Life, Miss Hokusai, Le Tout Nouveau Testament / Revue de films
Publié le 17 Septembre 2015
Quand j'ai vu la bande annonce, je n'étais pas convaincue parce que jouer James Dean, quel challenge. Physiquement je n'arrivais pas à accrocher à Dane DeHaan et après avoir vu le film je suis restée dans le même état d'esprit.
J'ai bien aimé entrer dans l'intimité de James Dean et voir l'histoire des photos. Les reconnaître à l'écran c'était émouvant. J'ai bien aimé découvrir la vie d'un photographe "freelance" de l'époque, les combats pour choisir ses sujets, les boulots acceptés pour manger, la difficulté d'imposer sa vision d'artiste. Et surtout sa tenacité à s'accrocher à son sujet. Il a ressenti quelque chose de fort en croisant James Dean quelques minutes lors d'une soirée alors qu'il était un parfait inconnu (A l'Est d'Eden n'était pas encore sorti...). Il a eu du nez et un sacré nez pour reconnaître en lui l'icône qu'il est devenu.
J'ai retrouvé le côté torturé et la timidité de James Dean, ses souffrances, ses questionnements et son attitude à l'opposé de ce que les studios attendaient d'une star montante. Toute cette atmosphère est bien recréée.
C'est la naissance d'une légende, d'un mythe que l'on voit se faire sous nos yeux. Dennis Stock le rencontre en janvier 1955 et en septembre de la même année, il meurt en pleine ascension...
Cependant j'ai trouvé le film un peu longuet parfois et je le redis je n'ai pas accroché plus que ça à Dane DeHaan qui pourtant fait un travail remarquable, ça ne s'explique pas...
Pourquoi j'y suis allée : la bande annonce m'avait pourtant refroidie mais j'ai craqué sur le sujet !
Miss Hokusai de Keiichi Hara
"En 1814, Hokusai est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’Edo (l’actuelle Tokyo), enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le "fou du dessin", comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier. O-Ei, jeune femme indépendante et éprise de liberté, contribue dans l’ombre de son père à cette incroyable saga artistique."
C'est un film assez rude parce que le personnage de Hokusai n'est pas vraiment la sympathie incarnée. Les conditions de vie semblent précaires et on se demande clairement pourquoi O-Ei reste ainsi cloitrée avec son père. L'amour de l'art probablement, l'admiration sûrement. Pourtant elle lui en veut beaucoup de ne pas s'occuper de sa plus jeune fille aveugle. Les seuls moments de respiration du film sont d'ailleurs ceux où O-Ei s'occupe de sa petite soeur qui vit en pension. Des vrais moments de vie qui contrastent avec la dureté du reste. La poésie s'installe aussi dans ces images.
J'ai bien aimé la description du Tokyo des années 1800. Mais je suis restée sur ma faim. Hormis le personnage de O-Ei et sa soeur, les autres sont caricaturaux avec des voix énervantes comme parfois dans les mangas. Au final je me suis ennuyée pas mal.
Pourquoi j'y suis allée : sur les conseils d'un ami et parce que j'aime bien les mangas.
Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael
"Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…"
Le parti pris de base est cocasse et on rigole en voyant les emmerdes que Dieu a créé exprès pour nous faire suer du style "pourquoi c'est toujours l'autre caisse qui avance plus vite" qui correspond par exemple à l'emmerdre n°456 : "à la caisse, l'autre file avancera toujours plus vite que la tienne". Dieu est un enfoiré de base aussi ignoble avec les êtres humains qu'avec sa famille et sa petite fille veut changer ça. L'espoir et le bon sens vient des enfants c'est bien connu.
Elle part à la recherche de 6 apôtres supplémentaires ce qui nous vaudra que le film raconte 6 petites histoires individuelles qui deviendront le ciment de la collectivité. Six personnages qui vont tous avoir un destin de cinéma, c'est logique.
Je n'ai pas pris de déplaisir à regarder le film, j'ai même souri plusieurs fois mais j'ai été beaucoup plus agacée. Déjà le côté je revisite jusqu'à plus soif les concepts ciné de Caro & Jeunet ça va bien cinq minutes. Quand au lorgnage vers "Max, mon amour" il tourne au ridicule malgré Catherine Deneuve.
Sans parler du contexte métaphysico-philosophique trop facile : on peut changer le monde avec des fleurs, des bisounours et des licornes (j'en rajoute exprès !). Dieu est un salaud mais on le savait déjà non ?