Adama, Le Monde des Souffles / Avis
Publié le 21 Octobre 2015
Adama, le monde des souflles de Simon Rouby
"Adama, 12 ans, vit dans un village isolé d’Afrique de l’Ouest. Au-delà des falaises, s’étend le Monde des Souffles. Là où règnent les Nassaras. Une nuit, Samba, son frère aîné, disparaît. Adama, bravant l'interdit des anciens, décide de partir à sa recherche. Il entame, avec la détermination sans faille d’un enfant devenant homme, une quête qui va le mener au-delà des mers, au Nord, jusqu’aux lignes de front de la première guerre mondiale. Nous sommes en 1916."
En partant à la recherche de son frère, Adama passe directement de ses jolies et protégées falaises au centre de recrutement pour la guerre en France.
Le contraste est saisissant. On touche du doigt cet attrait pour la France où la vie y est meilleure parait-il... mais ces africains plein d'espoir ne savent pas que le prix à payer est celui de leur vie. Pour quelques pièces d'or, ils abandonnent tout, leur pays, leur famille, leur joie de vivre.
Sur sa route il va croiser des gens mal intentionnés mais aussi Max un petit voyou au grand coeur, la soeur de Max qui va le prendre sous son aile et un magicien sorcier qui va veiller sur lui. Un vrai voyage initiatique qui mélange savamment les traditions et la culture africaines avec le monde occidental et la guerre.
Le courage inoui de ce petit garçon prend au coeur. Il fait fi du danger pour poursuivre son but, pour tenir sa promesse. Retourner au pays avec Samba est tout ce qui compte.
Le film retranscrit bien la dure réalité de la première guerre mondiale, les soldats hagards et déshumanisés, les cerveaux ravagés par les atrocités.
Quand Adama retrouve son frère, quelque chose a changé, il n'est plus le même, comme possédé par un démon.
L'animation prend le relais du récit pour décrire une réalité sombre. Sur l'écran, l'encre virevolte et dessine les ombres du combat.
Le Monde des Souffles c'est aussi bien ceux du désert africain que ceux des bombes et des explosions.
Le film est plein de mystère et de magie, de bons esprits qui veillent, d'espoir et de fraternité. C'est une réussite tant sur le plan formel que sur le plan du récit. Une histoire originale qui émeut et touche tout en rendant un bel hommage aux tirailleurs sénégalais. Un film qui marque visuellement et intellectuellement. Un très beau film que j'ai adoré.
Il faut écouter jusqu'au bout du générique la voix grave d'Oxmo Puccino, qui double le personnage de Djo mais qui