La Tortue Rouge, L'effet aquatique, Love and Friendship, La Loi de la jungle, Tout de suite maintenant / Revue de films
Publié le 13 Juillet 2016
La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit
"A travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue Rouge" raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain."
C'est un film sans paroles qui raconte la vie, qui raconte l'humanité toute entière.
Que ce soit le dessin, l'atmosphère, l'ambiance, tout est sublime. Il y a de la magie et de la poésie, de celles qui s'impriment durablement dans le coeur d'un spectateur.
Un homme se retrouve sur une île déserte, tel un Robinson et va devoir organiser sa survie. Cette île est pleine de mystères et de dangers à apprivoiser. On retient souvent son souffle. On est avec lui à chaque fois qu'il tente, en vain, de quitter l'île. Quelque chose l'en empêche, comme une mauvaise blague. Que veut cette mystérieuse tortue rouge ? Qui est-elle vraiment ?
A travers un conte merveilleux et onirique, le film retrace un mythe d'Adam et Eve avec une incroyable histoire d'amour qui est aussi celle de la création et de l'univers.
La Tortue Rouge est une belle parabole sur le sens de la vie.
Magnifique, émouvant, intelligent, sensible, un chef d'oeuvre. J'ai d'autant plus apprécié que ces dernières semaines je n'ai vu que des films tièdes...
Pourquoi j'y suis allée : grosse curiosité pour cette collaboration France-Belgique-Japon (le studio Ghibli) qui a mis 9 ans à voir le jour.
L'effet aquatique de Solveig Anspach
"Samir, la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Mais son mensonge ne tient pas trois leçons - or Agathe déteste les menteurs ! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10ème Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour..."
Le lunaire et décalé Samir rencontre la décalée Agathe mais elle est plutôt agressive. Et ça fait des étincelles ! La première partie à la piscine est drôle et c'est surtout grâce au casting du personnel de cette piscine de quartier. Quand ils partent en Islande le film s'étire et hormis une ou deux scènes sympathiques, voilà une histoire d'amour sans surprises. Un peu trop d'évidences par ci par là. Encore un film sympa sans plus, je ne sais pas quoi dire de plus finalement, je ne me retrouve pas dans les critiques dithyrambiques... Peu de vibrations et d'émotions pour ma part...
Pourquoi j'y suis allée : parce que ça avait l'air sympa et que ça ne durait qu'1h20...
Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer
"Nora Sator, jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance.
Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu’une mystérieuse rivalité les oppose encore.
Ambitieuse, Nora gagne vite la confiance de ses supérieurs mais entretient des rapports compliqués avec son collègue Xavier, contrairement à sa sœur Maya qui succombe rapidement à ses charmes…
Entre histoires de famille, de cœur et intrigues professionnelles, les destins s’entremêlent et les masques tombent."
L’arrivée d’une jeune fille ambitieuse dans une entreprise, remue le passé de quatre personnes. Entre faux semblants, regrets, rivalités, amours déçues et gravitation dans le monde froid et cynique de la haute finance, le film promettait plus qu'il ne donne. Les patrons ne pensent qu'à l'argent et au pouvoir, la jeune fille froide est forcément ambitieuse et calculatrice, le jeune aux dents longues veut prendre sa revanche sur la société...
Rien de nouveau sous le soleil hormis quelques jolies scènes familiales mais une fin prévisible et attendue. Les acteurs sont bons, Vincent Lacoste reste mon favori. Rien à dire de plus, ni un bon ni un mauvais film. Je n'ai pas été saisie ou bouleversée... du tiède... je m'attendais à plus trépidant.
Pourquoi j'y suis allée : pour le réalisateur et les acteurs
Love & Friendship de Whit Stillman
"Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d'ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide…"
Librement adapté de "Lady Susan", de Jane Austen.
C’est un plaisir de voir comment Lady Susan avance dans ses manipulations des autres, amis, famille et connaissances. Elle semble prête à tout pour atteindre son but et se fiche de l'opinion des autres qui ne se gênent jamais pour la donner. Nous sommes dans la high society anglaise du 18ème et il faut dire que la vie y est assez ennuyeuse, surtout pour les femmes. Cette société de mariages arrangés où on se procure des petits frissons avec les histoires des autres.
Lady Susan semble être une horrible mère qui sacrifie sa fille pour ses intérêts personnels et joue toujours plusieurs coups en même temps.
C'est sympathique, parfois savoureux mais jamais assez longtemps pour que je me sois totalement laissée emportée par ce film qui tire un peu en longueur... Les histoires d'amour sont fades...
Pourquoi j'y suis allée : je m'attendais à une sorte de Liaisons Dangereuses...
La Loi de la Jungle de Antonin Peretjatko
"Marc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère."
Mais où on est tombé ? C’est tellement loufoque et gros que j’ai eu très peur au début. La sensation d'avoir sous les yeux un recyclage d'un navet des années 70. C'est tellement énorme et du grand n'importe quoi que ça en devient fascinant. J'ai souvent pensé à Jean-Pierre Mocky.
On peut y voir des critiques bien senties sur la politique coloniale de la France et ses relations avec ses anciennes colonies. Tout le monde en prend pour son grade, les officiels, les entrepreneurs, les profiteurs, les glandeurs, les faux écolos...
J'ai beaucoup ri et de bon coeur et peut être que le fait de connaître un peu les ministères de l'intérieur (sans jeu de mot !) et la façon dont fonctionnent certaines entreprises publiques a joué dans mon ressenti.
Les missions qui ne servent à rien, les montages de projets faramineux juste pour l'image et les intérêts politiques, l’utilisation abusive des stagiaires, l’intérêt public qui ne prime jamais sur l’argent et le pouvoir... avec au passage une autre critique de la politique du TGV à tout prix.
D'ailleurs le projet Guyaneige est bien représentatif du délire de certains politiques !
On ne nous épargne rien dans la jungle entre les bestioles et les rencontres bizarres. La vie est une jungle ! Tout est exagéré mais au final le film dit beaucoup de choses vraies sur notre système. « L’été, la France est aux mains des stagiaires ! » mais tellement...
J'avais un sentiment mitigé à la sortie mais après digestion, j'ai beaucoup apprécié le film plus sur le fond que sur la forme d'ailleurs !
Pourquoi j'y suis allée : pour le casting !