Mon cinéma de Novembre 2023
Publié le 4 Décembre 2023
Mars Express de Jérémie Périn
En l’an 2200, Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera son partenaire androïde sont embauchés par un riche homme d’affaires afin de capturer sur Terre une célèbre hackeuse. De retour sur Mars, une nouvelle affaire va les conduire à s’aventurer dans les entrailles de Noctis, la capitale martienne, à la recherche de Jun Chow, une étudiante en cybernétique disparue. Noctis est leur ville, une utopie libertarienne rendue possible par les progrès en robotique, emblème d’un futur tourné vers les étoiles.
Super début, on ne sait pas qui est du bon côté et nos impressions vont nous tromper. Un film d’animation qui interroge notre avenir sous le prisme de l’IA, la robotique, la science bio moléculaire et leurs dérives.
Mené à la façon d’une enquête traditionnelle avec un duo de flics qui ont chacun leurs propres démons à gérer. Malgré les progrès techniques qui peuvent aider au quotidien, les humains restent des humains soumis à leurs émotions et leurs problèmes à gérer... Un vrai film de science-fiction avec ses enjeux contemporains, la conscience et l’âme des robots ou la course à l’argent qui prévaut sur le bien-être de la société. Et la conclusion que l’on connaît malheureusement trop bien, c’est toujours l’humain qui déconne et qui va trop loin. ⠀
J’ai aimé l’animation entre anime japonais et animation française, le doublage réussi grâce au super casting, les références à Terminator, Robocop etc... avec mon rêve mis en image, celui de prendre des photos en clignant des yeux ! Plein de bonnes idées tout au long de ce film réussi.
Vincent doit mourir de Stéphan Castang
Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.
Vincent prend des coups et se relève comme si de rien n’était, ça donne un côté dessin animé... Très vite on se méfie de tout le monde et on est au taquet dès qu'il croise quelqu'un mais ça m'a agacée que parfois il cherche le eye contact, il le fait exprès ? Pourquoi avec certains et pas d’autres, pourquoi une fois non et l’autre fois oui ? On ne saura pas. Comme un virus qui se répand partout. Comme Vincent on est dans un monde qu’on ne comprend plus. Un monde contemporain violent. ⠀
Le perso est de Vincent est mou, faible, gentil mais il faut bien se défendre et lui aussi peut-il devenir violent si besoin ou juste pour faire comme les autres ? Faut-il y voir une parabole de quelqu’un confronté à une violence qu’il ne comprend pas et ne sait pas comment réagir sauf en devenant violent ? Le violenté est-il condamné à devenir violent ? Le violence engendre la violence et ce depuis la nuit des temps... ⠀ Un film étrange avec de l'humour et un climat ambiance fin du monde. On devine la fin... J'ai bien aimé l'ensemble, la prestation de Karim Leklou, le film d'anticipation qui installe quelque chose de très original. Mais où on va ? Je ne sais pas trop ce que le film a voulu me raconter. Ne pas se poser de question et prendre le film tel qu'il est peut-être ? Mais impossible pour moi avec un tel sujet et cette violence quotidienne que l'on voit en permanence à tout bout de champ... Le parallèle est très fort.
Je ne suis pas un héros de Rudy Milstein
Louis c'est ce mec super gentil. Et dans son cabinet d'avocat, ce n'est pas un compliment. Le jour où son médecin lui diagnostique par erreur une maladie grave, le regard des autres change : on fait attention à lui, on lui pose des questions et on écoute les réponses, Louis existe enfin ! Alors bien évidemment, il hésite à dire qu'il va très bien.
Quelle bonne surprise ! Je ne m'attendais pas à autant aimer. Des personnages vraiment bien écrits portent ce film que j'ai aimé de bout en bout. C'est drôle et émouvant. Louis est brillant mais n'a pas du tout confiance en lui, pas étonnant quand on voit ses parents. Il n'est pas considéré dans son cabinet d'avocat et le bal des hypocrites commence dès qu'il annonce sa maladie. Son voisin Bruno ne ressent plus d'émotions et est sans filtre ni à priori. La franchise vs l'hyprocrisie. C'est le réal lui-même qui joue et il est parfait ! Et il y a Hélène, sans filtre elle aussi mais pleine d'émotions et d'énervement justifiés. Géraldine Nakache survoltée est géniale ! ⠀
Louis est gentil oui, pourtant il ne perd pas de vue son objectif, prêt à beaucoup de compromis pour s'élever dans son cabinet. Jusqu'où l'ambition peut mener... Un personnage plus complexe qu'il n'y paraît que Vincent Dedienne porte avec brio. Sa rencontre avec Bruno, Hélène et Julien cancéreux en phase terminale va rebattre les cartes. Même si la fin est prévisible, ce qui compte c'est le chemin. Rudy Milstein réussit un beau film de société et fait rire en parlant d'un sujet grave. Une vraie bonne comédie française intelligente, excellemment interprétée qui n'a pas le nombre de salles qu'elle mérite !
Rien à perdre de Delphine Deloget
Sylvie vit à Brest avec ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques. Une nuit, Sofiane se blesse alors qu’il est seul dans l’appartement. Les services sociaux sont alertés et placent l’enfant en foyer, le temps de mener une enquête. Persuadée d’être victime d’une erreur judiciaire, Sylvie se lance dans un combat pour récupérer son fils...
Oui on se dit que laisser son petit sous la surveillance d'un grand frère, faire le choix de travailler la nuit (pour pouvoir être là le jour ?), avoir une maison en bordel c'est très mauvais pour l'apparence. Mais une mère qui met ses priorités ailleurs que dans le ménage par exemple est-elle une mauvaise mère ? ⠀
Vraiment toutes les apparences sont contre elle. On est confronté à la violence de l'ASE quand elle dérape. Chercher un gamin de force sans la présence de la mère, qui fait ça ?! Ils poussent les gens à s'énerver pour s'en servir ensuite, un vrai métier que de maîtriser une façon de parler insupportable. India Hair excelle à ce petit jeu, moi aussi j'avais envie de la frapper ! Un film qui nous montre l'engrenage d'une machine pas bien huilée. Les sous effectifs n'excusent pas tout. Il y a le cinéma ici mais la réalité n'est pas reluisante et les erreurs de jugement arrivent. Il faut toujours s'écraser, courber l'échine, ne pas montrer ses émotions et ça on le demande même à un enfant (c'est mal connaître les enfants dont ils sont censés prendre soin). On peut comprendre les réactions de la famille. En face d'une administration bornée, l'amour d'une mère, l'amour d'un frère... ⠀
Élever un enfant dans l'amour d'une famille ne suffit pas dit l'Ase, pourtant c'est déjà une bonne base... Bien sûr l'Ase fait aussi du bon travail, entre les erreurs et les enfants martyrs dont les parents ne sont jamais inquiétés. Mais les méthodes... au secours... Le manque de moyens, gros sujet et le recrutement aussi. Tout le cast est bien mais celui que je retiens c’est Félix Lefebvre dans le rôle du grand frère.
L’enlèvement de Marco Bellocchio
En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l'enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant...
Une famille qui ne lâche pas dans cette affaire qui prend des proportions dont Pie 9 se serait bien passé alors que son autorité est contestée et que l'Italie se déchire pour s'unifier. Des plans magnifiques sur les visages et expressions qui reflètent la peinture italienne de l'époque et l'imagerie religieuse à laquelle est soumis le jeune garçon dont on sent la fascination grandissante pour les rituels et la communauté catholique tandis que sa famille et les juifs sont humiliés par le pape. On note l’hypocrisie habituelle des religieux au pouvoir qui, ici, s’accommodent pourtant bien de l’argent des juifs tout en les maltraitant. ⠀ Edgardo s'adapte et trouve une nouvelle famille, le temps faisant son travail. Un vrai lavage de cerveau qui enlève tout discernement à un âge ou l'on est malléable. La beauté du culte, le luxe du Vatican et en parallèle, la souffrance d'une famille qui a perdu l'un des siens. Une histoire que Spielberg a longtemps voulu raconter, Marco Bellocchio a attendu qu’il se retire du projet pour le réaliser. Une histoire d'abus de pouvoir, de quête d'identité subie puis embrassée, on se demande tout le temps ce qui se passe dans la tête d'Edgardo même adulte, on sera surpris. Le réalisateur élevé dans la religion catholique est athée et dans le film justement il montre subtilement que cette autre voie est possible avec le personnage d'Andrea, grand-frère d'Edgardo. ⠀
Napoléon de Ridley Scott
Les origines de Napoléon et de son ascension aussi impitoyable que rapide, depuis sa promotion à l'époque de la Révolution jusqu'à ses derniers jours, à travers le prisme de sa relation addictive et explosive avec sa femme et unique amour, Joséphine.
J'ai trouvé le temps long durant la première heure et un enchaînement trop rapide de l'histoire, trop catalogue, des personnages qu'on n'a pas le temps de connaître ni même de reconnaître. ⠀
Le film se concentre beaucoup sur l'histoire d'amour entre Napoléon et Joséphine grâce à la nombreuse correspondance retrouvée. La pression de l'héritier, les séparations et retrouvailles, la complicité qui les unit. Tout en mettant en avant quelques grandes batailles. Le plus grand défaut du film pour moi est le manque d'émotions qui s'en dégage. Je n'ai pas eu le grandiose, le flamboyant, les envolées auxquelles je m'attendais. Probablement dû au parti pris de montrer un Napoléon renfermé auquel Joaquin Phoenix a ajouté une touche de facétie qu'on aurait aimé voir plus souvent. A moins que ce ne soit le montage. Après j'ai bien apprécié la proposition de l'acteur différente de ce qu'on pense de Napoléon. ⠀
Pourtant même si je n'ai pas aimé plus que ça, je me suis laissée prendre par la beauté esthétique du film et des images, les couleurs, les plans magnifiques, les scènes dans lesquelles l'œil est toujours attiré par un détail ou une vue d'ensemble. Et mon plaisir personnel de revoir Rupert Everett 😍 L'impression d'un film d'auteur avec sa version du personnage (pour l'histoire réécrite ou transformée c'est le cas de quasi tous les films "historiques") qui n'est pas abouti. Une version simplifiée. Faudra-t'il voir la version très longue pour avoir un réel avis sur ce film ? Je verrais les 4h15 sur Apple Tv pour juger... Post à éditer plus tard donc...
Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki
Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, un jeune garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour partir vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide et l’aide au fil de ses découvertes et questionnements à comprendre le monde qui l'entoure et percer les mystères de la vie.
Les films de Miyazaki font partie de ma vie et de la transmission, de ces films qu’on se transmet de parents à enfants. La transmission est un des sujets du film. On retrouve la pâte et l'univers Miyazaki et il y a du Voyage de Chihiro dans ce film, un voyage initiatique et fantastique avec un drame familial en toile de fond, un enfant perdu avec ses sentiments. Mais aussi des références à toute la filmographie du maître. ⠀ Pourtant je n'ai pas été transportée ni vraiment émue comme pour tous ses autres films, c'est ainsi. 😔
Ça part dans beaucoup trop de directions et il y a des longueurs. J'ai bien vu tous les thèmes abordés par le film, la symbolique du deuil, de la maternité... Un peu déçue, trop d'attente probablement... Je rajoute néanmoins que l'animation est purement magnifique avec des plans et scènes vraiment magiques et fortes.
Hunger Games, la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur de Francis Lawrence
Le jeune Coriolanus est le dernier espoir de sa lignée, la famille Snow autrefois riche et fière est aujourd’hui tombée en disgrâce dans un Capitole d'après-guerre. À l’approche des 10ème HUNGER GAMES, il est assigné à contrecœur à être le mentor de Lucy Gray Baird, une tribut originaire du District 12, le plus pauvre et le plus méprisé de Panem. Le charme de Lucy Gray ayant captivé le public, Snow y voit l’opportunité de changer son destin, et va s’allier à elle pour faire pencher le sort en leur faveur. Luttant contre ses instincts, déchiré entre le bien et le mal, Snow se lance dans une course contre la montre pour survivre et découvrir s’il deviendra finalement un oiseau chanteur ou un serpent.
Contente de retrouver l’univers de cette saga dystopique que j’adore. #katnissforever ! Grâce à l’histoire de Snow, futur président et bourreau de Katniss dans le futur, on en apprend plus sur les jeux, sur la façon dont ils ont évolué, sur les enjeux du début. Personnage intéressant et multiple qui nous surprendra plus d’une fois. Un jeune homme complexé par sa pauvreté qu’il cache tant bien que mal et qui ne perdra jamais de vue son but, s’élever dans la société de Panem quitte à écraser les autres qui l’aiment et qu’il aime. Les prémices de la suite sont bien introduits, 64 ans avant les 74e jeux mis en scène dans le premier film de la saga. Je n’ai pas vu les 2h37 passer, j’étais à fond dedans. Il faut dire que le charme de Tom Blyth (blond !) opère fortement ! Il y a une scène où j’ai cru voir la résurrection de Peter O’Toole dans Lawrence d’Arabie ! J’ai trouvé le casting très chouette à tous les niveaux. Un bon moment de cinéma si on aime ce genre de films.
Le théorème de Margurite de Anna Novion
L'avenir de Marguerite, brillante élève en Mathématiques à l'ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa promo, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bouscule toutes ses certitudes et l’édifice s’effondre. Marguerite décide de tout quitter pour tout recommencer.
Marguerite, archétype de la chercheuse, cheveux gras, pas de vie hors les maths, renfermée et impulsive. Son statut de "star" est remis en cause avec l’arrivée d’un nouveau doctorant, donnée humaine qu'elle a du mal à gérer et intégrer... Pourtant sous la carapace on sent plein de potentiel humain inexploité. Sa réinsertion dans la vie normale se fait plutôt bien mais les maths la suivent partout ! On voit concrètement à quoi peuvent servir les maths dans la vie, si seulement les profs arrivaient à nous motiver avec des applications plus pratiques... ⠀
Une nouvelle vie, de nouvelles perspectives et une prise de recul radicale. Marguerite fait plein de nouvelles expériences de vie, notamment grâce à sa colocataire au caractère à l'opposé du sien. Mais être chercheuse et passionnée ça ne s'en va pas du jour au lendemain. Elle retombe dans les affres de la recherche, être la meilleure et ne penser à rien d’autre, son égo reprend le dessus. Un puits sans fond qui peut faire perdre pied.
Peut-elle lâcher prise et s’autoriser à trouver le bonheur ailleurs que dans les maths ? Le sentiment amoureux est-il plus fort que les mathématiques ? Une romance originale, feel good, un joli duo qui s'oppose et se répond avec charme et humour. Un film à voir même si l’on n’aime pas les maths, surtout si l’on n’aime pas les maths ! @ella_rumpf réussit parfaitement nuancer son personnage. J'ai passé un bon moment, entre divertissement, fascination et émotion.
Simple comme Sylvain de Monia Chokri
Sophia est professeure de philosophie à Montréal et vit en couple avec Xavier depuis 10 ans. Sylvain est charpentier dans les Laurentides et doit rénover leur maison de campagne. Quand Sophia rencontre Sylvain pour la première fois, c’est le coup de foudre. Les opposés s'attirent, mais cela peut-il durer ?
On le sait bien que dans la vraie vie ça ne dure pas ou alors si rarement. Il y a toujours un moment ou les lacunes sociales de l'autre deviennent trop compliquées à gérer et vis à vis des autres et de soi-même.
Pourtant ici on a envie d'y croire, l'alchimie entre Sylvain et Sophia est intense. Sophia s'ennuie avec Xavier qui est ennuyant mais avec qui elle partage d'autres choses que le sexe. Elle s'éclate avec Sylvain qui est éclatant. Il lui faudrait un mix des deux, mais existe t'il cet homme ? ⠀
À travers l'histoire de Sophia, Xavier, Sylvain mais aussi les couples amis et les parents, Monia Chokri dissèque la notion de vie à deux. Le couple dans lequel on peut se découvrir ou s'oublier à ne plus savoir qui on est. Une dissertation philosophique sur le sujet, l'amour peut-il tout accepter ? Qu'est-ce qu'on est prêt à sacrifier, du spirituel, du matériel, de l'épanouissement personnel ? Sophia va trouver sa réponse après s'être sentie vivante à nouveau... Faire un choix pour soi avant tout et se demander aussi s'il faut vraiment être en couple pour être heureux... Un beau portrait de femme en pleine introspection avec des questions universelles sur l'amour. Avec humour et sincérité.
Et la fête continue de Robert Guédiguian
Rosa est le cœur et l’âme de son quartier populaire du vieux Marseille. Elle partage son énergie débordante entre sa grande famille très unie, son travail d’infirmière et son engagement politique en faveur des plus modestes. Mais à l’approche de la retraite, ses illusions vacillent. Portée par la vitalité de ses proches et par sa rencontre avec Henri, elle va réaliser qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses propres rêves, politiques et personnels.
La ville de Marseille toujours un personnage des films de Guédiguian. Un hommage à la ville et ses habitants en particulier ceux de la rue d'Aubagne aux immeubles écroulés. Le milieu associatif, la pauvreté, la défaillance des pouvoirs publics, la solidarité, les femmes battues, l'état des écoles, le désir d'enfant, la transmission, l'attachement à l'Arménie, les conditions de travail hospitalières... beaucoup de choses à montrer et à dénoncer. ⠀
Des messages d'amour, de paix, d'entraide, de philosophie de vie sont disséminés partout tout au long du film, j'ai trouvé le procédé trop artificiel malgré les bonnes intentions. Un film agréable, mignon avec une histoire d'amour douce et tendre mais j'ai été moins emballée que d'habitude. A la fin il y a toujours quelque chose qui embarque dans les films de Robert Guédiguian, c'est le cas ici mais l'ensemble m'a moins convaincue. Néanmoins un film sur l'engagement et l'entraide, on est plus fort à plusieurs, qui véhicule un message qu'il est important de propager. Avec un passage de flambeau à une nouvelle génération... ⠀
How to have sex de Molly Manning Walker
Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne ultra fréquentée. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de colocs anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois … jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ?
Des adolescentes déchainées avec un seul but : Party ! Le mécanisme boire, danser, boire jusqu’à se mettre minable se laisser aller mais peut-être pas jusqu’à un certain point, oublier ce qu’on a fait... Aucune limite ? Rite ou passage obligé ? Cette part de naïveté qui imagine toujours qu’un mec va bien se comporter, se poser les bonnes questions même bourré... la confiance qu'on peut avoir dans ses "semblables" ⠀
Tara subit une pression pour passer à l'acte, de la part des autres et de la sienne. J'ai trouvé son amie Skye plutôt toxique... Tara est-elle vraiment prête ? On la suit de près, on ressent ses malaises durant les jeux sexuels par exemple, on voit qu'elle veut être comme les autres, faire partie de cette illusion festive, se sentir appartenir à un groupe... Le film explore la notion de consentement et de contentement. Dire oui du bout des lèvres, sous pression et passer un mauvais moment qui aura du mal à être digéré, compris, accepté... elle n'a pas consentit à ça... ni à ce qui arrive plus tard. ⠀ La fête est finie, abusée, désabusée... et voulant continuer à jouer le rôle de celle qui, ça y est n'est plus vierge et profite ! Encore la pression... ⠀
Constat amer et triste, un film qui décrit plutôt bien cette période entre la fin de l'adolescence et bientôt l'âge adulte, entre envies, croyances et désillusions. A leur âge je me rappelle certains moments que j'ai vécu de cette façon, l'attente et la réalité, le ressenti pas comme espéré...
Les filles vont bien de Itaso Arana
C’est l’été. Un groupe de jeunes femmes se réunit dans une maison à la campagne pour répéter une pièce de théâtre. À l’abri de la chaleur écrasante, elles partagent leurs savoirs sur l’amitié, le jeu, l’amour, l’abandon et la mort, avec le secret espoir de devenir meilleures.
Un environnement bucolique et champêtre propice aux répétitions et aux échanges. Des discussions légères et profondes : la vie, la mort, l’amour, la pression... Des situations familières, des diners qui s’étirent, les confidences, la proximité... Des mots touchants sur la maternité, cette obligation de rester en vie quand on a un enfant par exemple qui m’a fait beaucoup cogiter. Des réflexions sensibles et fines, de jolis costumes, de jolis décors, une jolie photo, une jolie lumière... esthétiquement magnifique. Une douceur certaine se dégage de l’ensemble, j’ai été émue plusieurs fois mais quelques moments d’ennui malgré tout.
Conann de Bertrand Mandico
Parcourant les abîmes, le chien des enfers Rainer raconte les six vies de Conann, perpétuellement mise à mort par son propre avenir, à travers les époques, les mythes et les âges. Depuis son enfance, esclave de Sanja et de sa horde barbare, jusqu’à son accession aux sommets de la cruauté aux portes de notre monde.
Après After Blue qui m'avait fait partir dans un trip hallucinatoire, j'étais curieuse de voir le nouveau film de Bertrand Mandico. Beaucoup de ressemblances, on retrouve vraiment l'univers si particulier du réalisateur à l'imagination débordante en matière de créativité bizarre, de décors et de personnages. Un récit de conquête, de vengeance et de barbarie. C'est violent et bien gore. Une œuvre plastique, création d'une installation performative. ⠀
Conann à travers les âges et les époques d'une barbarie contemporaine, d'un Bronx post apocalyptique aux nazis. Des thèmes comme la destruction de la vieille Europe, un parallèle avec les migrants, la transmission de la violence : éradiquer la violence semble impossible car il y a toujours une nouvelle génération prête à prendre le relais. Une dernière partie folle, un dîner mémorable d'artistes prêt à bouffer à tous les râteliers et à s'asseoir sur leurs principes pour l'appât du gain... critique d'un milieu pas si éloigné du nôtre... ⠀ Impossible de rester insensible à ce film vu sous hallucinogènes qu'on n'a jamais pris ! Même reproche que pour After blue, le scénario est faible mais rien que pour cet univers unique je ne regrette pas. Fascinant !
A l’intérieur de Vasilis Katsoupis
Nemo, cambrioleur chevronné, se retrouve piégé dans un luxueux appartement new-yorkais. Essentiellement décoré d'œuvres d'art, il va devoir faire preuve de créativité et de ténacité pour survivre et tenter de s'échapper...
Une bonne idée de départ. Un appartement ultra moderne qui devient une prison piégée même pas de luxe vu que l’eau est coupée et qu’il y a peu de vivres. Il s'y est mis tout seul dans sa merde mais la tête désespérée de Willem Dafoe quand il se rend compte qu’il va morfler vu les conditions de sa captivité... ⠀ Au début on a l’impression que les tableaux sont vivants, qu'ils vont se réveiller mais ce n'est pas un film d'horreur, quoiqu’un peu trop de gore pour moi vers la fin ! La tristesse de ce penthouse immense rempli d'œuvres d'art qu'on a du mal à imaginer chaleureux même avec du monde, une vie remplie d’art pour masquer le vide du reste ?
Nemo est très débrouillard c’est sûr mais il n’est pas aidé par son environnement. Fascinant de voir comment il va détruire petit à petit tout l’appartement. Comme échoué sur une île déserte, seul avec lui_même, il apprivoise l’environnement mais perd aussi un peu la boule. Un peu d'ennui mais néanmoins ça reste hypnotisant cette transformation mentale de Nemo et physique du penthouse. De l'humour malgré tout, poke la Macarena... De la philosophie sur l'art et la possession. Un film entre deux, des moments extras et d’autres qui ne vont pas. La première alarme puis l’alarme incendie, deux moments pas du tout crédibles et la fin je suis dubitative... Willem Dafoe livre une prestation hallucinée et émouvante.