Une belle fin, En équilibre, Dark Places, L'Astragale, Pourquoi j'ai pas mangé mon père / Revue de films
Publié le 23 Avril 2015
Une belle fin de Uberto Pasolini
"Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin."
Qu'il est consciencieux Mr May, de la détermination à la résignation. Retrouver les proches d'un disparu n'est pas toujours chose facile et ça remue des souvenirs que les vivants n'ont pas envie de remuer.
enterrements mais jamais il ne juge. Il écrit les discours funéraires avec application comme s'il était de leur famille et quelque part il le devient.Dès qu'on entre dans sa vie, on se demande forcément "Mais qui sera là pour lui quand il mourra ?"
Un de ses voisins meurt et il réalise qu'il ne le connaissait pas du tout. Encore un solitaire, comme lui... Ce sera sa dernière affaire avant qu'il ne soit viré car trop consciencieux justement, trop préoccupé du sort de "ses" morts, pas assez rentable.
Il est super touchant Mr May, avec son air lunaire débonnaire. Touchant et adorable.
Un très beau film tout en finesse sur un sujet original. Mais je n'ai pas du tout aimé la fin beaucoup trop prévisible. C'est dommage car la parabole eut été plus belle si le scénario était resté sur ses rails en exploitant les indices qu'il avait semé tout au long du film...
Peut être qu'à la sortie du film, on se dit tous de faire plus attention à la vielle dame d'à côté où au vieux monsieur toujours seul que l'on croise sur sa route...
Pourquoi j'y suis allée : j'ai vu la bande annonce au ciné et j'ai eu envie, ça avait l'air tendre et original et ça l'est
En équilibre de Denis Dercourt
"Marc est cascadeur équestre. Un grave accident sur un tournage lui faire perdre tout espoir de remonter un jour à cheval. Florence est chargée par la compagnie d'assurances de s'occuper du dossier de cet homme brisé. Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres..."
Un handicapé physique rencontre une handicapée des sentiments et bien entendu chacun va se découvrir ou se redécouvrir au contact de l'autre. Sur la base d'une histoire somme toute classique, le film réussit à faire passer quelque chose de fort. En tout cas j'ai été happée par cette belle rencontre dans laquelle le pathos où la pitié n'a jamais sa place. Puis j'adore tellement Cécile de France que profiter d'elle pendant 1h30 pourrait suffire à mon bonheur de spectactrice en vérité.
Albert Dupontel incarne un fougueux handicapé qui ne veut se laisser faire ni par le système, ni par son propre corps. C'est lui qui remet Florence en contact avec ses émotions avant de se remettre en selle au figuré comme au propre. Il la reconnecte avec elle-même. Il a rallumé une flamme éteinte depuis trop longtemps, il est l'étincelle qui déclenche le feu vivifiant.
Même paralysé il choisit sa vie et va au bout de ses rêves. C'est la leçon qu'il tente d'enseigner à Florence qui subit sa vie plutôt que de la choisir... et il y parvient le mieux du monde !
Au passage les compagnies d'assurance en prennent un peu plein la figure mais c'est plutôt mérité pour certaines (ou pour toutes ?).
J'ai été touchée par l'histoire et les acteurs tout simplement.
Pourquoi j'y suis allée : pour les acteurs sans même avoir vu une image ou lu quelque chose sur l'histoire avant
Dark Places de Gilles Paquet-Brenner
"1985. Libby Day a huit ans lorsqu’elle assiste au meurtre de sa mère et de ses sœurs dans la ferme familiale. Son témoignage accablant désigne son frère Ben, alors âgé de seize ans, comme le meurtrier. 30 ans plus tard, un groupe d’enquêteurs amateurs appelé le Kill Club convainc Libby de se replonger dans le souvenir de cette nuit cauchemardesque. De nouvelles vérités vont émerger, remettant en cause son témoignage clé dans la condamnation de son frère." Interdit aux moins de 12 ans
Libby n'a jamais réussi à tourner la page ni tenté d'avoir une vie, un avenir. Elle ne vit que dans le passé, par le passé, pour le passé et le suce jusqu'à la moëlle sans pour autant trouver une paix intérieure qui lui manque sérieusement. C'est probablement parce qu'elle ne sentait pas au clair avec elle-même qu'elle fuit la vie et les autres.
Dès que le club reprend l'affaire, on comprend assez vite que Ben son frère n'est pas coupable et qu'elle a donc bâti toute sa vie sur un mensonge. Mais a-t'elle menti sciemment ? A t'elle dit la vérité ou l'a-t'elle transformée ? Elle n'avait que 8 ans et elle avait peur...
L'enquête va lui apprendre plus que la vérité sur l'affaire et beaucoup de choses sur elle-même.
Je n'ai pas lu le roman de Gillian Flynn dont le film est adapté (oui la même que "Gone Baby Gone"), je ne sais pas si tout est fidèle mais la fin est carrément moyenne. A moins que ce ne soit la mise en scène qui ne rende pas justice au roman. Je n'ai pas été convaincue plus que ça bien que Charlize Theron soit plutôt convaincante elle.
L'Astragale de Brigitte Sy
"Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté et pour supporter la douloureuse absence de Julien…"
Albertine rencontre Julien, son sauveur et pour la première fois on dirait qu'elle est sous l'emprise d'un amour qui la consume et la dévore. Parce qu'il ne peut être vécu ? Pourtant sa relation épisodique avec un Julien insaisissable suscite les jalousies.
L'Astragale est une histoire d'amour, une passion impossible mais il raconte aussi la trajectoires de jeunes filles en perdition, de jeunes voleuses. Qui n'ont d'autre choix que de recommencer ?
L'alternative après la prison pour Albertine n'est elle que la prostitution ? Pourtant elle aime lire et écrire et elle écrit bien (on le saura plus tard !).
On plonge dans le Paris des années 50 et l'univers de ces petits truands qui survivent tant bien que mal entre petits coups et coups tordus, cette vie des truands à la petite semaine entre combines et solidarité.
J'ai bien aimé le film pour le couple Bekhti - Kateb qui dégage quelque chose de sulfureux mais pas assez exploité d'ailleurs.
J'ai l'impression d'avoir lu le roman il y a longtemps à moins que je n'ai vu la version du film avec Marlène Jobert mais mes souvenirs sont confus.
Pourquoi j'y suis allée : par curiosité et pour les acteurs
Pourquoi j'ai pas mangé mon père de Jamel Debbouze
"L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père."
J'aime beaucoup Jamel Debbouze qui m'a fait rire sur scène et aussi pour tout son parcours. J'avoue que ça me fait un peu mal de dire que je n'ai pas accroché au film que j'ai trouvé trop bavard et trop bruyant (par exemple l'hommage à De Funès est horripilant). Résultat, ça perturbe l'histoire et le message. Parce que le fond est chouette quand même et que Edouard c'est Jamel et son handicap, l'histoire d'un garçon pas comme les autres qui lutte pour grandir et devenir quelqu'un tout en restant différent et en faisant en sorte qu'on accepte sa différence. Edouard/Jamel touchant dans son désir d'être aimé au delà des apparences.
Après, oui j'ai parfois ri mais j'ai plus souvent trouvé le temps long. En même temps c'était proche du programme Préhistoire révisé l'an dernier au CE2 !
Quand aux filles, elles ont aimé sans plus, un avis moyennement enthousiaste. Je ne trouve pas que ce soit spécialement un film pour les enfants même si quelques enfants plus petits étaient carrément mort de rire du début à la fin. Déception donc mais j'aime ce que Jamel a voulu faire passer dans son film.
Pourquoi j'y suis allée : parce que Nina et sa copine ont eu le choix entre deux films et c'est celui qu'elles ont voulu voir en premier
Aujourd'hui je pense fort à Angélique qui aimait tant mes revues de film qu'elle lisait avec son mari. Toutes mes pensées à sa famille que j'ai suivi durant toutes ces années... Repose en paix... Ce n'est pas toujours une belle fin...