Lectures et challenge 2022 / Janvier
Publié le 5 Février 2022
Un bon rythme pour ce premier mois de l'année et du nouveau challenge lecture de Mélanie. Huit livres de genres différents. J'ai tout aimé, aucun déception. J'ai réussi à remplir huit catégories.
Soleil glacé de Séverine Vidal
Comme si son premier chagrin d'amour ne suffisait pas, Luce apprend que son père - un homme qu'elle a à peine connu - vient de mourir. Et puisque la vie n'en a pas fini avec ses mauvaises blagues, elle découvre ce qu'il lui avait toujours caché : une autre famille.
Mais la rencontre bouleversante de Luce avec Pierrot, un frère tout neuf et différent, va faire fondre son coeur glacé...
Un coup de coeur pour ce roman jeunesse frais, drôle et émouvant. Une romancière découverte il n'y pas si longtemps et j'aime beaucoup ses histoires et les points sur lesquels elle attire notre attention. Le choix de la vie quand tout semble noir et fichu, une rencontre qui bouleverse Luce et nous avec. Une ode à la tolérance et à la différence dans laquelle l'auteure décortique les clichés sur le handicap, en l’occurrence ici le syndrome de l'X fragile. Un duo frère et soeur attachant, détonnant qui va apprendre à se connaître et changer leurs approches de la vie.
Catégorie 2 : un livre dont le personnage principal est atteint d'un handicap.
Silence radio de Alice Oseman
Écoute ta propre voix...
"Je suis Frances, Frances la sérieuse, la solitaire, la discrète. Je passe mon temps à étudier. J'ai un seul objectif : entrer à Cambridge après le bac.
Je suis Frances, la vraie Frances. Je suis fascinée par le mystérieux Silence Radio et sa chaîne Youtube Universe City. J'aime rire et j'aime dessiner.
Et puis je rencontre Aled. Avec lui, je peux enfin être moi. Avec lui, je vais enfin avoir le courage de trouver ce qui compte vraiment pour moi."
Encore un roman jeunesse ! Il y en aura beaucoup cette année puisque que je continue de piocher dans la bibliothèque de ma fille. J'ai découvert Alice Oseman grâce à elle avec la série des Heartstopper et nous l'avions rencontrée au Salon du Livre jeunesse de Montreuil.
Comme une ado, j'ai adoré cette histoire. Une très belle histoire d'amitié ancrée dans le contemporain des ados avec les réseaux sociaux, la pression scolaire et l'avenir, les histoires familiales compliquées, la diversité, l'identité et les interrogations sur la sexualité. Comment trouver sa place quand on se sent pas comme les autres, quand on a des passions qu'on ne partage avec personne, quand les autres ne nous voient pas comme on est vraiment, quand on est solitaire... Un beau roman qui m'a beaucoup touchée.
Catégorie 55 : un livre qui contient un personnage LGBTQ+
Les enfants sont rois de Delphine de Vigan
La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. “On dirait une enfant”, pensa la première, “elle ressemble à une poupée”, songea la seconde. Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire.
La disparition d'une enfant star des réseaux va plonger Clara Roussel dans le monde des paillettes des chaines Youtube qui exploitent les enfants. A travers son regard et son enquête on va découvrir comment Mélanie Caux a mis en scène sa vie sur les réseaux et comment elle a abusé de ses enfants en échange de cadeaux et d'argent facile. Le livre dissèque les relations toxiques entre abonnés et émetteurs, aborde le côté juridique et les conséquences sur la vie des jeunes enfants sur le moment et plus tard. Un livre bien documenté et riche sur le sujet.
Une lecture agréable et glaçante à la fois. Pour avoir côtoyé quelques parents à chaine youtube à succès j'ai trouvé que rien n'était exagéré (pour la fin on ne sait pas, les enfants sont encore jeunes). Je les ai entendu échanger entre eux de partenariats, de cadeaux, de mises en scènes, ils sont horribles même s'ils pensent le contraire et montrent le contraire. Ne se sachant pas écoutés, ils exprimaient leurs vraies préoccupations et croyez moi ce n'était pas le bonheur des enfants ! Impossible de ne pas penser à eux et à elles en lisant le livre (la voix insupportable de Mélanie par exemple..., les challenge et défis...). Tellement heureuse que ma fille n'ait jamais regardé ces chaines de merde qui exploitent les gamins.
Catégorie 23: un livre qui comporte plusieurs points de vue
Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra
Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là des exécutions publiques, les Taliban veillent. La joie et le rire sont suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconverti en geôlier, traîne sa peine. Le goût de vivre a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate, plus belle que le ciel, est désormais condamnée à l'obscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, n'a plus d'autres histoires à offrir que des tragédies. Le printemps des hirondelles semble bien loin encore...
Je connaissais l'histoire car j'ai vu le film d'animation que j'avais adoré mais je n'avais pas lu roman. L'écriture de Yasmina Khadra est magnifique. Frissons de relents de haine à la lecture des lapidations pour des raisons édictées par des hommes qui se cachent derrière la religion alors que seul le pouvoir les intéresse. Tristesse de lire ça aujourd'hui alors que tout recommence...
Un livre dur et beau à la fois, des portraits d'êtres qui subissent, s'interrogent ou profitent de la situation. Des introspections pas toujours faciles à partager, des solitudes, des souffrances, des espoirs de plus en plus durs à garder... Un livre malheureusement intemporel...
Catégorie 41 : un livre dont le titre contient le nom d'une ville
La face nord du coeur de Dolores Redondo
Amaia Salazar, détachée de la Police forale de Navarre, suit une formation de profileuse au siège du FBI dans le cadre d’un échange avec Europol. L’intuition singulière et la perspicacité dont elle fait preuve conduisent l’agent Dupree à l’intégrer à son équipe, lancée sur les traces d’un tueur en série recherché pour plusieurs meurtres de familles entières. Alors que l’ouragan Katrina dévaste le sud des États-Unis, l’étau se resserre autour de celui qu’ils ont surnommé le Compositeur. La Nouvelle-Orléans, dévastée et engloutie par les eaux, est un cadre idéal pour ce tueur insaisissable qui frappe toujours à la faveur de grandes catastrophes naturelles.
Mon deuxième Dolores Redondo. Celui-ci mélange l'enquête aux USA avec l'enfance de Amaia Salazar en Espagne, la sorcellerie et le vaudou et on est toujours en train de se demander si ça existe et de quelle façon. Évidement ça ajoute du mystère à l'enquête en cours. Un serial killer bien décrit, bien imaginé, bien épouvantable et machiavélique. L'enquête est passionnante à tous les niveaux et la description des scènes causées pour l'ouragan Katrina est d'un réalisme terrifiant. On a l'impression d'y être. Chercher un criminel dans une ville de morts-vivants où plus rien ne fonctionne est une épreuve doublement éprouvante sans compter les histoires secondaires qui mêlent les locaux et les enquêteurs issus de la ville.
Peut-être un tout petit trop long mais un bon polar qui intègre parfaitement le facteur local et les cultures traditionnelles.
Catégorie 52 : un livre qui a gagné un prix littéraire. Grand Prix des lectrices de ELLE policier 2021
Cuisine sanglante de Minette Walters
D'où provenait la fascination qu’exerçait Olive Martin ? Du spectacle grotesque de son mètre cinquante-cinq pour quelque cent vingt kilos ? De la répulsion qu'elle inspirait ? Elle avait débité sa mère et sa sœur en morceaux qu'elle avait rassemblés sur le sol de la cuisine en une composition abstraite sanguinolente. Le crime mis à part, ce qui rendait son cas exceptionnel, c'est qu'elle avait plaidé coupable et même refusé de répondre.
Dès sa première rencontre avec Olive Martin, Rosalind Leigh, qui a accepté d'écrire un livre sur elle, a le sentiment que la meurtrière obèse n'est pas coupable. Mais alors pourquoi ces aveux ?
Ambivalence tout du long entre Rosalind et Olive. Elles se jaugent, apprennent à se connaître et à se révéler. Olive Martin est un sacré personnage qui fait peur et qui cache bien son jeu. Beaucoup de préjugés sur elle vont sauter petit à petit, pourtant quand on referme le livre, il reste un sentiment de malaise, s'est-on fait avoir ? Qui manipule qui et pourquoi ? Olive seule contre tous mais est-ce justifié ? L'enquête de Rosalind va changer sa vie à plus d'un titre.
Un bon polar d'une écrivaine que j'aime bien.
Catégorie 44 : un livre qui contient seulement deux mots
La coloc de Jean-Philippe Blondel
Les parents de Romain ont hérité d’un grand appartement situé dans la ville de son lycée. Ils hésitent à le vendre ou le louer. L’adolescent y voit un coup de pouce du destin : et si c’était lui qui l’habitait, afin d’en finir avec les longs trajets en car entre le domicile familial isolé et son bahut ?! Ses parents se laissent convaincre et il s’agit alors de trouver deux autres colocataires. Leur choix se portera sur Rémi, le geek type (physique, bizarrerie et fringues assortis), et Maxime, son contraire, garçon populaire qui fait tomber toutes les filles. Une année pleine de changements s’ouvre pour Romain, entre émancipation, joies et contraintes de la vie en communauté.
Catégorie 47 : un livre dont le titre est écrit à la verticale
Dancers de Jean-Philippe Blondel
Un triangle amoureux. Anaïs, Adrien et Sanjeewa : l’ancienne gymnaste à la carrière contrariée, le garçon en colère contre l’injustice familiale et le fils d’immigrés Tamoul que l’on ne sait pas trop où caser. Ces trois-là se croisent, s'aiment, se séparent puis se retrouvent. Mais au-delà des sentiments, ce qui les relie irrésistiblement est la passion de la danse, du hip-hop. Le battement des corps. Avec une énergie indomptable, le trio réinvente les lois de l’attraction dans la vie comme sur scène.
Catégorie 6 : un livre dont le titre comporte un métier
Je continue la lecture des Jean-Philippe Blondel, auteur sur lequel j'ai bien craqué l'an dernier, au gré ce que je trouve dans ma médiathèque. Il a aussi écrit des romans jeunesse, en voici deux que j'ai beaucoup aimé. Les années lycées à travers deux histoires : une colocation à 16 ans et la passion de la danse. Histoires d'amour, d'amitié, de relations aux parents, de secrets... mais à chaque fois, la rencontre avec l'autre, la découverte des caractères, les apparences trompeuses... et comment toutes les expériences bonnes et mauvaises nous forgent pour la vie.
J'aime vraiment son écriture et son sens du réel, il capte bien la jeunesse et l'adolescence.