Lectures et challenge / Novembre 2022
Publié le 14 Décembre 2022
Depuis cet été, je lis environ 10 livres par mois et j'ai eu envie de faire pareil jusqu'à la fin de l'année. J'ai encore tenu le rythme en novembre avec 11 livres dont 1 pour challenge lecture de Mélanie (47 catégories sur 60).
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Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon
"Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment.
Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver." L. L.
Un coup de coeur. J'ai adoré ce livre bouleversant qui part d'une histoire universelle pour finir sur une histoire personnelle. La construction du récit est brillante. Tout en cherchant l'âme et le souvenir de Anne Franck, Lola Lafon interroge sa propre histoire et son rapport à l'écriture.
Et pour ma part, une histoire commune avec l'auteure qui me touche. Lola Lafon raconte le poids des survivants des enfants et des petits-enfants qui comme elle le dit sont " des descendants hantés par un passé qui n'est pas le leur..." Elle raconte aussi le poids que peut être la judaïté dans un monde toujours antisémite.
J'ai aimé que ce livre remette remette en avant le talent d'écrivain de la jeune fille assassinée par les nazis. Ce rêve qu'elle avait d'écrire est au coeur du roman. J'ai encore appris des choses sur Anne Franck et sa famille, je me suis aussi remémorée ce que j'avais oublié. Il y un vrai travail d'enquêtrice qu replace le journal dans son contexte historique et tout ce qui est arrivé ensuite : les adaptations, les réécritures, les négationnistes, les conspirationnistes...
180 pages seulement et pourtant il y a tellement de choses profondes et intéressantes dans ce livre.
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A la recherche de Jeanne de Zazie Tavitian, illustrations de Caroline Péron
Un été, la cousine de Zazie lui parle d’un cahier de recettes retrouvé dans un grenier. Ce cahier, c’est celui de Jeanne Weill, son arrière-arrière-grand-mère. Dans la famille, tout le monde sait qui est Jeanne, assassinée en 1943 à Sobibor, un camp d’extermination nazi... Mais personne n’en parle jamais. À quoi ressemblait-elle, la vie de Jeanne, grande bourgeoise juive et parisienne ? Était-elle amoureuse ? Aimait-elle faire la fête ? Jouer avec ses enfants ? Ou préférait-elle courir les événements mondains ?
Un roman graphique qui nous entraine de Jérusalem à Dijon, de Paris à Sobibor. Une vraie enquête fouillée et passionnante sur les traces de Jeanne qui connut un destin funeste. Zazie Tavitian a rencontré de nombreux membres de sa famille éloignée et a réussi petit à petit à reconstituer une histoire oubliée et silencieuse. Emouvant et devoir de mémoire, j'ai aimé voyager avec Zazie.
J'ai eu envie de lire ce roman car la soeur de Zazie était la baby sitter de ma fille il y a plus de 15 ans. Et ça m'a touchée de voir ces points communs qu'on n'avait jamais abordé à l'époque...
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Le livre des soeurs de Amélie Nothomb
"Les mots ont le pouvoir qu'on leur donne." Amélie Nothomb
Un très bon cru Nothomb ! J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour inconditionnel entre deux sœurs qui se complètent et qui comptent l'une sur l'autre malgré leur différence d'âge. Une enfant unique et triste qui grandit seule entre deux adultes indifférents, dans leur bulle d'adultes fusionnels dont le bonheur est totalement dissocié de leur condition de parents. Une petite soeur arrive et la grande trouve un vrai sens à sa vie...
Il y a de la poésie, du fantastique mais tout paraît réel, j'ai vraiment été charmée.
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La saga des Cazalet 1 - Etés anglais de Elizabeth Jane Howard
Juillet 1937. A Home Place, au coeur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l'arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l'idée qu'une guerre éclate, s'entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins... Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu'elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance - ou l'impuissance - des hommes. L'été regorge d'incertitudes mais, sans l'ombre d'un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dedans et à me repérer entre les divers personnages mais au bout de 150 pages j'ai tenu un bon rythme. C'est savoureux, bien décrit voire trop à mon goût mais l'auteure dresse de beaux portraits de personnages aussi bien que d'un pays et de ses modes de vie. J'aime beaucoup tout en trouvant ça vraiment trop long (557 pages bien fournies). Je vais continuer la saga.
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Sale gosse de Mathieu Palain
Wilfried naît du mauvais côté de la vie.
Sa mère, trop jeune et trop perdue, l'abandonne. Il est placé dans une famille d'accueil aimante. À quinze ans, son monde, c'est le foot. Il grandit balle au pied dans un centre de formation. Mais une colère gronde en lui. Wilfried ne sait pas d'où il vient, ni qui il est. Un jour sa rage explose ; il frappe un joueur. Exclusion définitive. Retour à la case départ. Il retrouve les tours de sa cité, et sombre dans la délinquance. C'est là qu'il rencontre Nina, éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Pour elle, chaque jour est une course contre la montre ; il faut sortir ces ados de l'engrenage. Avec Wilfried, un lien particulier se noue.
Une immersion dans la vie des travailleurs sociaux et éducateurs qui tentent d'aider des enfants dont les parents sont défaillants. Des enfants comme Wilfried qui cherchent un sens à leur vie sans toujours le trouver car le passif, les manques et les questions sont trop importantes. Un roman fort et touchant qui donne envie de faire ce métier malgré les conditions déplorables dans lequel il peut parfois s'exercer.
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Atmore Alabama de Alexandre Civico
Un Français ravagé par un deuil débarque à Atmore, Alabama, et va rôder autour de la prison, à l'écart de la ville. Est-il en quête de dépaysement, de sensations fortes, de vengeance ? Il s'installe chez l'habitant, commence à prendre des habitudes dans la bourgade et rencontre une jeune Mexicaine à la dérive qui semble la seule à pouvoir le comprendre.
Un roman court qui m'a déroutée au début pour finir par me mettre KO à la fin. Le récit d'une journée entrecoupée de flashbacks qui vont nous amener à comprendre pourquoi ce français est arrivé là et quel est son but. le roman d'un deuil impossible, un roman noir sans espoir...
Catégorie 50 : un livre dont le titre comporte le nom d'un fleuve ou d'une rivière
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Mémoire de fille de Annie Ernaux
«J’ai voulu l’oublier cette fille. L’oublier vraiment, c’est-à-dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n’y suis jamais parvenue.»
Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux replonge dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, à la colonie de S dans l’Orne. Nuit dont l'onde de choc s’est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années.
S’appuyant sur des images indélébiles de sa mémoire, des photos et des lettres écrites à ses amies, elle interroge cette fille qu’elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd’hui.
A 18 ans, cette fille se veut indépendante, fière de gagner sa vie et de sortir de son village et de vivre comme les autres filles de son âge. J'ai beaucoup aimé le regard qu'Annie Ernaux porte sur elle-même et cette fille qui ferait tout pour plaire au garçon de ses rêves, elle semble familière. Une première expérience sexuelle ratée, ne pas savoir si c'est normal, se faire des films en permanence... Un été qui marquera la femme qu'elle deviendra, des souvenirs qu'elle aura du mal à regarder en face... Un récit troublant et bouleversant.
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Au bureau de Nicole Malinconi
Grande famille, écrit Jean, ils ont beau dire grande famille, on ne se connaît même pas, entre nous ; même pas tous ceux du bloc B. Ils peuvent bien nous rassembler une fois par an pour les vœux du président, ce jour-là on reste groupés par service. Au-delà des services, on ne fait que s'observer. »
Jean, Domi, Philippe, Suzanne. Depuis quand travaillent-ils ensemble au bureau ? Ils ne s'en souviennent pas, jusqu'à ce que l'annonce d'un plan de départs volontaires tombe comme un couperet. C'est alors que chacun (re)devient autre, soi ?, se protège, soupçonne, tire des plans sur la comète. Sont-ils au bord du précipice ? Vont-ils tomber ? Est-ce quelqu'un ou quelque chose pourra les sauver ? Un peu d'humanité, peut-être.
Vu les prénoms tout le monde semble proche de la retraite mais on n'en saura pas plus sur cette entreprise. On se demande bien ce qu'ils font dans cette boite ou personne ne semble très occupé, ça doit ressembler à pas mal d'entreprises.
Les petits secrets, la vie perso qu'on rapporte au bureau ou qu'on prend bien soin de cacher, l'ennui, les histoires d'amour, les drames... Une peinture douce-amère du monde du travail qui peut parler à beaucoup.
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La dernière tempête de Ragnar Jónasson
La terrible tempête de neige qui s’abat sur l’Islande aurait dû décourager les plus téméraires de s’aventurer à l’extérieur. Ils l’ont pourtant fait. Ce couple n’aurait jamais dû laisser entrer chez eux un inconnu. Il l’a pourtant fait. Un invité indésirable. Un mensonge innommable. Un meurtre. Tous ne survivront pas à cette nuit. Et l’inspectrice Hulda, chargée de l’enquête, continuera d’être hantée par ses fantômes très longtemps encore.
Un thriller addictif qui donne vraiment froid, on sent l'ambiance décrite par l'auteur et clairement je ne pourrais jamais habiter dans ce genre d'endroit isolé et au climat aussi dur. Tous les ingrédients sont mis en place pour que ce soit flippant. Une histoire incroyable et terrible aux apparences trompeuses. Un très bon polar glaçant dans tous les sens du terme.
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Omerta de R.J Ellory
Écrivain à la dérive, John Harper vient d'apprendre une nouvelle qui le bouleverse : son père, qu'il n'a jamais connu et croyait mort depuis longtemps, est bel et bien en vie. Il se trouve dans un hôpital de Manhattan où l'on vient de le transporter, à la suite de graves blessures par balles. John n'est cependant pas au bout de ses surprises : son père n'est pas n'importe qui, puisqu'il s'agit de Lenny Bernstein, l'un des pontes de la mafia new-yorkaise. Bien vite, John va découvrir que si son passé a été bâti sur des mensonges, son présent l'est tout autant. Pour démêler le vrai du faux, il va devoir se confronter à une énigme insoluble : quel genre d'homme est vraiment son père ?
Auteur que j'adore avec du très bon et du un peu moins bon. Mais là j'ai été déçue. Trop long, trop de redites mais vraiment tout le temps, genre 200 pages de trop si on enlève tout ce qu'on nous raconte dix fois. Les personnages ne sont pas très attachants, le style est différent, poussif... Je n'ai pas eu le sentiment de lire le R.J Ellory de d'habitude.
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- 30° de Donald Harstad
En plein hiver, le shérif Carl Houseman enquête sur une série de cambriolages dans une petite ville de l'Iowa et trouve deux cadavres gelés dans une ferme abandonnée. Un suspect est vite arrêté mais en essayant d'en savoir plus sur ce qui s'est réellement passé, Carl se rend compte que son enquête dérange.
J'ai été au bout mais sur les 80 dernières pages j'ai lu en accéléré. J'ai eu du mal à lire et à finir ce livre, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas lâché l'affaire plus tôt. Long, ennui et trop technique. Pourtant ça avait l'air bien sur le papier...