous rappeler la réalité et ne laisse aucun doute sur le cynisme et l’horreur du personnage. ⠀

Avec Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Laurent Stocker, Gaëtan Peau, Anthony Paliotti, Vincent Dedienne, Jonathan Cohen, Romane Bohringer, Aymeric Lompret, Nora Hamzawi

Tunnel to summer de Tomohisa Taguchi ⠀

Selon une légende urbaine, trouver et traverser le mystérieux tunnel d’Urashima offre à celui qui ose s’y aventurer ce qu’il désire de plus cher mais à un prix qui rend l’expérience périlleuse... Kaoru, un jeune lycéen, qui a du mal à se remettre de la disparition de sa petite sœur va faire équipe avec Anzu, une jeune fille énigmatique qui lui propose son aide pour tenter l’aventure.

Kaoru (qui pourrait être un frère du Ayanokogi de Classroom of the Elite) est un ado en deuil vivant sous le joug d'un père devenu alcoolique et violent. Un film qui aborde le thème du deuil, les violences intra familiales, la parentalité défaillante et les injonctions à la réussite en niant les envies. Que ce soit à travers Kaoru ou Anzu. ⠀

Un joli rapprochement de deux solitaires aux adolescences perturbées. Deux êtres qui veulent aussi se distinguer des autres et être uniques que ce soit par leur façon de voir la vie ou leur talent. On peut voir le tunnel comme un refuge dans lequel on se coupe du monde pour ne plus ressentir ce qui fait mal mais aussi comme un graal pour retrouver l'envie en général. Visuellement ce tunnel m'a fait penser à une installation du collectif japonais teamLab. J'ai été émue par cette histoire d'amour qui n'est pas aussi évidente qu'on le croit. Un amour qui s'interroge sur la notion de temps qui passe d'une façon originale. Un joli anime qui traverse les vies entre noirceur et lumière.

Vice Versa de Kelsey Mann

Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût - qui ont longtemps fonctionné avec succès - ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu'elle ne soit pas la seule...

Riley entre dans l’adolescence, branle-bas de combat dans son cerveau tout retourné par la montée des hormones et la puberté, cette red alert qui transforme tout ! De nouvelles émotions arrivent, on les connait bien, Anxiété, Ennui, Embarras et Envie. J’ai retrouvé des choses de la période ado de ma fille ! L’âge ou l’amitié prend le pas sur la famille, il faut savoir faire les bons choix et ne pas se laisser trop entrainer par ses émotions. L’importance de l’estime de soi et la confiance. Le film montre bien ce qui nous définit, un mélange de nos qualités et de nos défauts. Et l’anxiété qui peut régir nos vies, ça marche aussi sur les adultes. J’ai beaucoup aimé le fond, c’est bien observé. Mais un peu d’ennui et pas trop fan de l’animation. Plus je vieillis et plus je préfère l’animation japonaise !

Avec les voix françaises de Charlotte Le Bon, Pierre Niney, Marilou Berry, Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Dorothée Pousséo

C'est pas moi de Leos Carax ⠀

Pour une exposition qui n’a finalement pas eu lieu, le musée Pompidou avait demandé au cinéaste de répondre en images à la question : Où en êtes vous, Leos Carax ? Il tente une réponse, pleine d’interrogations. Sur lui, « son » monde. Je sais pas. Mais si je savais, je répondrais que… 

J'ai aimé le montage énergique, le collage d'images en tout genre mais surtout d'images de cinéma, l'influence de la musique. Au hasard et dans le désordre, les Frères Lumière, Méliès, Gene Tierney, Murnau, Godard, Barbara, Bowie... toutes ses inspirations, ses idoles, sa famille, ce qui le fait réagir... des dictateurs, des condamnés, des résistants... Des images qui résonnent encore plus fort avec l'actualité du moment. Notamment celle d'Isadore Greenbaum perturbant le rassemblement nazi de Madison Square Garden en 1939. ⠀

Des jeux de mots mis en images, des scènes inventives et surprenantes. Et bien sûr sa filmographie et ses actrices et acteurs. Un voyage sensoriel dans le cerveau, l'imagination et l'histoire du cinéaste mais aussi dans celle notre monde et du cinéma. L'exposition ne s'est pas faite mais elle existe dorénavant car ce moyen métrage est une œuvre d'art contemporain, une installation cinématographique qui raconte également notre société de l'image. Trop court à mon goût. J'ai été emportée. Et j'ai adoré la scène post générique à ne pas louper ! ⠀

Avec Denis Lavant, Ekaterina Yuspina, Nastya Golubeva Carax, Loreta Juodkaite, Anna-Isabel Siefken, Petr Anevskii, Bianca Maddaluno

Survivre de Frédéric Jardin ⠀

Une catastrophe bouleverse la planète : les pôles magnétiques de la Terre se sont inversés. Les océans ont anéanti les continents, laissant derrière eux un vaste désert. Dans ce monde ravagé, une famille doit lutter pour sa survie. Quand les pôles s’inverseront à nouveau, il sera trop tard.⠀

Une bonne montée de tension, on sent arriver une catastrophe. J'ai bien aimé l'idée du couple franco-américain. Couple qui se retrouve dans le genre de situation où l'on doit faire des choix déchirants. Ne pas oublier que ce sont des gens normaux qui sont confrontés à une situation de survie sans préparation. Ils fuient sans imaginer des moyens de défense. Ne pas oublier non plus que les ados sont dans un monde à part entre leurs écouteurs et leurs réactions à vif, ça c'est réaliste. ⠀

Il y a des moments énervants où on se dit qu'ils font n'importe quoi mais sur la durée ça marche. Entre film d'épouvante et film catastrophe mâtiné de message écologique. Pour un film de genre français avec peu de budget c'est pas mal du tout. Les décors fonctionnent bien et l'idée de départ du scénario est assez vertigineuse. Émilie Dequenne en maman louve badass nous montre une autre facette de son jeu. J'ai passé un bon moment de stress ! ⠀

Avec Émilie Dequenne, Andreas Pietschmann, Lisa Delamar, Lucas Ebel, Arben Bajraktaraj

Rendez-vous avec Pol Pot de Rithy Panh ⠀

1978. Depuis trois ans, le Cambodge, devenu Kampuchéa démocratique, est sous le joug de Pol Pot et ses Khmers rouges. Le pays est économiquement exsangue, et près de deux millions de Cambodgiens ont péri dans un génocide encore tu. Trois Français ont accepté l’invitation du régime et espèrent obtenir un entretien exclusif avec Pol Pot : une journaliste familière du pays, un reporter photographe et un intellectuel sympathisant de l’idéologie révolutionnaire. Mais la réalité qu’ils perçoivent sous la propagande et le traitement qu’on leur réserve vont peu à peu faire basculer les certitudes de chacun.

Le réalisateur poursuit son devoir de mémoire avec le parti pris qui lui est propre : ne pas montrer des images de fiction pour reconstituer l'horreur du génocide du régime de Kampuchéa. Le film mêle images d'archives et installations de scènes avec des mini statuettes façon soldat de plomb. Cela donne un résultat original, notre imagination fait le reste. ⠀

Le film décortique une visite presse sur fond de propagande. Les journalistes sont filmés par le régime pour montrer qu'ils sont libres de filmer ou de photographier. La réalité est autre : encadrés et non libres de leurs mouvements, ce voyage d'observation est mis en scène. On assiste des moments surréalistes de semblant de vie d'une population apeurée au milieu des gardes armés. Lise, Alan et Paul vont s'adapter, se révolter, être dans le déni, se questionner ou collaborer. Chacun va expérimenter ce régime avec son expérience de journaliste, ses affinités avec l'idéal communiste et ses peurs. En tant qu'invités officiels ils se sentent importants mais jusqu'où vont-ils fermer les yeux ou faire semblant ?

Une question passionnante est soulevée : résister en étant témoin silencieux pour témoigner plus tard ou prendre des risques qui ne servent à rien qu'à se mettre en danger car impossible de se taire ? Un film glaçant. Un bémol pour moi, je n'ai pas aimé l'interprétation d'Irène Jacob. ⠀ ⠀

Avec Irène Jacob, Cyril Guei, Grégoire Colin, Bunhok Lim

The bikeriders de Jeff Nichols ⠀

Dans un bar de la ville, Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui vient d'intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l'image du pays tout entier, le gang, dirigé par l'énigmatique Johnny, évolue peu à peu. Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang.

L'âge d'or et la fin des bandes de bikers dans l'Amérique des 60's 70's. Les clubs deviennent des gangs et les valeurs se perdent. Une histoire racontée à travers trois personnages, Benny la tête brûlée, Johnny le créateur et le chef sur qui on peut compter et Kathy la pièce rapportée qui tente de se faire une place. Le power of Austin Butler quand Katy le rencontre. On la comprend ! Solidarité, sentiment d'appartenance à un clan, faire partie d'une bande. La rivalité avec les autres. La loyauté au clan mais pourquoi ? Appartenir à un clan et essayer d'en sortir, pas facile. ⠀

La photo du film est très belle. Des arrêts sur images en hommage aux photos du livre dont s'est inspiré le film. Et une chouette bande son pour un sujet plutôt original avec des personnages intéressants qui font partie de l'histoire et de la légende des US. L'affiche est sublime. Mais mitigée car il m'a manqué d'un discours plus profond sur la philosophie, le mode de vie, la liberté... Boire, fumer, se bagarrer, on voit beaucoup ça dans le film. J'aime beaucoup Jodie Comer mais je n'ai pas adhéré à sa proposition, trop d'accent pas naturel. Et quid de l'histoire d'amour, pas du tout racontée. Hormis l'attirance physique du début, il ne se passe pas grand chose. Je n'ai pas cru à ce couple. Avec Austin Butler, Jodie Comer, Tom Hardy, Mike Faist, Michael Shannon...

Love lies bleeding de Rose Glass

Lou (Kristen Stewart), gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie (Katy O’Brian), une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.

Une relation passionnée et explosive ça oui ! The power of love sous stéroïdes. Une histoire d'amour de celle qui soulève des montagnes mais ici les montagnes sont la violence qui entoure Lou depuis son enfance. Un père magouilleur, un beau-frère usant de violences conjugales, une sœur dans le déni... Le lien familial encombrant... Lou a pris ses distances et pourtant... Impossible de tout quitter en laissant son passé derrière soi ? Une fatalité dans ce genre de ville glauque sans avenir ? ⠀

La violence systémique des hommes envers les femmes qui sera contrebalancée par des femmes fortes, super héroïnes qui n'en peuvent plus de supporter sans rien dire. Briser la tradition avec des muscles qui explosent comme une cocotte minute. Un duo féminin magnétique. J'ai aimé le film sans pour autant être totalement à fond. Mais tellement contente de retrouver Kristen Stewart que j'adule. Même sans ouvrir la bouche elle est une masterpiece à elle toute seule. Katy O’Brian lui donne la réplique avec une alchimie palpable.

Juliette au printemps de Blandine Lenoir

Juliette, jeune illustratrice de livres pour enfants, quitte la ville pour retrouver sa famille quelques jours : son père si pudique qu’il ne peut s’exprimer qu’en blagues, sa mère artiste peintre qui croque la vie à pleines dents, sa grand-mère chérie qui perd pied, et sa sœur, mère de famille débordée par un quotidien qui la dévore. Elle croise aussi le chemin de Pollux, jeune homme poétique et attachant. Dans ce joyeux bazar, des souvenirs et des secrets vont remonter à la surface.

Un film qui traite de la dépression, le coup de mou qui tombe dessus sans qu'on puisse se l'expliquer. Ce qui fait que le corps dise stop et se manifeste pour qu'on s'occupe de lui. La dépression qui prend plusieurs formes dans cette famille qui a du mal à exprimer ses ressentis (comme la majorité des familles) mais qui se concentre beaucoup sur Juliette. Ce moment où le poids de la famille, quelle qu'elle soit, peut rendre malade. Une famille rigolote qui cache des secrets. ⠀

Le film aborde aussi l'image de soi, la différence des corps et des ressentis avec le personnage de Marylou à l'étroit dans son couple et dans sa vie de mère. Une soupape qui implose dans ces familles où on ne partage pas toutes les infos avec tous les membres. La parole qui libère, le besoin de se ressourcer, de s'ancrer dans ses racines et son histoire familiale. Le besoin de retrouver son enfance. Un joli film tendre et surtout très drôle notamment dans sa façon d'utiliser les animaux. Non mais le chat ! 🤣 Un joli film servi par un superbe casting qui nous fait croire à cette famille tourmentée mais soudée. ⠀

Avec Izïa Higelin, Sophie Guillemin, Jean-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Salif Cissé, Éric Caravaca, Thomas De Pourquery, Liliane Rovère

La petite vadrouille de Bruno Podalydès ⠀

Justine, son mari et toute leur bande d'amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d'argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck, un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme.⠀

Une promenade bucolique avec des petites touches d'humour sous forme de critique sociétale. Le patron qui pense qu'il peut tout s'offrir, un personnage lourdingue. J'ai bien aimé le personnage du mousse joué par Dimitri Doré en mode dessin animé, speed et drôle. ⠀

Un film au charme désuet un peu comme la croisière décrite. Sympathique sans plus, j'ai aimé les interactions entre les personnages et tout l'humour décalé de cette bande de gentils losers attachants. ⠀

Avec Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès, Denis Podalydès, Daniel Auteuil, Dimitri Doré, Isabelle Candelier, Florence Müller, Jean-Noël Brouté...

Dissidente de Pier-Philippe Chevigny ⠀

À Richelieu, ville industrielle du Québec, Ariane est embauchée dans une usine en tant que traductrice. Elle se rend rapidement compte des conditions de travail déplorables imposées aux ouvriers guatémaltèques. Tiraillée, elle entreprend à ses risques et périls une résistance quotidienne pour lutter contre l’exploitation dont ils sont victimes.

Ariane a désespérément besoin de travailler pour échapper à la banqueroute. C'est avec espoir qu'elle débute dans cette usine et prend à cœur de bien traduire. Elle va aller de désillusion en désillusion en commençant à s'intéresser aux conditions de travail des étrangers. Elle prend de plein fouet la déconsidération de ces ouvriers qui triment comme des bêtes, la dureté du travail est dingue. Comment les aider alors qu'ils n'ont aucun droit hormis celui de se taire et d'encaisser ? ⠀

Une image du Canada loin du pays accueillant et des droits de l'homme. L'hypocrisie d'un système qui fait venir des travailleurs étrangers qui coûtent moins cher et qui les exploite jusqu'à les mettre en danger. Des gens horribles sans aucun scrupules qui ont perdu toute humanité. Ariane est seule. La tristesse des situations, ces hommes obligés d'accepter le pire pour échapper à la misère qui règne dans leur propre pays. Un film implacable sur le sujet. Nos sociétés modernes déshumanisées, qui courent après le profit à tout prix et surtout à celui d'une vie "étrangère" qui compte moins qu'une autre. Un bon film mais quasi sans espoir ce qui m'a bien plombé. Marc-André Grondin livre une interprétation terrifiante d'un directeur d'usine sans foi ni loi. ⠀ ⠀ Avec Arianne Castellanos, Marc-André Grondin, Nelson Coronado, Antonio Ortega, Gerardo Miranda, Luis Oliva, Micheline Bernard, Eve Duranceau

En attendant la nuit de Céline Rouzet ⠀

Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camila et attire l’attention sur eux…

Une famille unie autour d'un fils, une vie familiale qui s'adapte à une situation complexe et partage un secret. Se fondre dans la masse n'est pas aussi simple. Être comme tout le monde est parfois un rêve inaccessible. Car à vouloir être normal on en devient bizarre. Philémon le beau vampire ténébreux est aussi un ado en proie aux tourments de son âge. Il doit mixer sa condition à celle d'un ado sensé avoir les mêmes goûts que les autres. Son changement de comportement lié aux hormones ou sa condition ? ⠀

Une vie sous le risque permanent au nom de l'amour. C'est ce qui est beau dans le film, cette famille qui a fait le choix d'accompagner l'enfant différent... à tout prix. Ce fils qui lui aussi a le pouvoir de choisir son avenir... J'ai beaucoup aimé l'interprétation de Mathias Legoût Hammond, talent à suivre. J'étais moins fan de toute la partie du personnage de la mère au travail, on ne croit jamais à tout ce qui se passe et aucun effort pour sociabilliser ce qui la rend tout le temps suspecte. On retrouve une fin assez classique dans ce genre de film, la bête acculée qui attaque, la vindicte populaire... Malgré quelques bémols, une belle proposition qui m'a séduite. Un film romantico-tragique qui ne laisse pas indifférent. ⠀ ⠀

Avec Mathias Legoût Hammond, Elodie Bouchez, Jean-Charles Clichet, Céleste Brunnquell

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Avis cinéma-Revue de films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Bonsoir Carole Nipette, j'ai donc vu trois films de ta liste : Juliette au printemps que je n'ai pas chroniqué sans raison précise mais je n'avais pas grand-chose à en dire : un film sympa mais qui peut attendre sa sortie sur petit écran. Tout comme La petite vadrouille. Quant au Comte de Monte Cristo: un grand spectacle que l'on voit sans ennui. Niney et les autres sont très bien. Bonne soirée.
Répondre
C
Oui c'est sûr, les deux premiers films passent parfaitement sur le petit écran !
T
Je n'en ai vu aucun à ce jour...<br /> Quelques-us me tenteraient: Monte-Cristo bien sûr (j'ai déjà vu une ou deux adaptations ciné ou télé (et même en dessin animé avec Master Magoo, et relis régulièrement mon édition Livre de Poche en 3 volumes). En attendant la nuit (pour comparer avec Vampire humaniste cherche suicidaire consentant?). Peut-être La petite vadrouille, et Survivre... <br /> Merci our ces piqures de rappel!<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Répondre
C
J'ai préféré le vampire québécois...