Confinement des villes et confinement des champs / La vie en pandémie - Jour 38
Publié le 21 Avril 2020
J'ai de la chance, j'ai la version confinement doux. Le confinement des champs, celui que j'ai choisi il y a des années comme résidence principale. Celui qui questionne habituellement parce que c'est loin, parce que le temps de transports, parce que la vie culturelle, parce que la vie nocturne... La vie qu'on ne t'envie pas sauf quand il fait beau le week-end et encore.
Après avoir quitté Paris il y a bientôt 7 ans (déjà???!!) et ayant une vie douce même si parfois compliquée, je n'aurais jamais imaginé vivre ce que nous vivons en ce moment.
Dans le fond, ma vie ne change pas, hormis pour le télétravail et par ricochet le fait de ne plus passer des heures dans les transports (effet collatéral, je lis moins et je regarde moins de séries). Mais sinon confinement ou pas, à la "campagne" on vit différemment toute l'année. Le jardin, l'air pur, l'observation de la nature et des saisons, la contemplation, la "méditation" rien que parce qu'on est au contact de la nature. Tout ça on ne le fait pas parce qu'on est confiné mais parce que c'est notre quotidien, parce qu'on prend plus le temps de ne rien faire et d'aimer ça quand on habite loin des tentations culturelles, commerciales ou sociales.
Je sais ma chance et j'évite de partager des activités extérieures parce que quand on est dans 12m2 ou dans une cité surpeuplée et bruyante on n'a pas envie de voir tout ce qui nous est interdit (je ne fais pas forcément des trucs de fou hein, je n'ai pas non plus de piscine !). Par contre la nature, les fleurs, je continue parce que c'est ce que je fais toute l'année.
Je ne me plains pas depuis le début, ni ici, ni ailleurs parce que sincèrement comment se plaindre de ces conditions ? Oui il y a des désavantages à être confinée à la campagne surtout pour l'alimentation, ce n'est pas toujours simple, c'est peut-être le seul que je vois et encore, on peut se passer de plein de choses ou trouver des solutions alternatives.
Ah si, l'isolement est plus grand, déjà qu'en temps normal on ne fait pas beaucoup de rencontres, là c'est encore plus désert. On ne partage pas des applaudissements ou de la musique à 20h le soir, on ne parle pas tant que ça avec ses voisins comme on peut le faire dans une cour d'immeuble ou via balcons et fenêtre interposées. Je me suis demandée ce que ça ferait de "partager" cette situation avec plus d'humains (en vrai, pas via les réseaux sociaux)... plutôt que des oiseaux, des chats et des insectes !
On a de la chance aussi d'avoir chacun sa pièce où s'isoler (l'éloignement de la capitale permet l'espace) et j'imagine à quel point ça doit peser quand on est nombreux dans un petit appartement. Je comprends le désarroi de ceux qui n'arrivent pas à étudier, à télétravailler, à faire l'école dans des conditions précaires ou inconfortables. Ce confinement nécessaire renforce terriblement les inégalités et les problèmes déjà présents.
On espère tout de même ne pas avoir besoin d'aller chez un médecin parce que le désert médical ce n'est pas une vue de l'esprit et encore plus en ces temps médicalement bouleversés.
J'espère en tout cas que vos confinements des villes pour ceux qui les vivent en appartement, ne se passent pas trop mal...
On a repris l'école à la maison, youpi... le boulot c'est fait depuis une semaine.
Le film du soir c'était "Mine de rien" de Mathias Mlekuz qui vient de sortir en VOD. Un bon moment et j'ai trouvé Arnaud Ducret vraiment bien dans le rôle principal.