Le Grand Bain, Bohemian Rhapsody, En liberté, Cold War, The house that Jack built / Revue de films
Publié le 9 Novembre 2018
Le grand bain de Gilles Lellouche
"C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie..."
On pourrait croire que c'est une comédie où l'on rit beaucoup mais ce n'est pas vraiment ça. Le film est plus touchant et profond que drôle même si Leila Bekthi en entraineuse ultra sévère m'a fait hurler de rire. Sans parler de l'interprétation décalée de Philippe Katerine, un genre où il excelle dans tous les films où il joue. Il nous fait rire mais sous le rire il y a une âme un peu cabossée qu'on réussit à atteindre...
Tous ces hommes sont là parce qu'ils ont envie de faire autre chose, ils ont envie de sortir de leur quotidien qui les bouffe. La compétition est une motivation supplémentaire mais on sent bien que même sans elle, ils seraient au rendez-vous piscine du soir parce que dans leur vie du moment, c'est une des rares choses qui leur fait du bien. Il y a les moqueries, les rires gênés des autres évidemment parce que les préjugés ont toujours la vie dure. Mais qu'importe car les gens qui comptent vraiment sont là dans l'ombre ou dans la lumière pour les soutenir.
C'est une belle histoire de potes, de fusion, de revanche sur la vie que ce soit du côté des garçons ou de celui des filles. Tout le casting est génial, la bande son est top, un bon film dans lequel on ne s'ennuie jamais et qui donne du baume au coeur... Ne laissez jamais les autres vous dire que votre rêve est trop petit ! cela pourrait être une belle morale de cette histoire !
Pourquoi j'y suis allée : pour le casting et le sujet
Bohemian Rhapsody de Bryan Singer
"Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique..."
Bohemian Rhapsody est un film sur un groupe, une famille comme ils le disaient eux-mêmes. Pour moi ce n'est pas un simple biopic sur Freddie Mercury même si évidemment il est le leader charismatique de Queen. J'ai aimé apprendre comment telle ou telle chanson était née, j'ai aimé les séances de travail, les prises de tête et de bec... On rit aussi lors des séances maisons de disque. Au début j'ai été gênée par le jeu de Rami Malek qui se débat avec une prothèse un peu énorme mais quand il joue sur une scène de concert il est à fond. En fait, il faut être sacrément fou ou courageux pour accepter de jouer Freddie Mercury !
Je n'ai pas connu personnellement Freddie Mercury, je n'ai pas suivi l'histoire du groupe en live dans les années 80 (j'étais trop scotchée sur Robert Smith !) mais j'adorais leurs chansons et c'est toujours le cas. Alors je n'en ai vraiment rien à faire que le film manque de scènes trash pour coller à la vie de Freddie Mercury, qu'on ne le voit pas assez se droguer, s'envoyer des mecs etc... On a compris, pas la peine de nous faire un dessin... la critique presse qui a la science infuse elle, est souvent vraiment à l'inverse des émotions d'un public, bref... Tous mes amis qui ont vu ce film, l'ont aimé et ont le même ressenti, le trash on s'en fout ! Queen est un des plus grands groupes de l'histoire et voir la façon dont ils composaient des tubes ensemble, ça c'est fort. Et si en plus ça peut faire découvrir Queen à la jeune génération...
Il parait qu'il y a des erreurs de chronologie dans le film, qu'on ne remarque évidemment pas si on est fan du groupe sans être au courant de chaque minute de leurs vies respectives. J'ai lu des critiques totalement injustifiées, condescendantes à l'égard du public et totalement à l'inverse de mon ressenti et de celui de plein d'autres ! En gros on aime un film qui fait du tort à Freddie Mercury ... Qui a raison plus qu'un autre ?
J'ai vibré et les 20 dernières minutes de reconstitution du concert Live Aid à Wembley en 1985 sont juste époustouflantes; on s'y croirait.
Pourquoi j'y suis allée : pour Queen !
En liberté de Pierre Salvadori
"Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux."
Une comédie douce et drôle avec un beau casting. On suit trois histoires de couples, celle de Agnès et Antoine, la plus touchante. Celle de Yvonne et Antoine, la plus absurde, et celle de Yvonne et Louis, la plus convenue. Adèle Haennel, Pio Marmaï et Audrey Toutou sont attachants et lumineux. Il y a une scène géniale de cambriolage totalement décalée, le clou du film et j'aurais aimé que ce soit plus comme ça, ce à quoi d'ailleurs je m'attendais.
Un côté social aussi sur ce que peut faire la prison à un innocent...
Si on n'en croit l'affiche les critiques n'ont pas assez de mots pour écrire combien le film les a fait rire. Trop de dithyrambie tue la dithyrambie. Cette hystérie collective n'a pas été contagieuse dans mon cas, c'est un chouette film mais je n'ai pas été transportée plus que ça. Et là encore, toutes les personnes de mon entourage qui l'ont vu n'ont pas compris l'engouement sans bémol.
Pourquoi j'y suis allée : pour le casting et pour voir le dernier Salvadori
Cold War de Pavel Pawlikowski
"Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible."
Une magnifique histoire d'amour à travers le temps. On suit Zula et Viktor qui entretiennent une relation passionnée malgré les embûches politiques et historiques. Les choses sont toujours suggérées, la Pologne en pleine reconstruction d'après-guerre ne laisse pas beaucoup de libertés individuelles surtout en matière de création. Le réalisateur ne s'attarde pas sur les choix de vie des protagonistes, on les retrouve toujours en devinant parfaitement comment ils sont arrivés là...
Mais même quand les chemins de Zula et Viktor se séparent, ils finissent toujours par se retrouver, liés par un amour qui reste indestructible malgré leurs histoires personnelles. Liés par la musique aussi, c'est grâce à elle qu'ils se sont rencontrés. D'ailleurs j'ai adoré toute la première partie du film, sur les routes de Pologne, à la recherche de sons et chansons traditionnelles. La façon dont Pavel Pawlikowski montre comment le pouvoir communiste se sert de la culture traditionnelle pour faire passer son message de propagande est brillante.
Les images en noir et blanc accentuent le romantisme et la fin grandiose laisse sans voix...
J'ai été envoutée par l'histoire et les images...
Pourquoi j'y suis allée : parce que j'avais adoré Ida, le précédent film du réalisateur.
The house that Jack built de Lars Von Trier
Nous suivons le très brillant Jack à travers cinq incidents et découvrons les meurtres qui vont marquer son parcours de tueur en série. L'histoire est vécue du point de vue de Jack. Il considère chaque meurtre comme une œuvre d'art en soi..." Interdit aux moins de 16 ans
Au début je pensais que ça allait me plaire, un peu décalé, Matt Dillon dans un rôle de serial killer, Lars Von Trier... Et puis la narration chiante de ces cinq histoires, la longueur et au final du vide. On sent la tentative d'expliquer "l'oeuvre" de ce serial killer, la comparaison avec l'architecture, le côté surréaliste mais ça ne m'a pas intéressée...
Par contre j'ai bien aimé les dix dernières minutes, un voyage mystique de rencontre avec le Créateur dans une espèce de grotte volcanique, parce que j'ai eu l'impression d'être dans une oeuvre de Bill Viola...
Pourquoi j'y suis allée : pour voir le dernier Lars Von Trier et Matt Dillon