Lectures et challenge 2022 / Février

Publié le 8 Mars 2022

 Lectures et challenge 2022 / Février

Je tiens le rythme pour ce deuxième mois de l'année et du challenge lecture de Mélanie.

Dix livres de genres différents avec six catégories pour le challenge, ce qui m'amène à 14 catégories sur 60.

 

Les miracles du bazar Namiya de Keigo Higashino

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes hommes se réfugient dans une vieille boutique abandonnée dans l’intention d’y rester jusqu’au lendemain. Mais tard dans la nuit, l’un d’eux découvre une lettre, écrite 32 ans plus tôt et adressée à l’ancien propriétaire. La boîte aux lettres semble étrangement connectée aux années 1980. Les trois garçons décident d’écrire une réponse à cette mystérieuse demande de conseil. Bientôt, d’autres lettres arrivent du passé. L’espace d’une nuit, d’un voyage dans le temps, les trois garçons vont changer le destin de plusieurs personnes, et peut-être aussi bouleverser le leur.

Un coup de cœur pour ce roman qui mélange les genres. Un puzzle d'histoires qui prennent forme petit à petit, des destins liés, des rencontres qui changent une vie et des héros du quotidien. Un peu de fantastique pour raconter beaucoup d'humanité, de secondes chances, des rêves ou des vies ordinaires parfois extraordinaires.

Un roman original qui parle aussi du Japon contemporain. J'ai été touchée en plein cœur.

 

Connemara de Nicolas Mathieu

Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions, l’âge des choix. On pourrait croire qu’il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c’est l’histoire d’un retour au pays, d’une tentative à deux, le récit d’une autre chance et d’un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.

Après Nos enfants après eux, j'ai beaucoup aimé cette nouvelle incursion dans les Vosges et notamment la région d'Epinal que je connais. Beaucoup aimé mais pas autant que le précédent qui était plus fort. Ici les adultes désabusés m'ont moins fait vibrer que leurs pendants adolescents mais j'ai aimé comprendre ces adultes à travers leurs jeunesses. La plume de Nicolas Mathieu est entrainante. Il sait si bien parler de la vie des classes moyennes et populaires, de ces ambiances de petites villes de province, des aspirations, des vies vécues sans passion, des barrières qu'on se met, des pièges dans lesquels on s'enferme...

Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas

En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des "heures".

Après avoir beaucoup aimé le film j'ai eu envie de lire le livre pour voir les différences. J'ai préféré le film pour les personnages qu'il a mis en scène en leur donnant plus de place et plus d'épaisseur que ceux du livre. Le livre se lit vite et reste centré sur le personnage de Florence. Je n'ai pas retrouvé le style fluide et agréable de L'inconnu de la poste que j'avais trouvé brillant. Parfois même les phrases sont compliquées à comprendre, comme si le côté prises de notes n'était pas forcément réécrit ensuite.

Et bien sûr le questionnement sur cette "infiltration" d'une journaliste qui prend le travail de quelqu'un d'autre tout en dénonçant un système, des conditions de travail très dures et la précarité qui fait mal aux tripes quand on lit combien les gens gagnent et se sont arnaquer des heures supplémentaires, des temps de trajets... Un livre qui fait cogiter et réfléchir sur notre société.

Catégorie 7 : un livre dont la publication a fait scandale

La décision de Karine Tuil

Mai 2016. Dans une aile ultrasécurisée du Palais de justice, la juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d’un jeune homme suspecté d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s’en ajoute un autre, plus intime : mariée depuis plus de vingt ans à un écrivain à succès sur le déclin, Alma entretient une liaison avec l’avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays... Avec ce nouveau roman, Karine Tuil nous entraîne dans le quotidien de juges d’instruction antiterroristes, au cœur de l’âme humaine, dont les replis les plus sombres n’empêchent ni l’espoir ni la beauté.

Après avoir lu ce livre je me dis que je n'aurais jamais pu être juge. Comment savoir ? Ne jamais faire confiance ? Ne jamais donner de 2e chance ? Comment faire quand les preuves ne sont pas accablantes ?

Plein de questions mais clairement la situation de la juge dans le livre est sujette à débat avec sa liaison. Et c'est nous qui devenons juges.
Je ne suis pas archi fan du style et de la façon de raconter notamment tout ce qui concerne la vie privée de la juge mais le livre parle d'un sujet grave et intéressant.

Catégorie 31 : un roman dont l'action a lieu dans une capitale européenne

Je ne retrouve personne de Arnaud Cathrine

Lorsqu’Aurélien Delamare débarque à Villerville un dimanche d’automne pour régler la vente de la maison familiale, il est censé n’y passer qu’une nuit. Ce séjour va pourtant se prolonger et prendre l’allure d’un état des lieux personnel. Face aux fantômes ravivés de l'adolescence, Aurélien interroge son histoire jusqu'à sonder les racines d’une solitude à la fois subie et choisie. Maintenant qu’il est revenu en presque étranger dans son village natal, la question se pose autrement : s'agit-il de retrouver quiconque ou de rencontrer enfin quelqu'un ?

A travers le personnage d'Aurélien, écrivain, Arnaud Cathrine dont j'adore la plume et la sensibilité nous entraine dans une introspection personnelle sur les thèmes de la fratrie, de l'amitié, de la famille et même sur le métier d'écrivain. Trouver sa place dans une famille ça peut être long et douloureux. Il y a aussi le passé qu'on ne peut rattraper (j'avais deviné pour Benoît et toute cette partie sur l'adolescence d'Aurélien est magnifique)...

L'auteur écrit décrit si bien si bien les choses qu'on a laissé filer, de celles qui engendrent cette mélancolie que l'on se traîne comme un doudou... J'ai adoré ce roman.

Catégorie 22 : un roman dont les personnages principaux sont d'une même fratrie

 

J'entends des regards que vous croyez muets de Arnaud Cathrine

"Je te préviens : je n’ai pas du tout envie de me retrouver dans ton livre." Avec ces soixante-cinq récits brefs, Arnaud Cathrine capte les vies d’inconnus croisés dans le métro, au café ou sur la plage. Des destins qu’il observe pour mieux les inventer, à travers un jeu de miroirs où apparaissent les fantasmes de l’écrivain, qui devient à son tour un personnage à part entière.

Parfois 6 lignes, parfois quelques pages, des impressions du quotidien, des vies imaginées... Arnaud Cathrine observe les gens qui l'entourent tout en se racontant lui-même. Parfois j'avais envie que ça continue parfois je n'étais pas intéressée mais on ne sait jamais où va aller l'histoire.
Des moments touchants, d'autres qu'on a plus ou moins vécu, un concentré de moments de vie.

Catégorie 9 : un roman dont le titre comporte au moins 7 mots

Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla de Jean-Paul Rufin

"Edgar et Ludmilla. Ce qui a été écrit sur eux, leurs succès, les scandales auxquels ils ont été mêlés, leur réussite éclatante et leurs périodes de crise, voire de déchéance, rien ne peut être compris sans entrer dans le détail du couple qu’ils ont formé. Avant de commencer ce périple, je voudrais vous adresser une discrète mise en garde : ne prenez pas tout cela trop au sérieux. Il ne faut jamais oublier que Ludmilla et Edgar se sont d’abord beaucoup amusés." Pour Edgar et Ludmilla, c’est "ni avec toi, ni sans toi". Alors ils ont inventé une autre manière de s’aimer. De la Russie à l’Afrique du Sud, ce livre est l’histoire tumultueuse et palpitante d’un couple hors du commun.

Mon premier livre avec ma Kindle. Il va falloir que je m'y fasse, l'impression de lire moins vite, ne pas pouvoir revenir sur un passage ou alors ça prend mille ans... Je vais en lire de temps en temps ainsi pour le côté nomade pratique et l'accès à une bibliothèque partagée mais je préfère encore tenir mon livre et pouvoir regarder la couverture ou la 4ème de couv dès que j'en ai envie.

Une lecture mitigée parfois entrainante, parfois ennuyeuse. J'ai aimé le début et puis au bout du 3ème mariage je me suis dit "mince il en reste encore 4, ça va être long". Vraiment un livre entre deux avec des moments agréables et d'autres que j'avais envie de passer.

Bluebird bluebird de Attica Locke

Au bord du bayou Attoyac, le corps d’un homme noir, venu de Chicago, est retrouvé. Cause présumée de la mort: noyade après un passage à tabac. Motif de l’agression selon les autorités locales: le vol. Mais pourquoi alors a-t-on retrouvé son portefeuille sur lui? Et pourquoi deux jours plus tard, au bord du même bayou, et juste derrière le café de Geneva Sweet, le cadavre d’une fille blanche est-il découvert? Dans ce Texas où Noirs et Blancs ne fréquentent pas les mêmes bars et où les suprémacistes blancs font recette, le Ranger noir Darren Mathews n’est pas particulièrement le bienvenu. Surtout quand il décide d’interférer dans l’enquête du shérif local. Darren ne connaît que trop bien ce coin de terre, et, malgré son attachement indéfectible à ce pays, il sait qu’il lui faudra mener seul sa quête pour la vérité et la justice.

 

Un polar que je n'ai pas lâché. Une belle découverte d'une autrice de polars et celui-ci fait partie d'une trilogie dont le deuxième sort bientôt.
Comment ne pas penser forcément au crime de haine dans un Texas où le KKK continue de faire du mal. Darren Mathews doit faire de gros efforts pour ne pas se laisser guider par l'envie d'accuser forcément des blancs de crime haineux. On le comprend tellement en même temps... Et le roman est fort à ce titre, sur cette frontière qu'on a vite fait de franchir dans un sens ou dans l'autre.
Attica Locke est pleine de nuances dans son récit et elle montre bien l'attachement des noirs à l'endroit qui les a vu naître et grandir malgré la haine raciale.
Le mélange entre deux communautés qui se fait, une histoire commune malgré les différences.
La force des racines pour une enquête qui mêle le passé et le présent et on va de surprises en surprises. Une réussite !

Catégorie 24: un roman policier écrit par une femme

La part de l'ange de Maria Adolfsson

Tandis que les festivités de Noël battent leur plein, un cadavre est retrouvé près d’un bassin minier de Noorö, l’île la plus au nord de l’archipel du Doggerland. Ce qui ressemble au premier abord à un accident se révèle être un meurtre savamment dissimulé. Heureuse d’avoir une bonne raison d’échapper à des fêtes de famille déprimantes, l’inspectrice Karen Eiken Hornby se lance dans l’enquête. La veille du Nouvel An, un autre crime est commis, cette fois en lien avec la distillerie de whisky locale. Les choses se compliquent lorsque Karen prend conscience que ses proches semblent en savoir plus qu’il ne le faudrait sur les deux affaires.

Un climat oppressant entre le froid polaire et les secrets de familles que tout le monde cache. Doggerland est une île totalement inventée par l'autrice qui a créé tout un univers autour et tout un monde à part. Karen doit mener une enquête compliquée tout en essayant de se sortir la tête hors de l'eau, ses situations professionnelles et personnelles sont marquées par un drame. Une introspection personnelle et une incursion dans le passé servent de fil rouge à l'enquête. Pas mal.

Catégorie  57 : un livre dont la couverture comporte un élément météorologique

Sans passer par la case départ de Camilla Lackberg

Skurusundet, détroit huppé dans l’archipel de Stockholm, réveillon de la Saint-Sylvestre. Quatre jeunes sont réunis pour fêter la nouvelle année. Pour braver l’ennui, ils décident de jouer au Monopoly. Mais ils ne sont plus des enfants : il faut pimenter les règles et les enjeux. La partie d’action ou vérité dans laquelle ils se lancent les entraîne vers des révélations de plus en plus fracassantes et des mises en situation de plus en plus dangereuses, jusqu’au point de non-retour...

Une novela qui se lit en une heure. Quelques heures de la vie d'un groupe d'amis pour passer en revue toute leur vie, ce qui sera lourd de conséquences. Ils sont jeunes, ils sont riches et leurs modèles parentaux vont prendre cher au fur et à mesure que l'alcool coule à flots. Remises en questions, secrets inavoués, trahisons, blessures profondes... rien ne sera plus comme avant. Un petit roman noir original.

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Lectures, #Voyage - voyages

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W
Waouh bravo pour ton rythme de lecture !
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C
j'ai regardé moins de séries ;) il n'y a pas de secret ! et j'ai beaucoup pris les transports !
S
bravo ! même si je lis beaucoup , j'en serais incapable en un mois :)
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C
j'essaie de lire plus et de regarder moins de séries, en tout cas dans les transports !
G
je note Conemara !<br /> il me tente bien celui la :)<br /> il y a plus qu'à attendre qu il soit dispo a la bibli !
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C
Bonne future lecture !
T
De Camilla Läckberg, j'ai lu une grande partie de ses romans dont l'héroïne est Erica Falck, à Fjällbacka. Ce titre-ci (Sans passer par la case départ) a l'air d'en être indépendant?<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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C
Tout à fait indépendant en effet ! une histoire courte qui n'est pas une enquête et qui ferait d'ailleurs un bon scénario de film !
U
Wouah ! J'ai beaucoup de retard sur PAL
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S
Wouaw que de livre lu !!! Faut qu’on reprenne le club de lecture avec ma fille mais la semaine pro j’ai trop de réunion le soir. J’aime bien le livre sans passer par la case départ
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C
celui là tu peux le lire une petite soirée !
M
J'aime tellement Keigo Higashino <3<br /> Je m'étais franchement ennuyé en lisant Nos enfants après eux du coup, j'ai peur que ça soit pareil avec celui-ci...<br /> Et j'avais beaucoup aimé Les choses humaines de Karine Tuil alors je pense que je vais lire son dernier.
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C
ah en effet si tu n'as pas accroché à Nos enfants...