Lectures et challenge / Octobre 2021

Publié le 7 Novembre 2021

Lectures et challenge / Octobre 2021

Cinq livres lus en octobre, un petit rythme de croisière dû au pavé Balzac ! Deux entrent dans le Challenge Lecture 2021 de Mélanie, ce qui m'emmène à 43/60 et 63 livres lus en 2021 pour le moment. Trois emprunts à ma médiathèque, un don et un "cadeau" dans une boîte à livres.

Le Baby sitter de Jean-Philippe Blondel

Pas vraiment un métier et loin d'une vocation : étudiant désargenté, Alex s'est résolu à garder les enfants des autres. Une petite annonce à la boulangerie lance le bouche-à-oreille... Très vite, c'est tout un monde qui s'ouvre à lui, des intérieurs révélateurs, des existences où il pénètre en clandestin. Puis en familier. Ce grand garçon un peu mou, intelligent et introverti, devient l'oreille des confidences. Dans cette chorale de vies bancales, qui le réchauffe et qui l'étouffe, la voix d'Alex tarde à prendre son envol...

Je suis tombé sur ce livre dans une bibliothèque partagée et vu que j'avais adoré l'auteur en le découvrant grâce à une catégorie du challenge je me suis dit que c'était un heureux hasard. Je n'ai pas regretté mon choix, j'ai dévoré le livre en un aller-retour de transilien le jour même !

Encore une fois j'ai apprécié la plume et je me suis retrouvée dans un écrivain qui rend familier ce sur quoi il écrit même si je ne l'ai pas vécu. Alex est hyper attachant et les rencontres qu'il fait ont toutes un sens.

Un étudiant qui va se trouver en devenant baby sitter et en s'ouvrant aux autres. C'est vraiment un beau personnage de roman qui réunit les autres avec une fin magnifique.

Illusions perdues de Honoré de Balzac

A Angoulême, David Séchard, un jeune poète idéaliste, embauche dans son imprimerie un ami de collège, Lucien Chardon, qui prendra bientôt le nom de sa mère, Rubempré. Poète lui aussi, il bénéficie d'une sorte de gloire locale et fréquente le salon de Louise de Bargeton, dont il tombe bientôt amoureux, et avec qui il part pour Paris. Voilà bientôt Lucien lancé dans le monde des lettres  et la haute société, mais si Paris est la ville des « gens supérieurs », ce sera également pour lui celle des désillusions.

J'ai vu la bande annonce du film au casting parfait pour moi, que des coups de coeur de comédiens et comédienne ; Cécile de France, Benjamin Voisin, Xavier Dolan, Vincent Lacoste et j'en passe. Le film sortant le 20 octobre, je me suis dit que je devais lire le livre avant ! Je me colle de ces défis parce que c'est un pavé Illusions Perdues et je ne l'avais pas choisi à l'école. J'ai mis près de 100 pages à rentrer dans le style très descriptif de Balzac que je n'avais pas lui depuis des lustres. Mais ensuite ce fut plus facile et c'est quand même une écriture virtuose.

Une vision de la société bien noire et je suis bien heureuse qu'aujourd'hui nous soyons plus ouverts, mélangés même si tout n'est pas rose. Cette condescendance des nobles de l'époque est à vomir. En fait est ce que ça a vraiment changé ? Pas si sûr...

Il décrit le monde de la presse avec une acuité telle qu'on peut transposer tout aujourd'hui. On dirait que Balzac vit dans notre monde, c'est impressionnant. Lucien est un héros tragique qui fait des choix et des erreurs, l'erreur de vanité la plus destructrice. On pourrait disserter des heures sur ce grand roman qui dépeint une époque qui se réplique sans cesse...

Catégorie 45 : Un livre que vous avez dû lire à l’école

Le Carnaval des Ombres de R.J Ellory

1958. Un cirque ambulant, avec son lot de freaks, d'attractions et de bizarreries, vient de planter son chapiteau dans la petite ville de Seneca Falls, au Kansas. Sous les regards émerveillés des enfants et des adultes, la troupe déploie un spectacle fait d'enchantements et d'illusions. Mais l'atmosphère magique est troublée par une découverte macabre : sous le carrousel gît le corps d'un inconnu, présentant d'étranges tatouages. Dépêché sur les lieux, l'agent spécial Michael Travis se heurte à une énigme qui tient en échec ses talents d'enquêteur. Les membres du cirque, dirigés par le mystérieux Edgar Doyle, ne sont guère enclins à livrer leurs secrets. On parle de magie, de conspiration. Mais l'affaire va bientôt prendre un tour tout à fait inattendu.

Il y a deux livres en un. D'un côté l'enquête de l'agent Travis dans les années 50 avec toute la lenteur de l'époque, difficulté des communications, peu de moyens, fichiers non informatisés etc... Cet aspect là m'a moyen passionnée, c'est bien mais un peu lent parfois.

Et il y a l'homme Michael Travis et son enfance bouleversée. R.J Ellory n'est jamais meilleur que lorsqu'il raconte ces enfances, les foyers, la façon dont on peut se reconstruire après des drames, les rencontres qui changent des vies...

Les deux histoires et les deux personnalités s'entremêlent et l'émotion est là au final. J'ai beaucoup aimé le personnage de Michael Travis.

Profession du père de Sorj Chalandon

Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d’une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu’en 1958. Un jour, il m’a dit que le Général l’avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m’a annoncé qu’il allait tuer de Gaulle. Et il m’a demandé de l’aider.
Je n’avais pas le choix. C’était un ordre. J’étais fier. Mais j’avais peur aussi...
À 13 ans, c’est drôlement lourd un pistolet.

 

On comprend très vite qu'il y a un truc qui cloche dans cette famille sous cloche et ça vient du père. Mais de la mère aussi. Une mère aveugle ou pire...

Une histoire familiale terrible racontée par Emile l'enfant unique dont on saisit petit à petit le calvaire qu'il subit. Un enfant qui grandit seul, dans la terreur mais aussi dans l'admiration d'un père dont il ne cherche qu'à être aimé. Il ferait tout pour cet amour et il subirait tout aussi...

Un livre bouleversant qui raconte l'enfance de l'auteur qui attendu la mort de son père pour écrire ce roman et je le comprends. Pas facile de raconter des horreurs quand le bourreau est vivant et qu'on l'aime malgré tout. Je n'en dis pas plus parce qu'il faut lire pour se rendre compte de l'ampleur de la chose et Emile enfant n'a pas toujours pu appréhender la famille dans laquelle il a vécu.

 

Catégorie 51 : Un livre dont les héros sont des enfants

 

Une femme de Annie Ernaux

Annie Ernaux s'efforce ici de retrouver les différents visages et la vie de sa mère, morte le 7 avril 1986, au terme d'une maladie qui avait détruit sa mémoire et son intégrité intellectuelle et physique. Elle, si active, si ouverte au monde. Quête de l'existence d'une femme, ouvrière, puis commerçante anxieuse de «tenir son rang» et d'apprendre. Mise au jour, aussi, de l'évolution et de l'ambivalence des sentiments d'une fille pour sa mère : amour, haine, tendresse, culpabilité, et, pour finir, attachement viscéral à la vieille femme diminuée.
"Je n'entendrai plus sa voix... J'ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue."

Un livre court, une centaine de pages, pour raconter une mère et une femme. L'écriture toujours belle d'Annie Ernaux réussit à nous tisser le lien qui unit une mère et sa fille. Un lien universel avec son ambivalence des sentiments mais aussi le conflit générationnel et la condition féminine.

Elle parle aussi très bien de la perte que cela représente dans une vie que l'on ait été proche ou pas de sa mère, je pense que ça parle à tout le monde.

 

Rédigé par Carole Nipette

Publié dans #Lectures

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W
Je pense que le dernier me plairait bien ;-)
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P
Je ne sais pas si tu as lu "une mort très douce"de Beauvoir, mais c'est un peu le même sujet qu'une femme, je pense qu'il te plairait.
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C
J'avoue mon inculture concernant les publications de Simone... je note merci !
S
le roman Une femme pourrait bien me tenter !
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M
Il faut que je lise le Sorj Chalandon, j'aime tellement cet auteur!
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C
C'était mon premier livre de lui, j'ai réservé son dernier à ma biblio