Mon cinéma Août 2022
Publié le 5 Septembre 2022
Leila et ses frères de Saeed Roustaee
Leila a dédié toute sa vie à ses parents et ses 4 frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères.
Leila, super héroïne du quotidien entre supporter ses horribles parents toxiques et veiller sur ses frères adultes mais pas lancés dans la vie. Toujours là, protectrice, qui a mis sa vie de côté dans une société iranienne axée sur les hommes.
Intelligente et affutée, sa vision de l’avenir est brillante. Elle les écrase tous de sa clairvoyance. Incroyable Leila qui tient tête à toute sa famille, mais jusqu’à quand tiendra-t’elle ? Seule contre tous.
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Chaque frère à un parcours différent, pas toujours évident de choisir entre Leila et leur père, patriarche égoïste qui ne cherche qu’à obtenir l’approbation et la reconnaissance d’un grand clan familial qui le méprise. On découvre un autre aspect de l’Iran avec ses traditions familiales ancestrales très codées. La grande scène du mariage est démente, sur la forme et sur le fond, c’est grandiose.
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De la tendresse malgré tout mais peu d’espoir même s’il subsiste. Société patriarcale qu’on ne peut changer, résignation mais possible d’essayer de changer les hommes qu’on côtoie, peut-être…
Chronique familiale et drame social qui parle de la situation économique du pays et des dérives, de la pauvreté et des combines pour s’en sortir. Une autre scène de dingue, celle de la voiture. Mais il y en a tellement d’autres, l’usine notamment.
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Un film maitrisé de bout en bout, une démonstration de mise en scène masterclass, des interprétations magnifiques et fortes, des personnages tous bien écrits, 2h40 de cinéma qui laisse une trace.
Le genre qui te laisse pantoise sur ton fauteuil tellement il y a de talent à tous les niveaux. Assurément dans mon top de l’année 2022, un chef d’œuvre.
Pour moi que ce film soit reparti bredouille de #Cannes2022 décrédibilise totalement le jury et le festival.
Everything Everywhere All at once des Daniels
Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et subit un contrôle fiscal. Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde…
La vie d’Evelyn donne le tournis, essorée de toute part, elle ne prend ni le temps de vivre, ni celui de profiter de ses proches.
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Un film très riche sur le plan métaphysique et philosophique. Métaphore de la société et du monde à réparer car chaque jour les infimes changements nous dirigent vers le chaos. Réflexions sur les choix de vie qui déterminent nos destins. Comment ne pas devenir la pire version de soi-même, le sens de l’existence, la place de l’humain dans l’immensité de l’univers dans lequel on peut se sentir perdu… mais réussir à trouver le bon, le beau, le vrai dans l’univers dans lequel on est coincé !
De l’humour et de l’absurde avec les déclencheurs pour passer d’un univers à l’autre. Un film psychédélique, sous acide permanent (mais des scènes de combat trop longues) à découvrir sans trop savoir à quoi s’attendre.
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Est-ce que c’est réel ces histoires de multivers ou est-ce l’effet cocote minute dans la tête d’Evelyn ? Une prise de conscience qui déclenche tout ça ou la réalité ? On imagine plein de pistes, ça part dans tous les sens, à chacun.e de se faire son idée.
Pour moi c’est avant tout une grande et belle histoire d’amour et de relations familiales. La symbolique est énorme sur le sujet famille, couper le cordon, lâcher prise, suivre les conseils des parents, se sacrifier pour les autres, ne pas réussir à leur parler, à les écouter…
J’ai beaucoup aimé, lâché mes larmes une, deux fois, la dernière partie très forte en émotion est celle qui donne au film une autre dimension, plus intense que le côté fou, speed et sf d’action. Une dinguerie comme diraient nos ados !
De l’autre côté du ciel de Yûsuke Hirota
Lubicchi vit au milieu de grandes cheminées dont l’épaisse fumée recouvre depuis toujours le ciel de sa ville. Il aimerait prouver à tous que son père disait vrai et que, par-delà les nuages, il existe des étoiles. Un soir d’Halloween, le petit ramoneur rencontre Poupelle, une drôle de créature avec qui il décide de partir à la découverte du ciel.
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Un petit coup de coeur pour ce merveilleux film d'animation qui enchante et émeut.
Des paysages fantastiques et des petits détails qui donnent le sourire. Des emprunts à l'univers du jeu vidéo (j'en ai reconnu certains auxquels jouait ma fille), un graphisme que j'ai beaucoup aimé.
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Lubicchi est un sacré petit bonhomme, ramoneur dans la ville aux cheminées pour se rapprocher du ciel. Courageux mais seul, l'arrivée de Poupelle dans sa vie va tout chambouler. Chercheurs d'étoiles et d'amitié, un duo attachant.
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Parabole des citoyens qu’on laisse dans le noir pour mieux les contrôler, métaphore des écrans de fumée...
Super idée que l’argent périssable, une bonne idée de départ qui se transforme en dictature comme dans la vraie vie quand des nouveaux mouvements positifs à la base deviennent dictatoriaux à force de vouloir convaincre et d'imposer...
Symbolique des étoiles, de l'espoir et de la lumière au bout du tunnel.
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Un très joli film qui sensibilise les enfants à divers sujets entre l’écologie, la tolérance et croire en ses rêves. Tout en plaisant aux adultes comme moi ! (enfin, je ne sais pas si je suis vraiment adulte au cinéma !)
Un feel good anime qui ira chercher votre âme d'enfant assurément !
Nope de Jordan Peele
Les propriétaires d'un ranch californien au fond d’une vallée perdue, rencontrent une force mystérieuse qui affecte le comportement humain et animal.
Je n’aime pas avoir trop peur au cinéma mais j’adore Jordan Peele parce qu’il a le bon dosage entre la peur et le reste.
Dès les 3 premières minutes s’installent une ambiance étrange et un climat fantastique flippant et intrigant.
Le personnage de OJ est déjà lui-même mystérieux. Taiseux et semblant mal à l’aise avec les autres, on a l’impression qu’il est bizarre. Sa sœur Em, est cash, enjouée et plus accueillante. Mais OJ cache bien son jeu avec une attitude flegmatique et posée qui va se révéler parfaite pour réagir dans les situations dramatiques.
L’exploitation familiale dont il s’occupe bat de l’aile et il rêve d’autre chose, point commun avec sa sœur, des rêves de gloire et d’argent facile dans une société où le buzz est synonyme de célébrité et de vie meilleure. Les phénomènes qu’ils observent deviennent l’enjeu d’un avenir radieux et différent malgré le danger.
De l’imprévu, du comique, de l’absurde, du drame, de la critique de la société du spectacle, de l’utilisation des animaux, de la difficulté et de la visibilité des minorités dans le monde du show bizz et du cinéma, de la fascination des Us pour les extra-terrestres et tant d’autres choses dans ce film riche et dense malgré une fausse sensation de lenteur dans le déroulé des faits. J’ai trouvé que le contraste entre cette impression de lenteur et tout ce qui se passe dans le film créait un climat encore plus fantastique et mystérieux.
Un film réussi, inventif et original à la frontière du western fantastique et de la chronique de société. Des images incroyables, des plans remarquables et dingues, le film a une vraie touche arty qui marque.
3000 ans à t’attendre de George Miller
Alithea Binnie, spécialiste célèbre de l’étude des contes et légendes, bien que satisfaite par sa vie, porte un regard sceptique sur le monde. Un jour, elle rencontre un génie qui lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les histoires de vœux se terminent mal. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire.
Un film qui divise entre le sublime pour certains et le gnangnan pour d’autres. Il m’a fallu quelques jours pour y repenser et me faire un avis. Je suis ressortie de la salle sous le charme sans être totalement transportée mais indéniablement avec un ressenti positif.
Cette réécriture des contes des 1001 nuits raconte des histoires qui enchantent ou charment et de mon côté j’ai beaucoup aimé les effets spéciaux.
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Ça parle d’amour, de besoin et de quête d’amour et du pouvoir des histoires. La spécialiste va se laisser emporter par elles, va ressentir des choses enfouies à travers les confessions d’un génie pas comme les autres (Idris Elba en douceur). Mais va-t-elle se laisser aller à exprimer ses vœux les plus chers ?
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Alithea et le génie se livrent à un jeu de la séduction sensuel et romantique. C’est merveilleux de la voir casser petit à petit, ses chaines et s’abandonner. Tilda Swinton a un rôle sympathique, ça fait du bien de la voir plus vulnérable...
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Finalement, conter, raconter, transporter les mots à travers le temps, c’est ce qui fait que les choses ne disparaissent pas.
Un film étrange qui passe comme une belle histoire… et un titre magnifique qui raconte à lui seul toute une histoire.
Vesper Chronicles de Kristina Buozyte et Bruno Samper
Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme.
Dans un monde hostile, Vesper, une jeune ado, a choisi l’isolement et la liberté pour pouvoir aussi s’occuper de son père malade.
Elle veut s’élever socialement en espérant avoir un jour accès à une citadelle, un rêve et un espoir qui vont grandir avec une rencontre imprévue. En attendant, comment accepter sa condition et en tirer le meilleur parti ?
Elle doit faire face à la nature modifiée, au manque de nourriture, à la solitude et surtout à son oncle, sorte de caïd local qui régente tout et tout le monde sauf elle… Vesper est une génie de la nature, une bio-hackeuse qui rebondit en permanence et s’adapte à ce monde nouveau génétiquement modifié. Elle sent son potentiel qui ne demande qu’à être exploité pour le bien de tous.
Les Chroniques de Vesper n’est pas un énième film dystopique formaté à gros budget. C’est un conte fantastique, onirique et rempli de poésie et de beauté sans effets spéciaux délirants mais avec beaucoup d’inventivité et malgré le tout petit budget, rien ne sonne faux. Son rythme tranquille prend le temps d’installer les personnages et au fur et à mesure on se sent presque avec eux au milieu de cette forêt mystérieuse et habitée. Le duo à la réalisation a créé un vrai univers crédible féérique et horrifique avec des décors très travaillés, une merveille visuelle. Une fable écologique et sociale originale qui dresse un beau portrait de jeune fille forte et non soumise, une as de la survie, la sienne et celle de l’humanité.
A ma séance, 4 personnes sur 14 sont sorties. Je n’ai pas compris. Ça ne devait pas assez bouger ou exploser je ne sais pas mais il faut vraiment se laisser emporter par ce film qui détonne dans la production du genre.
Là où chantent les écrevisses de Olivia Newman
Kya, une petite fille abandonnée, a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord. Lorsqu'un homme est retrouvé mort, toute la communauté la considère immédiatement comme la principale suspecte.
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Kya est une enfant qui doit survivre seule et en fusion avec la nature, sa compagne au fil des jours et des saisons.
Elle ne sait pas toujours comment se comporter avec les autres qui l’ont rejeté ou déçu dès son enfance, ses relations amoureuses seront déterminantes…
Elle est la suspecte idéale aux yeux de toute une communauté. On va suivre le procès tout au long du film, entrecoupés de flashbacks durant lesquels on apprend l’histoire de sa famille et ce qui l’a amenée à vivre seule dans les marais, devenant une marginale moquée ou rejetée par presque tous les habitants de la ville proche.
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Est-elle coupable ou bouc émissaire d’une société qui la juge dès son enfance ?
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Une ode à l’amour de la nature libre et sauvage à travers les marais de la Caroline du Nord. Un très beau travail de naturaliste avec des dessins magnifiques de la faune et la flore.
Un film dans lequel on part en balade, en échappée belle même si parfois ça s’assombrit.
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Du romanesque et du tragique, un film classique et un peu lisse mais j’ai bien aimé. Je n’ai pas lu le roman donc pas de comparaison ni de spoil avant la séance.
La Verónica de Leonardo Medel
Verónica Lara, épouse d’une star de football international et mannequin très populaire sur les réseaux sociaux, cherche à gagner des abonnés pour devenir l’égérie d’une grande marque de beauté. Tous les moyens sont bons…
Verónica vient de revenir au Chili avec sa star de mari et son bébé Amanda après 4 années à Dubaï. Sur le papier elle a tout pour être heureuse mais avec la scène d’ouverture on comprend que quelque chose cloche. Burn out ? Dépression post partum ? Elle a clairement un problème avec sa maternité. Des scènes qui font mal au cœur…
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Exploration d’une personnalité sous toutes ses facettes : femme de, mère, fille, influenceuse, tante, belle fille, amie… Et à chaque aspect on découvre une femme complexe qui joue avec son image et celle des autres, une control freak des apparences heureuses et superficielles, une femme totalement égocentrée qui a besoin de se sentir aimée et en sécurité.
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Le film est construit avec des allers-retours entre la vie privée et la vie pour les réseaux et la célébrité. Entre les interrogatoires d’un juge d’instruction sur un événement passé et les mises en scène de ses photos, il y a des moments de réalité intenses quand elle joue avec ses neveux ou se confie à sa belle-mère.
On se questionne sur ses relations avec un mari trop gentil, on va aller de surprise en surprise.
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Une femme lucide sur sa condition qui manie à la perfection ses échanges avec les autres surtout quand ils sont exposés.
Un film dur et sans concessions sur la dictature des apparences, la course à la célébrité et au buzz. Il y aussi la question de l’instinct maternel. Cela se passe au Chili mais la critique vaut pour d’autres pays.
Le portrait glaçant d’une influenceuse qui en devient fascinante malgré tout ce qu’elle fait pour arriver au sommet.
J’ai bien aimé, je dirais juste qu’il y a un petit manque de profondeur dans l’ensemble.
Bullet train de David Leitch
Tueur à gages poursuivi par la malchance, Coccinelle (Brad Pitt) a fait échouer sa dernière mission. Lorsqu’il est engagé pour récupérer une mallette à bord d’un train à grande vitesse lâché à travers le Japon, il est déterminé à y parvenir – sans violence. Sauf que le destin en a décidé autrement : iI se retrouve bientôt nez à nez avec une bande d’assassins venus du monde entier qui sont tous liés par un objectif commun. C’est désormais une course folle contre la montre si Coccinelle veut descendre – indemne – à la prochaine station…
Brad Pitt est super cool, Joey King réussit le passage au cinéma et à faire oublier l’image qu’on a d’elle avec la série des Kissing Booth, une belle brochette d’acteurs qui font tous un chouette numéro (gros coup de cœur pour le rôle d’Aaron Taylor-Johnson), de l’action et de l’humour.
Un film sympathique, divertissant mais pas révolutionnaire. Une impression de déjà-vu et l’utilisation de la musique un peu trop forcée.
Rien à ajouter, j’ai néanmoins passé un moment agréable malgré quelques longueurs et répétitions.
L’année du requin de Ludovic et Zoran Boukherma
Maja, gendarme maritime dans les landes, voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission…
Toujours un plaisir de retrouver Marina Foïs qui passe d’un rôle à l’autre avec aisance. Un casting de pro et d’amateurs qui donne parfois au film des allures de documentaire sur la vie d’une brigade marine d’une petite ville balnéaire.
Le film a beaucoup de choses à dire, peut-être trop. Je l’ai trouvé très réaliste sur les situations montrées : les réactions des gens face au danger, les réactions complotistes, la façon dont Maja appréhende la retraite à un âge où l’on peut encore prouver son talent ou être utile.
Il y aussi toute la dimension écologique, la discussion sur les espèces protégées. Faut-il mettre en danger l’humain pour répondre aux normes ? Choisir entre le développement durable et le développement du tourisme qui fait vivre une ville et donne des emplois ? Des questions très actuelles.
Je n’ai pas aimé la conclusion du film et il y a pas mal d’incohérences notamment sur le coup des pêcheurs réunionnais et quel est le message au final ? Je suis mitigée par un mélange des genres pas toujours réussi mais j’ai trouvé le film intéressant avec un bon potentiel, surprenant et original. Ce n’est pas une comédie par contre, la bande annonce est trompeuse.
Memories de Koji Morimoto, Tensai Okamura, Katsuhiro Ôtomo
Avec MEMORIES, Katsuhiro Otomo achève sa transition du manga vers l'animation, déjà largement entamée quelques années auparavant, en 1987 avec AKIRA. Grâce à la complicité de deux autres monstres sacrés de l'animation japonaise, Koji Morimoto et Tensai Okamura, il nous livre un triptyque surréaliste, forcément mâtiné d'une couche de science-fiction. Les trois donnent vie à trois histoires tirées du manga du même nom, lui aussi écrit et dessiné par Katsuhiro Otomo.
Un film de 1995 mais 1ère sortie en France au cinéma.
Dans Magnetic Rose de Koji Morimoto, des éboueurs de l’espace entendent un mystérieux SOS et se retrouvent dans un vaisseau fantôme dans lequel retentit la musique de Madame Butterfly. Mon préféré des trois. Un space opéra poétique, tragique et hypnotisant qui fait très contemporain. A la recherche de l’amour éternel…
Stink Bomb de Tensai Okamura parle de contamination, d’arme chimique, d’humanité condamnée. De l’absurde et un personnage principal horripilant. Ça m’a fait penser à plein de séries japonaises contemporaines sur le déroulé des faits.
Cannon Fodder de Katsuhiro Otomo est le plus dérangeant et étrange. Une famille dans une ville pleine de canons, une guerre absurde durant laquelle il faut faire fonctionner les canons chaque jour. Les images font penser aux deux guerres mondiales, un mix entre 14-18 et 39-45. Un monde où les rêves d’enfants sont d’être des chefs de guerre…
J’ai bien aimé surtout le premier mais pas emballée plus que ça sur la totalité, à replacer dans le contexte années 90 probablement. Je ne m’y connais pas assez en animation japonaise pour dire l’impact de ces réalisations ni assez pour décortiquer les œuvres selon les styles de chaque réalisateur.
La dérive des continents (au Sud) de Lionel Baier
Nathalie Adler en mission pour l’Union Européenne en Sicile est chargée d’organiser la prochaine visite de Macron et Merkel dans un camp de migrants. Présence à haute valeur symbolique, afin de montrer que tout est sous contrôle. Mais qui a encore envie de croire en cette famille européenne au bord de la crise de nerfs ? Sans doute pas Albert, le fils de Nathalie, militant engagé auprès d’une ONG, qui débarque sans prévenir alors qu'il a coupé les ponts avec elle depuis des années. Leurs retrouvailles vont être plus détonantes que ce voyage diplomatique…
La préparation de la visite du PR même si elle caricature un peu l’entourage des politiques et des serviteurs, est très réaliste. Savoureuse et drôle de petite bataille France-Allemagne à travers les représentants du protocole. L’occasion de parler de la politique d’accueil des migrants en Europe et ses contradictions.
Puis il y les retrouvailles conflictuelles entre Albert (Théodore Pellerin que j’adore et qui motive mon déplacement au ciné !) et sa mère partie quand il avait 12 ans.
Tout semble les séparer, intéressant qu’il s’occupe des migrants, un peu comme elle. Albert est un jeune homme engagé, passionné, révolté et en colère contre le monde entier ou presque et contre sa mère. Une confrontation générationnelle sur la façon de gérer le monde et les migrants, l’hypocrisie générale qui peut se trouver des deux côtés mais aussi la remise à plat d’une relation mère-fils, et sa reconstruction ?
J’aime bien l’humour décalé de Lionel Baier qui mélange souvent comédie et politique et dénonce malgré tout des situations ubuesques. Il y a beaucoup de second degré. Le film est moins réussi pour moi que Les Grandes Ondes (à l’Ouest) parce l’histoire familiale prend beaucoup trop de place par rapport au reste mais j’ai néanmoins apprécié dans l’ensemble.
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America Latina de Damiano et Fabio D'Innocenzo
Massimo Sisti a tout ce dont il pouvait rêver : une sublime villa et une famille aimante. Mais un évènement va bouleverser sa vie à jamais. Alors qu’il descend dans sa cave, il y découvre une jeune fille attachée et très mal en point. Qui est-elle ? Comment est-elle arrivée là ?
Première réaction de spectatrice, pourquoi ce type n’appelle ni la police ni les secours ? Trop bizarre et cette impression ne m’a plus quittée.
Étrangeté totale et ambiance inquiétante tout le temps que ce soit chez lui en famille dans cette maison d’architecte bizarrement conçue ou avec ses amis.
On voit la transformation d’un homme pris au piège par cette gamine dans sa cave tandis que sa crise de couple s’accentue, un cauchemar éveillé.
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Un pitch de départ original, on ne sait pas où on veut nous emmener mais ça n’a pas duré pour moi, j’ai compris assez vite ce qu’il en était et du coup je me suis un peu ennuyée.
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Déception pour ma part, j’attendais un film différent. Il me reste une scène de dégustation de gâteau digne d’un film d’horreur et un magnifique plan sous la douche.
Pas compris l’idée générale du film… Une descente aux enfers comme métaphore ? Mais de quoi ?