Le Garçon et la Bête, Carol, Bang Gang, Paris-Willouby / Revue de films
Publié le 30 Janvier 2016
Le garçon et la bête de Mamoru Hosoda
"Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes... C'est l'histoire d'un garçon solitaire et d'une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d'une aventure qui dépasse l'imaginaire..."
Pour échapper au monde des humains dont il ne veut plus, Ren se réfugie dans celui des bêtes et devient Kyuta, un disciple au caractère bien trempé. Le monde des bêtes est plein de mystères et de légendes, un monde parallèle étrange mais aux règles bien définies. Dès le début Mamoru Hosoda
Les débuts de Kyuta sont plus qu'agités. Le sale caractère de la Bête, Kumatetsu fait des étincelles avec celui du jeune garçon déterminé et triste. Kumatetsu est fier et orgueilleux. Entre ces deux là, l'évidence n'est pas au rendez-vous. Puis lorsque Kyuta se rend compte que son maître est aussi seul que lui, il décide de lui donner une chance.
Le monde des animaux est foisonnant, bien représenté. C'est d'ailleurs drôle de voir que le grand chef que tout le monde respecte est un tout petit lapin. Un monde où l'humain est rejeté parce que différent, ici les mêmes codes de tolérance que dans le monde des humains.
Carol de Todd Haynes
"Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle."
Carol crève l'écran, impossible de détacher ses yeux de sa silhouette, de sa classe, de son élégance et c'est exactement ce qui arrive à Thérèse, la jeune vendeuse fascinée par l'apparition de cette femme charmante et distinguée. Une
Carol est directe mais ne brusque rien.
Rooney Mara est bien mais après avoir vu le film j'ai du mal à comprendre qu'elle ait eu le prix d'interprétation à Cannes, elle ne fait que rester dans l'ombre de Cate Banchett; mais ce n'est que mon avis.
Les images sont magnifques, à ce niveau "Carol" est une oeuvre d'art plastique. Un très beau film que j'ai beaucoup aimé sans pourtant avoir été vraiment touchée sur la durée.
Bang Gang (Une histoire d'amour moderne) de Anne Husson
"Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique. George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité. Au milieu des scandales et de l’effondrement de leur système de valeurs, chacun gère cette période intense de manière radicalement différente."
Des ados qui s'ennuient, qui écoutent leurs corps et leurs désirs.
Cette vie d'ado dont les parents ne soupçonnent pas le quart et d'ailleurs je ne sais pas si j'aurais eu envie d'aller voir le film avec une fille de 16 ans à la maison.
Ici c'est une jeunesse dorée mais seule, ces jeunes souffrent tous ou presque de problèmes familiaux. Est ce que ceci explique cela ? Dans d'autres milieux on aurait peut être vu des ados devenir délinquants...
Ce qui est naturel pour les jeunes est scandaleux pour les adultes. Et le reproche que je fais au film c'est le côté moral qui arrive en force.
Le scénario est tiré d'une histoire vraie mais je ne sais pas jusqu'à quel point.
J'ai bien aimé, la bande de jeunes acteurs vaut le détour.
parce que j'étais intriguée par le sujet parce que c'est un film qu'il vaut mieux aller voir quand son enfant n'a pas encore 16 ans !
Paris - Willouby de Quentin Reynaud et Arthur Delaire
"Les Guilby Lacourt forment une famille recomposée typique de notre époque. Entre père, belle-mère, petite sœur, frère, demi-sœur, ou encore demi-oncle, ils ont parfois du mal à s’y retrouver ! Un soir, ils apprennent la mort d'un grand-père avec qui ils ont coupé les ponts depuis une dizaine d'années. Fatalement voués à cohabiter le temps d'un long voyage pour se rendre à son enterrement, ils vont tous très vite devoir s'adapter au concept du "vivre ensemble" dans l'espace exigu de la voiture familiale. Pour le meilleur et pour le pire !"
Claire est une mère un peu trop cool pour qui rien n'est grave. Elle semble tout prendre à la légère ce qui parfois contrarie son compagnon en pleine phase d'affrontement avec sa grande fille ado. Chacun fait des efforts et prend sur soi pour gérer les enfants de l'autre mais comme dans toutes les familles recomposées il y a des phrases définitives qui se perdent.
Le film est un road movie intergénérationnel dont le principe est classique : on prend la route pour une cause commune et à la fin on va tous se retrouver changé. On aura droit aux questions existentielles sur la vie, l'amour, l'engagement, l'éducation...
On s'attache pourtant à cette famille un peu branquignole, une famille où tout le monde a un problème à régler mais c'est avant tout un problème de communication. Un peu comme dans toutes les familles non ? Pourquoi est-ce que c'est si compliqué de dire les choses ? On se fait un monde de ce que l'autre va dire ou penser alors que parfois c'est plus simple.
On a passé un bon moment mais dommage que le film ne fouille pas plus les relations entre Claire et son frère (Alex Lutz qui parvient totalement à faire oublier Catherine et ça n'est pas évident !) sur l'histoire du rapport au père. L'absence du père et sa "trahison" sous-tendent tout le scénario et finalement c'est traité en 2 minutes à la fin. Un peu trop rapide à mon goût... Ma fille n'a pas eu le même ressenti, elle a beaucoup apprécié toutes les petites histoires de famille.
Pourquoi j'y suis allée : parce que ma fille voulait le voir et qu'une sortie ciné à deux le mercredi après-midi ça ne se refuse pas ! pour le casting aussi.