Ave Cesar, El Clan / Revue de films
Publié le 23 Février 2016
Ave Cesar de Joel et Ethan Coen
"La folle journée d’Eddie Mannix nous entraîne dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine..."
On découvre le métier de "fixer", ce personnage à tout faire des studios de cinéma. C'est Eddie qu'on appelle lorsqu'il faut "recadrer" une actrice, inventer une love story, rassurer un acteur ou l'engueuler, maquiller un état d'ivresse, parler à la presse... Un fixer ne s'ennuie jamais !
C'est dans un tourbillon de petites et de grandes histoires que nous entrainent les frères Coen, les petites histoires d'acteurs, les grandes histoires d'Hollywood et elles sont toutes liées bien entendu.
C'est un hommage au cinéma à travers l'âge d'or d'Hollywood, l'usine à rêves, la fabrique de films telle qu'on peut l'imaginer telle une ruche bourdonnante. Il se passe toujours quelque chose dans un grand studio hollywoodien, on passe de la comédie musicale au western, du péplum à la comédie dramatique et il suffit juste de faire quelques pas pour aller dans le hangar d'après.
Les caprices de stars, les caprices de metteurs en scène, les menaces de la presse, les sollicitations de la concurrence, tout ça Eddie Mannix le gère avec un calme olympien (même quand il s'énerve il reste calme), il n'arrête pas de se déplacer, de répondre au téléphone, d'organiser des rendez-vous. Cette ambiance des studios a vraiment été bien recréée dans le film. On passe d'une scène à l'autre qui n'a rien à voir avec un naturel qui va de soi. Eddie Mannix est aidé par une assistante à l'efficacité redoutable (mais ça existe à ce point ?!!), leur duo est drôle sans le vouloir, enfin si les frères Coen l'ont voulu ainsi !.
Le film est fluide et les scènes de tournage sont hilarantes et ces petits films dans le film sont des morceaux géniaux de mise en scène. Les acteurs à contre-emploi sont tous merveilleux, George Clooney, Ralph Fiennes, Scarlett Johansson, Channing Tatum (mais sa scène à la Gene Kelly, cultissime !) et l'attachant Alden Ehrenreich. J'ai même trouvé qu'on sentait le plaisir qu'ils avaient eu à jouer dans ce film. Quoique pour Georges Clooney ça fait longtemps qu'il s'amuse avec son image souvent chez les frères Coen d'ailleurs.
Il y a beaucoup d'autres choses dans le film, une vision du cinéma d'hier et d'aujourd'hui à la sauce Coen mais j'ai juste envie de terminer avec le plaisir que j'ai pris à voir ce film tout simplement ! Je ne vais sûrement pas entrer dans le débat petit ou grand film de la fratrie...
El Clan de Pablo Trapero
"Dans l'Argentine du début des années quatre-vingt, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et de meurtres, vit dans un quartier tranquille de Buenos Aires sous l'apparence d'une famille ordinaire. Arquimedes, le patriarche, dirige et planifie les opérations. Il contraint Alejandro, son fils aîné et star du rugby, à lui fournir des candidats au kidnapping. Alejandro évolue au prestigieux club LE CASI et dans la mythique équipe nationale, LOS PUMAS. Il est ainsi, par sa popularité, protégé de tous soupçons."
Le premier plan, un long traveling montre une une famille unie, heureuse avec un père de famille concerné, attentif à toute sa famille. Une chute glaçante vient ternir ces bons sentiments. On peut voir tout ça dans la bande annonce... Le film est inspiré de l'histoire vraie du clan Puccio.
Le bon mari, le bon père de famille, le héros de guerre qu'est Arquimedes Puccio n'est pas un leurre. ll est tout ça mais il est aussi le chef d
Alejandro se met à douter, la mécanique bien huilée commence à se fissurer, pourtant ses remords semblent bien vite étouffés par l'argent. La mère qui suit son mari envers et contre tout, qui ignore le mal être de ses enfants, une abnégation de dévote. Ces parents qui présument de la loyauté sans faille de leurs enfants, comme une transmission évidente que personne n'oserait remettre en cause.
Arquimedes a l'orgueil de ceux qui se croient tout permis et impunément, l'ogueil de l'ancien militaire qui se croit protégé de tout. Il est ce père ignoble qui jusqu'au bout n'assumera pas ses actes...
Pourquoi j'y suis allée : j'aime beaucoup le cinéma argentin et les films de Pablo Trapero que j'ai vu : Leonera, Elefante Blanco