Mon cinéma / Novembre 2022
Publié le 7 Décembre 2022
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_97f4e9_le-serment-de-pamfir-affiche-film.jpg)
Le serment de Pamfir de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk
Un village de l'ouest de l'Ukraine, la veille de son carnaval traditionnel. Pamfir rejoint les siens après des mois d'absence. Les liens qui unissent cette famille sont si forts que lorsque Nazar, son fils unique, met le feu à la salle paroissiale locale, Pamfir n'a d'autre choix que de renouer avec son passé trouble afin de réparer l’erreur de son enfant.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs (clairement ça m’a heurtée j’ai fermé les yeux)
Il est d’emblée sympathique ce Pamfir, bon vivant, bon père mais il est souvent absent, obligé d’aller travailler en Pologne pour gagner sa vie. On repense à R.M.N et son contexte social.
Nazar, son fils ado est une tête brûlée en manque de cadre. Une famille qui se soutient quoi qu’il en coûte, quand Pamfir est acculé il assure.
On est dans un village au fond des Carpates avec une frontière roumaine. Un contexte de contrebande, de trafics et de caïd local installé légalement. Il y aussi un fort contexte religieux très fort qui désunit les gens entre eux et qui régit certains comportements.
Pamfir a déjà donné, comment échapper à son passé ? Comment faire en sorte de protéger sa famille quand le cycle infernal recommence ?
Un film qui monte en tension avec une dernière partie incroyable, entre tragédie grecque et Shakespeare. Une belle mise en scène avec des images magnifiques comme la "ballade" en forêt où tout ce qui a trait au carnaval. Un côté surréaliste que j’ai adoré.
Un très bon film qui montre un autre aspect de l’Ukraine loin de la guerre, un quotidien d’un pays européen qui ne nous paraît pas contemporain et pourtant…
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_30657f_aucun-ours-film-affiche.jpg)
Aucun ours de Jafar Panahi
Dans un village iranien proche de la frontière, un metteur en scène est témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre. La tradition et la politique auront-elles raison des deux ?
Typiquement le genre de cinéaste et de film que j'ai envie de soutenir en allant le voir en salles. J'admire Jafar Panahi qui doit sans cesse se renouveler et se réinventer pour continuer à faire des films, prendre des risques aussi.
Ici la réalité se mélange à la fiction, tournage d'un film en visio à la frontière Iran Turquie tandis que lui ne peut sortir d'Iran.
A moins qu'il y ait un autre film, qui le filme lui ?
Brouillage des pistes, je ne savais jamais si je regardais la réalité de ce que vivait Jafar Panahi dans son village ou un film sur cette réalité. Mise en abyme réussie et vertigineuse.
Deux histoires d'amour empêchées et une troisième, la sienne avec le cinéma.
Et tout au long du film la subtilité du réalisateur pour raconter son pays, la privation de liberté, les traditions qui entravent la jeunesse, les dérives du pouvoir...
Un registre tragi-comique qui montre l'enfer de sa situation personnelle de cinéaste et d'homme privé de son art et de sa liberté.
Et cette phrase "La vie en Iran, on prend des risques où on s'habitue..." on dirait bien que la population en a marre de s'habituer aujourd'hui...
Mais Jafar Panahi est emprisonné depuis juillet et la fin de son film sonne comme un arrêt brutal. J'espère de tout mon cœur qu’il pourra refaire des films et retrouver une vraie liberté durable.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_238ed1_juste-une-nuit-affiche-film.jpg)
Juste une nuit de Ali Asgari
Fereshteh doit cacher son bébé illégitime pendant une nuit à ses parents qui lui rendent une visite surprise. Son amie Atefeh l'aide. Elles se lancent dans une odyssée au cours de laquelle elles doivent soigneusement choisir qui sont leurs alliés.
Un synopsis simple qui va permettre de se rendre compte du quotidien à Téhéran, de la vie d’un immeuble et de ses habitants et surtout de la vie étudiante difficile et de la condition de femme. Avec une résonance de l’actualité.
Un pays dans lequel les libertés déjà entravée le sont encore plus par la pression familiale.
Une journée de traversée de Téhéran, presque un city trip sans le côté touristique, à tomber sur toutes sortes de gens, une épreuve pour Fereshteh qui ne baisse pas les bras jusqu’au bout, soutenue par son amie Atefeh. La solidarité entre deux amies soudées qui étudient et se débrouillent seules, loin de leurs familles restées en province. Un bébé illégitime sans papiers qu’on pourrait prendre à sa mère qui n’a rien pour prouver que c’est le sien.
Une journée pour faire un choix et l’assumer ? Fereshteh serait prête à confier son bébé à n’importe qui ou presque pour ne pas affronter ses parents.
Des petites doses d’humour pour alléger la peine. Un film à suspense aussi car même si on ne voit jamais de policiers, la tension et le risque sont présents en permanence.
Une caméra qui reste quasiment collée à son héroïne et nous fait partager son désarroi et son courage. Une immersion dans la ville immense de Téhéran et de ses habitants.
/image%2F1389689%2F20221207%2Fob_06823d_le-lyceen-affiche-film.jpg)
Le lycéen de Christophe Honoré
Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Avec l’aide de son frère, monté à Paris, et de sa mère, avec qui il vit désormais seul, il va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
On entre dans le film avec la voix de Lucas qui berce et hypnotise en revenant sur la période qui suit le décès de son père. Christophe Honoré s’inspire de son histoire et du deuil qu’il a vécu quand il avait 15 ans.
On entre dans la tête d’un lycéen de 17 ans qui doit faire face au deuil et à toutes les pensées qui l’assaillent avec un comportement typique de son âge : insouciance, exploration sexuelle, questions existentielles, provocation…
On le suit entre Paris et la Savoie, entre errances affectives et psychologiques, entre rencontres qui vont le marquer et questionnements spirituels.
⠀
Une famille qui se retrouve à trois et qui doit gérer son deuil mais même s’il est partagé, chaque membre se retrouve seul face à lui-même. Un deuil qu’on pense impossible quand on a 17 ans. Faire comme si ça allait alors qu’à l’intérieur on est ravagé et compartimenter ce qu’on vit durant cette période.
Un long processus pour Lucas… accompagné par sa mère (Juliette Binoche bien inspirée pour ce rôle) son frère avec qui les relations oscillent entre tendresse et tumulte (Vincent Lacoste) et le personnage de Lilio qui irradie de bonté (grâce à l’interprétation douce de Erwan Kepoa Falé).
Ce film m’a vraiment bouleversée, le personnage de Lucas m’a touchée en plein cœur et Paul Kircher qui l’interprète magnifiquement y est pour beaucoup. La séance a été riche en émotions et depuis j'y pense tous les jours.
Un film d'amour, de cheminement, de réparation...
Un film coup de cœur du cinéma français de cette année 2022.
/image%2F1389689%2F20221207%2Fob_64e685_mes-rendez-vous-avec-leo-affiche-film.jpg)
Mes rendez-vous avec Leo de Sophie Hyde
⠀
Nancy Stokes, enseignante à la retraite, a vécu une vie sage et sans excès. Après la mort de son mari, elle est prise d'un inavouable désir d’aventure. Elle s’offre les services d’un jeune escort boy, Leo Grande.
Nancy se lance dans une grande aventure mais clairement ses pensées ont dépassé ce qu’elle est capable de faire dans la réalité ! Elle ne cesse de se rabaisser face au charmant, bienveillant et sublime Léo. C’est son métier certes mais n’empêche il est très doué pour redonner confiance à une femme âgée qui n’a jamais connu la passion sexuelle.
La rencontre entre les deux est savoureuse, émouvante et drôle exactement comme le film. Quel type de relation peut-on développer avec un escort ?
Le transfert se fait de quel côté ?
En tout cas Nancy est de plus en plus radieuse à chaque rendez-vous. Mais le chemin vers l’orgasme et le plaisir est compliqué quand on s’est réprimée toute sa vie.
Nancy dit des choses qu'on n’ose pas toujours exprimer et ce film parlera à beaucoup de femmes sur des sujets comme l’acceptation de soi, de son corps, de ses désirs, de ses envies sexuelles, quel que soit l’âge. Ne pas s’interdire des choses sous prétexte qu’on n’a plus un corps jeune et ferme, qu’on a passé la date de péremption sociale et comme le dit Nancy, les Léo devraient être pris en charge pas la sécu !
J’ai été touchée par ce film, par le rôle et la prestation d'Emma Thompson qui se met à nu dans tous les sens du terme, elle est géniale. Un coming of age réussi version sénior !
Le rôle de Leo est également intéressant, il permet de s’intéresser en profondeur (sans mauvais jeu de mots !) à la profession d’escort, pourquoi on le fait, ce que ça implique sur sa vie, les relations avec les clients…
J’ai retenu cette phrase "Pleasure is a wonderfull. It's something we should all have." So true !
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_05523e_armageddon-time-affiche-film.jpg)
Armaggedon time de James Gray
New York, dans les années 1980, Paul vit dans une famille aisée, qu'il ne supporte pas. Seul son grand-père le comprend et l'encourage. À la Kew Forest School dans le Queens, Paul rencontre Jonathan, un garçon noir. Il vit dans de mauvaises conditions avec sa grand-mère malade. Les deux garçons deviennent amis.
Paul et Jonathan ont en commun une rébellion contre leur professeur et le système scolaire, ils sont en décalage avec leurs camarades. Leurs rêves dépassent les murs de l’école. Paul se rêve artiste mais dans sa famille juive à l’histoire d’intégration chargée, la réussite sociale est le fondement de l’éducation qu’il reçoit. Une réflexion sur la difficulté de changer de classe sociale, de s’intégrer, de se faire discret sur ses origines pour ne pas avoir à en souffrir. Une chose que Jonathan ne peut pas faire. Paul a son grand-père aimant et attentionné avec qui il peut aborder tous les sujets, Jonathan n’a personne.
Ils vont expérimenter leur amitié sous le regard incriminant des autres, les parents, le système scolaire, les camarades, les adultes noirs et blancs. Ils vont faire des bêtises, les 400 coups comme on dit mais Paul va se confronter aux préjugés et aux jugements hâtifs des adultes. Les dés sont pipés pour son ami Jonathan, ne comptant que sur lui-même pour s’en sortir mais résigné car à la fin il est toujours ce gamin noir pauvre dont la couleur de peau le condamne d’office. Paul le rêveur fera face à l’injustice sans toujours comprendre ce qui se joue sous ses yeux, les compromis avec lesquels on s’arrange.
Le contexte est celui de l’Amérique des 80's avec l’arrivée de Ronald Reagan au pouvoir, l’éducation des élites dans les collèges privés (la famille Trump est déjà là qui truste les discours), le racisme présent partout, la menace nucléaire.
Un récit initiatique qui puise dans l’enfance de James Gray et qui saisit finement ce passage de l’enfance à l’adolescence et la prise de conscience de sujets de société comme la différence de classe, le racisme, l’antisémitisme. Tout comme la complexité des relations familiales même dans une famille unie.
Une chronique de l’enfance sensible, matinée de mélancolie et de désillusions.
Un beau film (sur le fond et sur la forme car la photo est magnifique) qui touche par sa sincérité.
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_11948f_close-affiche-film.jpg)
Close de Lukas Dhont
Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu'à ce qu'un événement impensable les sépare.
Léo et Rémi sont deux ados qui ne se posent pas de questions, qui vivent leur amitié fraternelle comme elle vient, avec intensité et partage de leur imagination débordante.
Ils sont collés, s’observent, se regardent avec amour mais il va falloir que les autres se posent la question de la nature de cet amour pour qu’ils soient noyés d’émotions nouvelles.
Ce sont leurs camarades de collège qui veulent mettre des mots sur une relation. L’homophobie latente de la cour de récré fait cogiter les deux amis sur ce qui les lie. Une distance se crée, on sent alors une innocence perdue…
Léo et Rémi ne parlent à personne de ce qui leur arrive, eux-mêmes n’arrivent pas à verbaliser ensemble cette relation exclusive questionnée.
Ils sont à l’âge de la construction de soi, à l’âge des secrets, à l’âge aussi où on aime se conformer à la vision des autres, où l’on n’aime pas être perçu différemment. Le film a réussi à bien rendre cette étape complexe du passage de l’enfance à l’adolescence.
Puis on se concentre sur Léo (@eden.dambrine incroyable, crève l’écran), sa culpabilité, ce qu’il prend sur lui, ses émotions, le fait qu’il ne comprenne pas tout ce qui lui arrive.
Un film en deux parties, j’ai préféré la première, lumineuse, tendre et montrant bien la complexité des relations sociales au regard des autres. Je n’ai pas adhéré au parti pris entre la mère de Rémi et Léo, la réaction de l’adulte face à l’enfant… d’autant que pour moi il y a quelque chose de non dit pas expliqué plus tard…
J’ai bien pleuré et je garde en tête des images magnifiques dans les champs de fleurs tout comme le regard perdu de Léo.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_5e82a3_bones-and-all-affiche-film.jpg)
Bones and all de Luca Guadagnino
Maren part à la recherche de sa mère et rencontre Lee, un adolescent à la dérive qui va l’embarquer dans un road trip enflammé sur les routes de l’Amérique profonde. Leur amour naissant sera-t-il suffisamment fort pour résister à leurs démons, leur passé et le regard d’une société qui les considère comme des monstres ?
⠀
Un film classé dans le genre horreur épouvante et je rajouterai fantastique (Int - de 16 ans).
Une histoire de vampire revisitée mais j'avoue j'aurais préféré des vampires ! Un peu beaucoup de mal avec le cannibalisme.
Les scènes hard ne sont pas édulcorées, il faut pouvoir supporter certaines scènes.
Après, ça reste l'histoire d'humains différents qui doivent apprendre à vivre dans un monde qui ne veut pas d'eux comme ils sont (ça se comprend) et qui doivent se contrôler pour s'intégrer dans la société. Tout en évitant d'autres prédateurs. Leur besoin vital est aussi accompagné de cas de conscience...
Deux écorchés vifs, deux êtres isolés, marginaux et seuls qui vont se trouver. Les moments à 2 sont magnifiques quand ils s'approchent, s'appréhendent, se découvrent.
Maren est à la recherche d'elle même et de ses origines. Lee doit se réconcilier avec son passé, tous les deux ont un gros dossier familial à digérer 😁
Peuvent-ils trouver leur place et vivre "normalement" ?
Un road trip creepy avec des rencontres qu'on croirait sorties d'un monde parallèle doublé d'un récit initiatique coming of age.
Une belle réalisation, des images à la fois sublimes et épouvantables et un duo magique. Taylor Russell est bouleversante dans son premier grand rôle au cinéma
et Timothée Chalamet est incroyable, encore un rôle dans lequel il montre une autre facette et ça lui va bien. Quel acteur ❤
J'ai bien aimé mais il m'a manqué cependant une émotion plus forte sur la durée.
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_229699_piggy-affiche-film.jpg)
Piggy de Carlota Pereda
Pour Sara, l'été sous le soleil écrasant est synonyme du harcèlement qu’elle subit de la part des autres jeunes de son petit village. Lorsqu’un mystérieux étranger décide de s'en prendre à trois de ses brutes, tout s’arrête. Sara en sait plus qu’elle ne veut bien l’avouer et un dilemme se pose : parler et sauver ces filles ou ne rien dire pour protéger cet étranger qui l’a sauvée.
Piggy a reçu, en 2022, 5 prix en festivals et j'étais plus que curieuse de voir ce film espagnol.
Sara regarde avec envie et en boucle ses camarades du lycée qui vivent leur meilleure vie sur Instagram.
Ils se moquent d'elle et de ses parents bouchers. La symbolique de la viande jusque dans les insultes. Grossophobie de groupe décomplexée. Un jour le harcèlement va trop loin.
Elle n’est pas aidée par sa mère qui la harcèle d'une autre manière, un parent toxique. La mère est d'ailleurs un sacré personnage (j’adore l’actrice Carmen Machi).
Beaucoup d’humour noir, du trash mais pas tant que ça et notre voyeurisme est mis à l’épreuve.
Une petite ville où tout le monde est sur tout le monde.
Sara s'émancipe et se révolte pendant que le tueur fait un carton en s'en prenant aux harceleurs tout en sachant jamais vraiment comment gérer tout ce qui lui arrive.
Sara (bravo @lauragalanm, ce qu'elle fait est incroyable) qui avance et qui trimballe son corps malmené, qui supporte tout sans broncher ou presque, tétanisée.
Un film intriguant et ambigu, qui interroge notre rapport à la justice. Comme Sara je serais contente que ma harceleuse soit sévèrement punie tout en étant horrifiée et mal à l'aise si cela était le cas de cette façon.
Une bonne surprise, le dosage flippe et le reste est parfait pour ma nature sensible.
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_10494e_pacifiction-affiche-film.jpg)
Pacifiction de Albert Serra
⠀
A Tahiti, en Polynésie française, le Haut-Commissaire de la République De Roller, représentant de l’État Français, est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d’une population locale d’où la colère peut émerger à tout moment.D’autant plus qu’une rumeur se fait insistante : on aurait aperçu un sous-marin dont la présence fantomatique annoncerait une reprise des essais nucléaires français.
⠀
La première scène au Paradise (le paradis c'est en boîte de nuit?) m'a fait penser à du Jacques Tati !
Il n’y a pas de réelle intrigue mais plutôt une atmosphère indéfinissable entre fiction et docu.
Une immersion de 2h45 dans un Tahiti loin de la carte postale. Mais les paysages paradisiaques sont là tout comme le folklore que l'on sent attendu par les visiteurs.
Une île fantasmée à la réalité sidérante, dans une ambiance postcoloniale assaisonnée d’essais nucléaires qui ont laissé des traces, on découvre un paradis perdu. Un côté fin de règne, une époque révolue.
De Roller, personnage aux multiples facettes, sorte de Monsieur Loyal ou homme-orchestre, magistral @magimel.benoit, est de tous les plans ou presque. Ambigu, il fait le lien entre tous les autres personnages du film. Il use de ses privilèges tout en restant proches des locaux. Il use de diplomatie sans prendre parti. Autour de lui une galerie de personnages loufoques dont on ne saisit pas toujours la façon de jouer.
On ne comprend pas toujours tout, ça fait partie du film qui nous entraine sur différentes pistes mais nous illumine avec des séquences tellement incroyables comme celle du surf. Du réel qui fait surréaliste.
La lenteur assumée du film symbolise pour moi un état d'esprit qu'on retrouve à Tahiti.
Troublant, déroutant, hypnotique, ovni, original, intéressant, hallucinant, autant de qualificatifs que je peux accorder à ce film qui ne ressemble à aucun autre et qui laisse une trace.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_6f1f41_coma-film-affiche.jpg)
Coma de Bertrand Bonello
Une adolescente a un pouvoir, celui de nous faire entrer dans ses rêves. Mais aussi dans ses cauchemars. Enfermée dans sa chambre, son seul rapport au monde extérieur est virtuel. Elle navigue entre fiction et réalité, guidée par une youtubeuse inquiétante et mystérieuse, Patricia Coma.
Un film dédié à Anna, 18 ans, la fille du réalisateur. Qu’y a-t-il dans la tête d’une ado ? Avec cet OCNI (objet ciné non identifié), Bertrand Bonello propose une réponse.
On entre dans les pensées d’une ado de 18 ans qui tente des expériences avec l’ennui du confinement. Avec différents genres cinématographiques, épouvante, romance, horreur, animé, documentaire… on explore ses pensées morbides, absurdes, folles. La confusion de nos vies entre réel et virtuel, entre poésie et politique...
Des messages sur la vacuité des influenceurs qui vendent des produits inutiles, sur la nécessité de s’affranchir du regard des autres trop toxique, sur le réchauffement climatique, comme un manifeste sur l’état du monde, la planète en état de coma tout comme le confinement qui ressemble à un coma.
Un zoom mémorable entre copines, les feux de l’amour remix, la voix de Gaspard Ulliel, des scènes cauchemardesques… j’ai été hypnotisée par ce film.
Troublée aussi tellement j’ai retrouvé de choses pouvant s’appliquer à ma fille de 17 ans… Un pari réussi donc pour Bertrand Bonello.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_24ea8c_charlotte-affiche-film-animation.jpg)
Charlotte de Éric Warin et Tahir Rana
⠀
Charlotte Salomon est une jeune peintre juive allemande, dont le destin bascule à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Face au tourbillon de l’histoire et à la révélation d’un secret de famille, seul un acte extraordinaire pourra la sauver. Elle entame alors l’œuvre de sa vie...
Un biopic qui retrace le destin brisé de cette jeune artiste qui deviendra célèbre après sa mort. Un film en deux parties, l’une en Allemagne, l’autre en France.
Le film démarre dans les années 30 à Berlin avec le début des lois anti juives pour se terminer dans le sud de la France en 1943.
Charlotte vit avec son père et sa belle-mère. Ils tentent de continuer à vivre normalement et ne veulent pas quitter le pays malgré le climat. Pourtant Charlotte est acceptée aux Beaux-Arts, son talent est indéniable mais chaque jour l'air est de plus en plus irrespirable. Le rêve est trop beau pour durer. Sa famille l’envoie à Nice rejoindre ses grands-parents.
⠀
Une période agitée avec des moments de bonheur, durant laquelle elle apprend des secrets de famille qui vont bouleverser sa vie déjà dévastée par les nazis. C’est là qu’elle va dessiner et peindre pour se raconter, la persécution des juifs, tout ce qu’elle a vécu. Plus de 1300 gouaches et dessins. Une œuvre témoignage fabuleuse, nécessaire et artistique qu’elle appelle Vie? ou Théâtre?
Le graphisme du film est simple mais les couleurs sont magnifiques et la mise en scène des gouaches qui prennent forme sous nos yeux, c'est magique et merveilleux.
Une histoire incroyable et bouleversante qui se termine par des images d’archive et témoignages des parents. J’ai fini en larmes, je suis sortie du cinéma vidée et j’ai envie de retourner à Amsterdam juste pour aller voir ses gouaches.
Un film qui montre à quel point l’Histoire et l’art peuvent être liés tout en étant l’expression personnelle d’une grande artiste comme l’était Charlotte Salomon.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_fae779_les-miens-film-affiche.jpg)
Les miens de Roschdy Zem
Moussa a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. À l’opposé de son frère Ryad, présentateur télé à la grande notoriété qui se voit reprocher son égoïsme par son entourage. Seul Moussa le défend, qui éprouve pour son frère une grande admiration. Un jour Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Méconnaissable, il parle désormais sans filtre et balance à ses proches leurs quatre vérités. Il finit ainsi par se brouiller avec tout le monde, sauf avec Ryad…
Chère famille, on t’aime, on te hait mais tu ne laisses jamais indifférente !
On découvre une famille qui comme beaucoup de familles semble unie, enjouée, heureuse composée de personnalités différentes, de fonctions que chacun se donne, les non-dits, les reproches qu’on met de côté…
Puis Moussa le gentil devient Moussa le 'méchant'. Comme une soupape qui explose à force d’avoir toujours voulu arrondir les angles. Moussa qui vit aussi la fin d’une histoire et un divorce sans violences mais d’une violence psychologique inouïe.
Son état de santé va exacerber les relations familiales et remettre en question les rôles de chacun.
Des tranches de vie dans lesquelles on sent beaucoup d’amour et de tendresse. Sami Bouajila et Roschdy Zem, ces deux grands acteurs forment un duo remarquable et émouvant. On sent l’inspiration du réalisateur/acteur par sa propre vie.
Un film universel qui raconte la vie et la famille, dans ‘Les miens’ c’est comme dans la vie, on se retrouve souvent autour d’une épreuve.
Et quand la base arrière est solide, ça tient. Un bel hommage à toutes les familles du monde qui se soutiennent dans les épreuves comme dans les bons moments.
Un très beau et bon moment avec une fin qui réchauffe les cœurs.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_5af38f_les-femmes-du-square-affiche-film.jpg)
Les femmes du square de Julien Rambaldi
Angèle s’en est toujours sortie grâce à sa tchatche et à son culot. Pour s’éviter les représailles d’une bande de malfrats, elle parvient à se faire embaucher comme nounou d’Arthur, un garçon de 8 ans des beaux quartiers.
En découvrant les conditions de travail des autres nounous et leur précarité, Angèle décide de prendre les choses en mains.
On découvre avec Angèle la sociologie du square, les communautés qui ne se mélangent pas et les petites arnaques faciles des patrons envers des femmes qui n'ont pas les codes et qu'on ne respecte pas.
Angèle qui se fait souvent juger sur son apparence a le cœur sur la main et le petit Arthur qu'elle garde ne s'y trompe pas.
Avec les parents employeurs, c'est la rencontre explosive entre deux mondes, les préjugés dans les deux sens et il faut parler fort pour se faire entendre.
Un beau rôle principal pour @haidaraeye qui joue une nounou peu conventionnelle, un perso exubérante qui fait peur parce qu'elle vit juste plus fort. Elle est géniale !
Un vrai sujet sur l’exploitation de ces nounous invisibles de leur misère par les parents.
L’hypocrisie de la société bien contente d’avoir des nounous étrangères sans papiers pour les arnaquer ou les traiter mal.
Le mépris des parents alors que ces femmes s’occupent de leurs enfants à leur place.
Le rôle d' @ahmed_sylla est intéressant. Édouard, l’avocat noir qui doit faire doublement ses preuves et se taire face aux riches patrons blancs, celui qu'on appelle pour traiter les cas "diversité".
Edouard qui voit tout ce qu’il convoite depuis toujours lui échapper s’il prend position...
⠀
Une comédie sociale réussie, pleine de tendresse et qu'on peut voir en famille dès 10 ans.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_6c924a_saint-omer-affiche-film.jpg)
Saint-Omer de Alice Diop
Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de 15 mois. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement.
A travers le procès d’un infanticide (réel en 2013) le film interroge la maternité, les relations mère-fille, les traditions culturelles et le regard biaisé par les jugements faciles empreints de racisme. Laurence Coly a fait des études, elle s’exprime à la perfection, la surprise est réelle pour ceux qui s’attendaient à voir un cliché de criminelle noire.
En assistant au procès, Rama va interroger sa propre relation avec sa mère tout comme celle de l’accusée qui se retrouve décortiquée. Alice Diop s’intéresse au conflit générationnel de beaucoup de femmes issues de l’immigration africaine dont les mères sont restées silencieuses, leurs histoires inconnues avant l’arrivée en France, les manques et les non-dits. Des jeunes femmes comme Rama et Laurence qui veulent casser la tradition et réparer une chaine mère fille délabrée.
Une chronique judiciaire très bien documentée mais qui pour moi est passée à côté des émotions par le choix d’une mise en scène froide, lente, aseptisée jusque dans les interprétations.
Je n’ai jamais assisté à ce type de procès, peut-être que ce choix reflète une vraie réalité.
Un réel mélange entre documentaire et fiction (Alice Diop est documentariste), Rama c'est la fiction et pour moi c’était elle l’enjeu du film plus que de savoir pourquoi Laurence a tué sa fille, elle-même le sait elle ? Le regard de Rama sur elle-même, sur sa mère, sur Laurence, tout se mélange pour mieux se recréer.
Ambiguïté du rapport à la maternité, le lien qui nous lie à nos enfants… ce qui est construit ou détruit est aussi issu de ce que chaque femme avant d’être mère a vécu avec sa propre mère.
Je n’ai donc pas été touchée par le film mais j’ai écouté Alice Diop à la radio (après le film) elle est brillante, j’ai compris ce qu’elle a voulu faire avec Saint-Omer, je trouve que c'est très intéressant et réussi sur ce plan.
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_11b92b_les-couleurs-de-l-incendie-affiche-fil.jpg)
Couleurs de l'incendie de Clovis Cornillac
⠀
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais plusieurs événements vont la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement.
⠀
Une adaptation que j'ai trouvé plutôt fidèle au roman, c'est Pierre Lemaitre lui-même qui s'en est chargé !
J'ai bien aimé le choix du casting principal, Léa Drucker pour une Madeleine discrète, intelligente et résiliente. Benoît Poelvoorde en Gustave l'ambitieux et sournois et Olivier Gourmet parfait en Charles odieux et lâche.
Clovis Cornillac interprète le fidèle chauffeur Mr Dupré et montre bien les deux côtés du personnage, le serviteur et l'homme avec la façon dont il s'adapte à son interlocutrice selon son statut.
Il n'y a peut-être pas la folie d'Albert Dupontel qui avait adapté le premier de la trilogie de Pierre Lemaitre "Les enfants du désastre" avec Au Revoir là-haut, mais le film est réussi, on est pris dans le récit et la belle reconstitution de l'époque et de la société, des nantis vs les gens du peuple.
L'histoire se suffit à elle même : machinations, magouilles politiques, vengeance, grands destins romanesques, la crise de 1929, la montée du nazisme en Europe...
La réalisation la met en valeur ainsi que ses personnages et son époque. Un cinéma classique maîtrisé
⠀
Ps : Madeleine Péricourt est la soeur d'Édouard de Au revoir là haut mais on peut tout à fait voir Couleurs de l'incendie sans connaître les antécédents familiaux.
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_ac9e47_mascarade-affiche-film-bedos.jpg)
Mascarade de Nicolas Bedos
Lorsqu’un jeune gigolo tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse, c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma et d’un agent immobilier ?
⠀
J’ai beaucoup aimé les 2 premiers films de Nicolas Bedos. Je n’ai pas retrouvé ici l’originalité et pâte du début. Je n’ai pas détesté, je ne me suis pas ennuyée mais au final j’ai eu le sentiment de déjà vu. Des jeunes amants désargentés qui montent des arnaques, une histoire de manipulations à tiroir, le coup des coups… C’est ce qui m’a le plus déplu, que l’histoire soit aussi banale.
Il y a la description d’un milieu hypocrite et de faux semblants, petites bassesses et méchancetés dans la haute société, des jeux de gens riches qui se croient tout permis et la tristesse du couple Adrien/Margot qui pense avoir la vie facile avec leurs combines. Jamais ils ne pensent à faire autre chose de leur vie, travailler, avoir des projets…
Les personnages sont antipathiques et odieux, peut-être j’ai eu un plus d’empathie pour Adrien mais limite, on se fiche de ce qui leur arrive à la fin.
C'est peut-être ça l'originalité, que tout le monde soit détestable et qu'ils méritent leur sort.
Sinon la mise en scène du procès ça passe moyen, je n’y croyais pas. Un ancien alcoolique soigné qui boit j’ai eu des doutes et est-ce que vraiment aujourd’hui des jeunes laissent leurs notifications de sms etc en mode bruyant ??
Malgré tout ce que je dis, c’est vrai que ce n’était pas désagréable mais plutôt bof et vu que j’aime bien Pierre Niney, Isabelle Adjani et Emmanuelle Devos ça passe de justesse…
Je suis toujours autant fascinée par Isabelle Adjani que je ne reconnais plus mais la regarder jouer est un film un soi.
⠀
PS : Il n’y a que moi qui trouve que l’affiche est pompée sur La Forme de l’eau ?
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_6485fd_les-amandiers-film-affiche.jpg)
Les amandiers de Valeria Bruni Tedeschi
Fin des années 80, Stella, Etienne, Adèle et toute la troupe ont vingt ans. Ils passent le concours d’entrée de la célèbre école créée par Patrice Chéreau et Pierre Romans au théâtre des Amandiers de Nanterre. Lancés à pleine vitesse dans la vie, la passion, le jeu, l’amour, ensemble ils vont vivre le tournant de leur vie mais aussi leurs premières grandes tragédies.
⠀
Dans les premières scènes d'audition très drôles on reconnaît Stella en double de Valeria qui revient sur sa jeunesse à travers l'expérience Amandiers.
On sent une ambiance qui n'existe plus. La jeunesse, la fougue, les possibles, sexe, drogues, risques, libertés...
On a l'impression de faire partie de la troupe que la caméra suit de près, une grande famille qui vit à fond.
Une immersion dans les métiers du théâtre, le jeu qui déborde, les sentiments qui se mélangent sur scène et en dehors. Une vraie mise à nu sur scène qui peut affaiblir ou être une catharsis. L'histoire d'amour de Stella et Etienne entre romantisme et toxicité montre la fragilité exacerbée que peuvent avoir les comédien.nes.
⠀
Être actrice ou acteur c'est brûler sa vie ?
Un film sincère et réaliste qui n'édulcore pas. Malgré le génie des dirigeants, une façon de faire qui ne passerait plus.
Un casting frais qui se donne à fond et l'on voit naître les jeux de scène sous nos yeux, on sent la différence quand la mise en scène de Chéreau les incite à sortir d'eux mêmes.
Un film aussi bien sur la jeunesse que sur les Amandiers de l'époque. J'ai beaucoup aimé et j'ai reconnu beaucoup de choses d'un milieu que j'ai bien connu...
/image%2F1389689%2F20221112%2Fob_d02ff7_amsterdam-affiche-film.jpg)
Amsterdam de David O. Russell
L'histoire de trois amis proches qui se retrouvent au centre de l’une des intrigues parmi les plus secrètes et choquantes de l'histoire américaine.
Un peu de trash et d'humour disséminés partout pour cette histoire librement inspirée de faits réels.
Un voyage entre deux guerres à travers une histoire d'amour et d'amitié qui réunit trois personnages attachants sur les traces d’une conspiration et de société secrète.
Un côté comédies hollywoodiennes des années 30-40 et un grand plaisir à reconnaître le casting au fur et à mesure.
Des décors et images magnifiques, belle reconstitution historique.
Des dialogues parfois absurdes mais une déconstruction du récit qui donne au film un côté alambiqué et complexe et qui m’a un peu perdue par moments.
Une satire du monde des riches qui soutiennent les dictateurs (et cela vaut encore dans le monde contemporain) et qui ont ce fantasme de fonder une nouvelle société.
Un film qui met l’accent sur le choix de l'humain au lieu du pouvoir et la puissance, sur le choix de la tolérance et de l’amour de son prochain contre le racisme et la bêtise et qui met en valeur et rend hommage aux vétérans de la Grande Guerre mais aussi de toutes les guerres.
Tout n’est pas réussi mais j’ai pris un immense plaisir devant la succession de numéros de comédie savoureux.
Christian Bale est totalement incroyable, bluffant comme souvent en fait.
/image%2F1389689%2F20221128%2Fob_69994c_le-menu-affiche-film.jpg)
Le menu de Mark Mylod
Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales...
Interdit aux moins de 12 ans
12 invités dans restaurant privé de luxe, 12 personnes appartenant à un milieu social élevé, sauf une qui détonne tout de suite et à laquelle on s’identifie (en tout cas moi qui ne suis pas blindée !), Margot (Anya Taylor-Joy). Tout lui paraît artificiel, trop, elle ne se sent pas à sa place. La perfection culinaire ne lui donne pas envie.
On va découvrir les convives, entre ceux qui friment, ceux qui sont blasés et ceux qui sont en mode révélation divine ou adulation du chef.
Il est vrai que les plats servis sont de véritables œuvres d’art mais tout le staff est relativement désagréable, les plats font envie mais l’ambiance est pourrie.
Le chef à l’égo démesuré, tient à faire de son service un vrai cérémonial entre philosophie et nature, on voit l’emprise qu’il a sur son staff.
Mais que cache toute cette mise en scène pompeuse et intello ? On va aller de surprises en surprises comme les personnages.
Un thriller et huis clos culinaire qui s’attaque au milieu de la cuisine et de ses relations avec les autres que ce soient les médias ou les clients en égratignant au passage les critiques gastronomiques ou les influenceurs… le film s’interroge aussi sur la perte de sens d’un métier qui à force de plaire peut se perdre.
Un mélange des genres assez savoureux qui fait du Menu un bon divertissement.