Mon cinéma de juin / 2021
Publié le 3 Juillet 2021
Je suis allée pas mal au cinéma en juin et j'ai recommencé des marathons, ma fille étant partie deux semaines.
Bilan, 11 films (13 en fait mais les 2 du 30 juin passeront sur le bilan de juillet !). Par contre je n'ai encore fait aucune exposition, j'espère me rattraper mais je crois que le manque des salles de cinéma était vraiment très fort.
The father de Florian Zeller
"Anthony, retraité vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer. Cette dernière y voit une nécessité d’autant plus grande qu’elle ne pourra plus passer le voir tous les jours : elle a en effet pris la décision de partir vivre à Paris pour s’installer avec l’homme qu’elle vient de rencontrer…"
Ce moment de vie où les rôles s'inversent, quand les enfants doivent s'occuper des parents qui vieillissent et tombent malades.
On voit Anne (Olivia Colman) se débattre avec son père dont le cerveau s'embrouille, on soupçonne Alzheimer. Elle tente de trouver une solution pour qu'il ne soit pas seul lorsqu'elle partira habiter Paris. Anthony (Anthony Hopkins, oscar du meilleur acteur plus que mérité) le père estime qu'il n'a besoin de personne, est-il dans le déni où est-ce la maladie qui parle ?
Cette première scène, admirablement jouée, le duo fille-père est exceptionnel du début à la fin, donne le ton du film et on s'imagine à peu près ce qui nous attend.
Puis on se rend compte que ça ne va pas être aussi simple, rien ne l'est, ni la situation d'Anne, ni la dimension dans laquelle vit Anthony. La mise en scène nous perd pour mieux nous embarquer dans le cerveau d'Anthony. Parfois en mode thriller, Florian Zeller réussit à rendre tangible ce qui se passe dans la tête d'un homme qui perd la tête.
Qu'il est dur pour un enfant d'assister au déclin de son père. Anne passe par toutes les émotions : tristesse, espoir, abattement, résignation, dépit, énervement... surtout qu'Anthony n'est pas conscient de son état et du mal qu'il cause même si on peut s'imaginer le contraire.
Comme dans la réalité, on chérit les rares moments où tout semble aller bien, 3 minutes par ci, quelques minutes par là et c'est encore plus bouleversant...
Nomadland de Chloé Zhao
"Fern est une veuve d'une soixantaine d'années lorsqu'une centrale ferme ses portes, la laissant sans emploi et transformant la région en village fantôme. Elle décide de déménager dans une autre ville, occupant des emplois saisonniers."
Ce road movie de vie, de survie, nous embarque dans un monde de nomades contemporains qui vivent et se déplacent dans leur van ou caravane.
Entraide, rencontres, résignation, galères, moments heureux ou d'espoir, une vie quotidienne sur les routes, une vie parallèle qu'on ne soupçonne pas.
Une image de l'Amérique différente.
Frances Mc Dormand est une Fern bouleversante et sobre, j'avais envie de la prendre dans les bras tout le film. Quelle belle personne elle interprète.
De petits boulots en petits boulots Fern voit du pays et retrouve d'autres nomades et précaires. Ils mènent une vie un peu à l'écart du monde, de la course technologique et consommatrice. Ils sont comme des migrants dans leur propre pays.
Fern et ses copains de galère font des boulots ingrats sans jamais se plaindre.
Ils ont une liberté et un style de vie qu'ils aiment malgré les difficultés. Mais choisiraient-ils cette vie si elle ne leur était imposée par la crise ?
Entre paysages sublimes de l'Ouest américain et parcours de vie cabossés, Nomadland est un très beau film qui ma touchée. Un film silencieux qui en dit beaucoup, un film poétique, profond et chaleureux.
Ibrahim de Samir Guesni
La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute...
Voilà un très beau film sur les relations père-fils, inspiré de la propre histoire de Samir Guesmi. Ibrahim observe son père à la dérobée. Il n'est pas très à l'aise avec les autres, il est renfermé, timide. Il vit seul avec son père, un homme que l'on sent marqué, taiseux, analphabète mais profondément humain. On ne sait pas trop si la mère est morte, si elle est partie, ils n'en parlent jamais. Ibrahim a grandi avec un manque. On sent que ces deux là s'aiment mais ils ne sont pas doués pour le montrer. Chacun veut que l'autre soir fier de lui.
Ibrahim est influencé par son ami Achille, et pris dans un engrenage, il va devoir faire n'importe quoi pour réparer une grosse bêtise et les rapports avec son père se tendent, la communication déjà faible est rompue. On a envie qu'il sorte de sa coquille, qu'il trouve enfin sa place et qu'il s'affirme. C'est un gamin que la vie n'a pas épargné, qui doute sans arrêt. Il ne manque pas grand chose pour qu'il prenne son envol, qu'il affronte la vie telle qu'elle est, qu'il devienne un homme. Et puis un jour, il suffit d'un sourire...
Un film tendre et subtil dans lequel les regards et les attitudes valent tous les mots du monde.
Abdel Bendaher est une révélation qui crève l'écran avec son air perdu et sa moue boudeuse. Je l'avais repéré dans "T'as pécho ?" (un teen movie à la française plus profond que ne le suggère son titre !) et surtout dans la belle série "L'école de la vie". Ibrahim a été tourné avant et il aurait dû être présenté à Cannes en 2020.
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh
Youri, 16 ans, a grandi à Gagarine, immense cité de briques rouges d’Ivry-sur-Seine, où il rêve de devenir cosmonaute. Quand il apprend qu’elle est menacée de démolition, Youri décide de rentrer en résistance. Avec la complicité de Diana, Houssam et des habitants, il se donne pour mission de sauver la cité, devenue son "vaisseau spatial".
Youri est imprégné de la cité Gagarine, elle transpire en lui tout comme le héros de l’espace dont il porte le prénom. La cité est son espace dans les deux sens du mot. Il est plein d’idéaux, il est brillant et inventif. Youri se raccroche au passé, il a grandi dans cette cité et y a quelques souvenirs avec ses parents. Cette cité qui sera détruite c’est dire adieu à son enfance. C’est se séparer d’une vie dans un cocon, c’est partir et tout laisser derrière soi ou presque, c’est grandir et avancer. Mais ça fait mal. Il devient un résistant avec le défi fou de réparer une cité qui part en miettes et vouée à la destruction.
On vit avec les habitants avant qu'ils se quittent, on vit leurs moments heureux, l'entraide, solidarité et le partage sont le quotidien de ces habitants même si en toile de fond, un peu de trafic. C'est la vie d’une cité ordinaire qui montre une autre image des cités, la vraie vie des cités.
Youri devient l’unique habitant d’une cité désertée, il habite dans une bulle, une parenthèse enchantée temporaire qui va l’éveiller en quelque sorte.
Un bel hommage à la cité Gagarine et à ses habitants et j'ai aimé aussi cet autre regard sur la communauté des Roms et la façon dont on les traite.
Des images magnifiques dans ce film empreint de poésie qui laisse notre imaginaire s’envoler dans l’espace. Un mélange de réalité et de fantastique qui colle parfaitement au sujet. Le film a su saisir l'âme d'une cité et celle de ses habitants. Il a enchanté la mienne...
Sound of metal de Darius Marder
Ruben et Lou, ensemble à la ville comme à la scène, sillonnent les États-Unis entre deux concerts. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes et un médecin lui annonce qu'il sera bientôt sourd. Désemparé, et face à ses vieux démons, Ruben va devoir prendre une décision qui changera sa vie à jamais.
On devient malentendant et sourd avec Ruben tellement le travail sur le son du film est remarquable.
Il a du mal à s'accepter comme sourd, impossible d'accepter que sa vie change. Sa perception est altérée, des perceptions nouvelles s'invitent.
Dire au revoir à son ouïe mais aussi à sa vie. Ruben s'accroche à quelque chose qui n'existe plus.
Il se trouve une nouvelle famille qui l'accepte avec sa nouvelle identité mais ça ne lui suffit pas. Comment se redéfinir entièrement ? Comment réussit à se reconstruire en laissant tout derrière lui ?
Après un retour à ce qu'il imaginait sa réalité, Ruben ne retrouve pas sa place, il est comme dans une autre dimension. Sa nouvelle dimension qu'il va devoir apprivoiser.
Tout recommencer à zéro, retrouver le silence, son silence et l'apaisement...
J'ai été bouleversée par ce film et Riz Ahmed dans le rôle principal est bluffant. Un film beau et original sur le traitement du sujet.
Tokyo Shaking de Olivier Peyon
Tokyo, le 11 mars 2011 : un tsunami ravage la côte du Japon, menaçant de détruire la centrale de Fukushima. Alexandra, qui travaille depuis peu pour une banque française à Tokyo, se retrouve au coeur de cette crise.
Alexandra (Karin Viard que j'ai trouvée magnifique et juste !) est une business woman qui doit composer dans un monde d’hommes et dans une société japonaise parfois déroutante. Les coutumes japonaises "insolites" aux yeux des français et l’inverse également, c'est une vie millimétrée qui ne doit pas sortir des cadres. Les secousses qu'elles soient naturelles ou sociales, vont secouer tout ça.
On vit de l’intérieur le séisme qui se passe à plusieurs niveaux. Le réalisme des scènes de "catastrophe" est bluffant. C'est bien mené, la tension monte lentement. On se met tous à leur place. Et comme on a "vécu" ces scènes à l'époque, c'est encore plus troublant.
Alexandra se retrouve comme tout le monde, à devoir prendre des décisions qui impactent la vie de famille, partir ou rester, ne pas paniquer... En tant que femme et mère elle se retrouve prise entre deux feux, son patron la ramenant sans cesse à son statut féminin.
On assiste aux bassesses des gens lors de l’évacuation, la parfaite illustration du « les rats quittent le navire ». Le film parle de tout le monde, les entreprises étrangères et leurs ressortissants, les employés locaux qu'on utilise et qu'on abandonne dès que ça sent mauvais, les travailleurs étrangers et aborde même le sort de ces employées de maison philippines au service des expatriés... Olivier Peyron a réussi à faire une vraie chronique sociale avec un mélange de suspense et de film catastrophe.
Un film qui aborde l'humanité et ses valeurs dans un contexte particulier. Se mettre à la place des autres, les écouter, s'intéresser à ce qu'ils vivent de l'intérieur, à ce qu'on ne montre pas dans l'entreprise et prendre une bonne leçon d'humilité et d'empathie.
Un espion ordinaire de Dominic Cooke
1960. Modeste représentant de commerce anglais, Greville Wynne se retrouve plongé au cœur de la guerre froide. À la demande du MI-6 et de la CIA, il noue une alliance aussi secrète que périlleuse avec le colonel soviétique Oleg Penkovsky. Objectif : fournir les renseignements nécessaires aux Occidentaux pour éviter un affrontement nucléaire et désamorcer la crise des missiles de Cuba. Il entame alors une série d'allers-retours entre Londres et Moscou en prenant de plus en plus de risques…
Le film est inspiré de l'histoire vraie de Gréville Wynne, un homme ordinaire qui se prend au jeu de l'espionnage malgré les risques et qui n'écoute que son cœur.
On découvre les dessous du contexte de l'affaire des missiles de Cuba.
J'aime les histoires qui se passent durant la Guerre Froide et dans mon souvenir des cours d'histoire Khrouchtchev était un peu plus cool alors qu'en fait, pas du tout.
Un fim intéressant et touchant quand l'histoire d'amitié prend le pas sur l'espionnage.
Un film académique et classique dans sa réalisation mais j'ai aimé découvrir cette histoire.
Les 2 Alfred de Bruno Podalydès
Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: The Box, la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai a pour dogme : « Pas d'enfant! ». Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir...
The Box est à l'image de l'image qu'on se fait d'une start-up. Google est dans la place.
Le film est une comédie très contemporaine qui donne de la place à l'humain confronté à une nouvelle société dans laquelle il a du mal à trouver sa place. C'est lui, c'est elle, c'est nous tous à un moment donné.
Alexandre rencontre Arcimboldo, «entrepreneur de lui-même», roi des petits boulots sur applis, un personnage qui prend la vie comme elle vient et qui semble d'une zenitude et d'une sagesse à toute épreuve. Il s'adapte en permanence.
Grâce à lui, Alexandre va apprendre à composer avec ce monde de brutes et à prendre la confiance !
Grâce à Séverine aussi. Sa binôme qui le terrorise et qu'il va apprivoiser petit à petit.
Un trio attachant qui va devenir solidaire dans l'adversité.
Un film qui décortique les travers de nos sociétés toujours plus ubérisées avec tendresse et humour. Des scènes vraiment drôles et toujours ce détachement qui caractérise le cinéma de Bruno Podalydès que j'apprécie beaucoup.
Les frères Podalydès et Sandrine Kiberlain sont bien accompagnés avec une prestation hilarante de Yann Frisch en patron survolté. Sans compter les petites surprises de casting qui sont parfaites.
Le discours de Laurent Tirard
Coincé à un repas de famille qui lui donne des envies de meurtre, Adrien attend. Il attend que Sonia réponde à son sms et mette fin à la « pause » qu’elle lui fait subir depuis un mois. Et voilà que Ludo, son futur beau-frère, lui demande de faire un « petit » discours pour le mariage ! Adrien panique. Mais si ce discours était finalement la meilleure chose qui puisse lui arriver ?
Adrien pourrait passer pour un mec "chelou" aux yeux de beaucoup.
Il ne se rend pas compte que son comportement est parfois étrange, il est dans son monde. Un peu comme Sonia qui pourtant s'est lassée.
Il a des idées bien arrêtées sur sa famille lisse, il les juge mais a t’il raison dans le fond ? Sont-ils si affreux ?
Tout le film on attend le discours qui, bien sûr, est un prétexte pour passer à la moulinette la vie d’Adrien, ses amours, ses rapports aux autres et surtout à sa famille.
Les non dits qui s’installent à force, les routines familiales qu’on n’ose pas casser alors que tout le monde n’attend que ça. J’avais envie que sa famille aussi lui dise ce qu’ils pensent de lui.
Le discours à imaginer devient l'objet de tous les fantasmes et Adrien imagine tout ce qui pourrait arriver si… et tout compte fait, rien ne se passe jamais comme on pense avant quand on réussit à vaincre ses peurs.
Le procédé finit par tourner un peu un rond mais la fin est belle.
On a vu Adrien évoluer et son regard changer car l’amour et la tendresse ont toujours été là, bien cachés sous les préjugés. Dire les choses c’est toujours positif...
Un film sympathique porté par un Benjamin Lavernhe au top de sa forme !
Playlist de Nine Antico
Sophie a 28 ans.
Elle aimerait être dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d’art. Elle aimerait aussi trouver l'amour, mais ce serait tellement plus facile s'il vous sautait aux yeux.
Elle multiplie les expériences amoureuses et professionnelles. Prendre des coups, beaucoup, en donner, un peu : c’est ça, l’apprentissage.
Dans sa tête tourne en boucle Daniel Johnston, qui chante que « l'amour véritable finit bien par vous tomber dessus » ; mais Sophie se demande s'il dit vrai...
Sophie, sa vie, ses amours, ses galères d'appartement, de travail, le tout raconté au travers d'anecdotes drôles et réalistes. On y voit des petits détails de ce qu'on peut tous vivre à un moment de la journée.
Une chronique douce amère des trentenaires d'aujourd'hui. Les errances et désabusements de Sophie sont familiers tout comme ceux de sa meilleure amie Julia. Tous les hommes qu'elle rencontre sont des petits amis potentiels et cela donne quelques scènes drôles, gênantes ou pleines d'espoir. On découvre aussi le milieu de la BD, Nine Antico est autrice de BD..
La voix off de Bertrand Belin donne un côté nouvelle vague au film en plus du noir et blanc. Il dit des textes sur l'amour, la rencontre, l'alchimie, des textes universels et toute génération. J'ai retenu cette phrase "Peut on se fier à ce qu'on ressent ?" Alors ?
Sophie est attachante, un peu paumée et incarnée à merveille par Sara Forestier touchante de naturel. On a toute été une Sophie à un moment donné !
Un film frais et bien sympathique malgré quelques baisses de rythme de temps en temps.
Playlist de la vie, de scènes de vie, de musiques et de mecs ! La BO est un bijou.
Petite maman de Céline Sciamma
Nelly a huit ans et vient de perdre sa grand-mère. Elle part avec ses parents vider la maison d’enfance de sa mère, Marion. Nelly est heureuse d’explorer cette maison et les bois qui l’entourent où sa mère construisait une cabane. Un matin la tristesse pousse sa mère à partir. C’est là que Nelly rencontre une petite fille dans les bois. Elle construit une cabane, elle a son âge et elle s’appelle Marion. C’est sa petite maman.
Autant le dire dès le départ, je suis passée à côté, voire loin du film. Comme à mon habitude je n'avais rien lu ni vu de bande annonce, juste l'affiche.
Je me suis vite ennuyée. J'ai réfléchi au film par la suite mais mon avis n'a pas évolué.
Tout ce silence, ces gens froids, cette vie sans vie hormis entre les deux gamines et parfois entre Nelly et son père.
J'ai trouvé tout plus ou moins bizarre, qui sonnait faux entre réel, fantastique et aseptisation. Pourtant je l'ai trouvé chouette cette petite fille curieuse, sociable, autonome et l'idée de la faire parler d'elle avec sa mère encore enfant c'était original.
Mais il m'a manqué des émotions, des vibrations, des sentiments. Une seule scène m'a fait sortir de la torpeur de cette séance, celle des crêpes.
Pourtant je l'aimais d'avance ce film. Ceux qui me connaissent bien ont halluciné car il y avait tous les ingrédients pour moi : la réalisatrice, des histoires de mère et de fille, des enfants... Je suis déçue en fait de ne pas avoir aimé et surtout de ne pas avoir été touchée...
Je me sens un peu seule sur ce coup...