Au poste, Joueurs, Parvana, Sicario La guerre des cartels et Love, Simon / Revue de films
Publié le 12 Juillet 2018
Au poste de Quentin Dupieux
"Un poste de police. Un tête-à-tête, en garde à vue, entre un commissaire et son suspect. "
Le nouveau Quentin Dupieux c'est un peu une madeleine au cinéma. Si on aime son univers, on sait que quoi qu'il arrive on va passer un bon moment, on sera surpris, étonné et normalement on aura de quoi rire ou sourire...
J'ai déjà dit tout le bien que je pense de lui lors de la sortie de Réalité, je ne vais donc pas me répéter !
Encore une fois il surprend en situant l'action du film dans un commissariat avec néanmoins quelques échappatoires. On pense à Garde à vue mais à la place de Serrault/Ventura on a Benoit Poelvoorde et Grégoire Ludig, on est donc là pour rigoler... ou pas... qui sait... Il ne faut pas se fier aux apparences. Ce commissaire qui a l'air bête mais qui arrive subtilement où il veux, ce coupable qui a l'air innocent mais qui a l'air trop innocent pour l'être, en fait on ne sait jamais où on en est et c'est bon de se torturer l'esprit pour essayer de piger où Quentin Dupieux veut nous emmener. Mais est-ce qu'on pige vraiment ? Est ce qu'il n'est pas en train de nous retourner l'esprit avec son savoir-faire dont il a le secret ?
Tout est trop gros, trop absurde, trop fou mais surtout trop drôle. Qui a dit qu'un interrogatoire était barbant ? Surtout quand celui qui pose les questions est un Benoit Poelvoorde au sommet de sa forme !
Pourquoi j'y suis allée : pour voir le nouveau Dupieux !
Joueurs de Marie Monge
"Lorsqu'Ella rencontre Abel, sa vie bascule. Dans le sillage de cet amant insaisissable, la jeune fille va découvrir le Paris cosmopolite et souterrain des cercles de jeux, où adrénaline et argent règnent. D’abord un pari, leur histoire se transforme en une passion dévorante."
Je n'ai jamais joué ailleurs que dans les casinos de vacances, mais je connais un peu l'univers et je sais les ravages causés par un vrai joueur, par un accroc qui n'a plus aucun sens des réalités ni des gens qui l'entourent. On plonge avec Ella dans le monde d'Abel, un monde où rien d'autre ne compte que le jeu malgré les mots qui contredisent cet état de fait. Ella est fascinée par Abel qui ne vit que pour les palpitations présentes, qui ne se pose pas de questions, qui ne s'encombre pas d'une conscience quand il blesse ses proches... Aussi grand séducteur qu'il est manipulateur, Abel entraine Ella dans un puits sans fond et Ella, complètement paumée, se laisse faire. L'amour réunit ceux qui sont fait pour s'entendre même quand c'est pour le pire...
Evidemment elle l'aime mais si elle n'avait pas aussi peu confiance en elle, ça ne marcherait pas et Abel sait repérer ceux qui se laisseront emporter... On se demande qui des deux est le plus addict, lui au jeu ou elle à lui ?
Le film réussit à montrer cette relation toxique, l'addiction au jeu et ses conséquences, l'histoire d'amour manque parfois de souffle, quelques longueurs aussi... Mais l'interprétation énorme de Tahar Rahim (sa partenaire Stacy Martin n'est pas en reste) donne au film une puissance électrique...
Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet et Tahar Rahim
Love, Simon de Greg Berlanti
"On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour le jeune Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille qu’il adore, et est entouré d’amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret : personne ne sait qu’il est gay et il ne connaît pas l’identité de son premier coup de coeur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante... Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour."
Un teen movie frais et sympathique à voir sans souci avec ses pré-ados et ados ! L'occasion de parler de la différence, la tolérance et (encore et jamais assez) de l'utilisation des réseaux sociaux et de leurs conséquences... Un teen movie classique qui ressemble aux autres avec son lycée, ses bandes de potes, ses parias, ses populaires, ses fêtes, ses amitiés... mais pourtant c'est la première fois que le roi du bal pourra être accompagné de son prince !
Le film est "gentil" et ne montre pas une réalité scolaire ou familiale qui peut-être bien plus dramatique, c'est vrai, mais pour une fois qu'un film grand public aborde le sujet de l'homosexualité adolescente aussi naturellement on ne peut que se réjouir. En tout cas moi, ça me réjouit !
Love, Simon aborde aussi la question du coming-out, ce qu'on peut ressentir quand il est forcé et subi.. plus généralement la question du secret, avec qui on partage et comment...
Un casting chouette avec notamment des têtes connues de 13 Reasons Why...
Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet et pour un voir un film avec ma fille
Parvana de Nora Twomey
"En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent ni même acheter de la nourriture.
Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père. Parvana est un conte merveilleux sur l'émancipation des femmes et l'imagination face à l'oppression."
Un très beau film d'animation sur un sujet grave, le régime des Talibans et la liberté individuelle. Le graphisme est vraiment beau et la violence des situations fait froid dans le dos. Autant de haine et d'injustice envers les femmes (et tout ça encore et toujours à cause de la religion) en Afghanistan et ailleurs... Le film porte un beau message d'espoir et même sous les régimes les plus terribles, il y a de l'humanité. Comme le dit Parvana "Ce sont les individus qui font un pays"...
Parvana est une petite fille (déjà une femme pour certains talibans pervers) futée, éduquée et qui ne veut pas accepter une situation tellement injuste. Elle est têtue et prend des risques, elle représente toutes celles qui le font tous les jours dans le monde, pour échapper quelques instants à leur vie imposée... On se révolte avec elle, on tremble avec elle et on a envie de hurler devant la violence et la bêtise de ces incultes religieux de tous pays...
La voix de Parvana est interprétée par l'actrice iranienne Golshifteh Farahani, qui elle-même à 14 ans, sortait dans les rues habillée en garçon...
Il y avait des petits dans la salle, ils ont bien bougé sur leurs fauteuils... Ce n'est pas vraiment un film pour les enfants mais il peut être vu par des enfants à partir de 9-10 ans.
Pourquoi j'y suis allée : pour le sujet et le graphisme
Sicario, la Guerre des cartels de Stefano Sollima